Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

14/01/2023

Compléments alimentaires : Danger !

 

Lu dans la Newsletter de la MACSF (Mutuelle d'assurances du corps de santé français) du 14/12/2022 (reçu dans ma boite mail le 13/01/2023) l’article au nom croustillant : «Compléments alimentaires iodés en hyperthyroïdie : une prescription inappropriée et risquée».

Cet article m’a été très facile à rédiger car il m’a suffit d’extraire les phrases saillantes de cet article de la MACSF :


…« Un médecin généraliste prescrit à une patiente des dosages hormonaux dans un contexte d’asthénie, de sensation d’hyperthermie permanente, associées à un amaigrissement non chiffré. Ces dosages montrent une hyperthyroïdie fruste sans élévation des hormones libres. Aucune cause n’est identifiée après réalisation d’une échographie thyroïdienne, de dosages d’anticorps anti récepteurs de la TSH, anti-TPO et anti thyroglobuline….

…Un dosage d’iodurie retrouve une carence iodée modérée à 21 µg/jour pour une norme entre 100 et 200 et un traitement par un comprimé journalier de Thyrovance est prescrit (complément alimentaire comprenant 150 µg d’iode)…

…Un avis endocrinologique est demandé. Le spécialiste n’est pas informé de ce traitement qui sera poursuivi huit mois en tout, alors que l’hyperthyroïdie devient cliniquement plus importante avec franche élévation de la T4 libre et apparition d’anticorps anti récepteurs de la TSH…

…Le diagnostic de maladie de Basedow est ainsi établi, conforté par une hyperfixation homogène à la scintigraphie. Un traitement par antithyroïdien de synthèse est débuté…

…La maladie de Basedow sera toujours traitée trois ans plus tard. Elle s’accompagne d’une orbitopathie sévère active, qui nécessitera 9 bolus de corticoïdes lors d’hospitalisations, avec une atteinte ophtalmologique non stabilisée.

Un traitement chirurgical ophtalmologique est discuté selon l’évolution ainsi qu’une thyroïdectomie totale…

La patiente reproche un manque d’informations sur le complément alimentaire prescrit et suppose un lien avec sa maladie de Basedow et ses conséquences

Quels enseignements tirer de cette affaire ?

La prise en charge a donc été considérée comme non conforme aux données de la science sur les points suivants :
 • Prescription inadaptée de compléments alimentaires à base d’iode pour une hyperthyroïdie dont l’étiologie n’a pas été établie.
 • Non communication de cette prescription au spécialiste à qui avait été adressée la patiente.
 • Défaut d’information au sujet des risques de la prise de compléments alimentaires à base d’iode…

…La prescription de compléments alimentaires doit faire l’objet d’informations au patient sur leurs risques et doit être signalée comme traitement, la responsabilité du prescripteur pouvant être engagée au même titre que la prescription d’un médicament en cas d’effets secondaires indésirables…


Cela n’est pas sans rappeler, étrangement, mon article du 07/02/2013 : « A propos des compléments alimentaires ». Un article prémonitoire d'il y a...

DIX ans !

Sans commentaire !

Et, comme je le dis dans mon article : « La patte de lapin, c’est quand même moins dangereux ».

 

P. S. : La MACSF est mon assurance de ma voiture, de mon domicile personnel et était ma Responsabilité Civile Professionnelle (RCP), RCP que j’appelle, avec l’humour noir qui me caractérise, mon « Permis de tuer ». En effet, la MACSF était l’assureur qui me défendait en cas de litige médical avec mes patients. En trente ans de carrière, je n’y ai, fort heureusement, jamais eu recours. Il y a de fortes chances que ce soit mon recours, systématique, au spécialiste en cas de doute de ma part et un traitement demandé au spécialiste en cas de maladie chronique. Ceci-dit, cela ne met pas à l’abri d'une erreur médicale quand on passe à coté d'un diagnostic médical.

Dans ma longue carrière, j'ai commis trois erreurs de diagnostic. J'en ai rattrapé deux de justesse, malheureusement, pour la troisième, je n'arrive, toujours pas, à m'en remettre.

Il faut rappeler que le médecin n'a qu'une obligation de moyens, et pas de résultat, comme un garagiste.

Les commentaires sont fermés.