La moto Terrot et la maladie neurodégénérative

Terrot 125 ETD

Pour faire plaisir à un de mes fidèle lecteur, Hibou pour ne pas le nommer, voici un article sur un sujet qu’il m’a demandé : un sujet sur la moto.

Dans ma patientèle, j’ai suivi un patient qui était ouvrier d’État, maintenant retraité.

Ce patient était fort sympathique ; lors des consultations, nous discutions, un peu, quand j’avais fini mon boulot médical (prise de tension et renouvellement d‘ordonnance avec une tri thérapie anti hypertensive ma foi, sans me vanter j’avais bien travaillé en équilibrant cette hypertension rebelle au début).

Une fois, comme j’avais mis une reproduction d’une aquarelle apaisante de Corbice, une aquarelle représentant une vue du Bassin d’Arcachon, il me révéla qu’il le connaissais bien. 

Puis il commença à développer une maladie neurodégénérative : une maladie d’Alzheimer, sa femme un cancer du sein, bref toutes les saloperies de maladies que l’on développe avec l’age.

Sa maladie évoluait progressivement et inexorablement, mais comme sa mémoire ancienne était intacte, nous pouvions discourir de façon normale.

Lors d’une consultation, je ne sais pourquoi nous parlâmes moto et il me révéla, entre deux reniflements, car il avait une hydrorrhée du sujet âgé (la classique "goutte au nez"), que son père avait, dans le temps, possédé une Terrot.

Pour ceux qui ne connaissent pas les motos Terrot, il faut savoir que les 250 et 350 cm3 Terrot fabriquées à Dijon furent, avant-guerre, les motos françaises les plus vendues. La marque remporta les 24 heures du Bol d'or en 1934 et exporta des machines jusqu’au Japon.

Terrot fut le plus gros constructeur historique français de deux-roues motorisés de moyenne et grosse cylindrée. On estime qu'aujourd'hui, 20 000 Terrot et Magnat-Debon existent toujours, et font la joie de leurs propriétaires lors de sorties motos anciennes.