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24/10/2011

Placement



Je suis depuis plus de dix quinze ans une patiente qui a, maintenant, 89 ans.

Son état de santé s’est dégradé lentement et progressivement.

Assez rapidement, le diagnostic de Maladie d’Alzheimer a été porté, puis celui, comme c'est assez fréquent dans le cas de la maladie d'Alzheimer, de Maladie de Parkinson (c'est ce que l’on appelle une comorbidité), cette patiente à été mise sous EXELON, dans un premier temps, puis, pour sa Maladie de Parkinson, on lui adjoint du MODOPAR.

Ses pathologies se sont stabilisées pendant très longtemps, peut être cela fut il dû aux médicaments, mais plus certainement à l’évolution très lente de ses pathologies. Il faut savoir parfois être modeste dans l’exercice de la Médecine.

Tout ne se passait pas trop mal, quand soudain, elle fit une chute, et se fit un tassement vertébral (c’est, en fait, une fracture de côte) qui révéla une Maladie Ostéoporotique. A sa thérapeutique, le Rhumatologue, à qui je l’adressais, rajouta, outre du Calcium et de la Vitamine D3, du FOSAMAX.

Une mise en place d’une hospitalisation à domicile fut mise en place

Elle fit à nouveau une deuxième chute, avec de nouveau, un tassement vertébral. Le Rhumatologue changea le FOSAMAX pour du PROTELOS, on sait, maintenant, qu'après 80 ans, cela n’est pas très prudent, à cause du risque de Thrombose, souvent suivi de la redoutable Embolie Pulmonaire, les personnes agréées bougeant peu, ce qui est un facteur de risque de Thrombose.

Malheureusement, elle fit, selon l’adage, jamais deux sans trois, une troisième chute, avec, de nouveau, un Tassement Vertébral, mais, là, elle ne s’en remis pas, elle ne se déplaça quasiment plus, restant, la plus part de son temps, assisse dans on fauteuil, regardant la télévision. Le Rhumatologue changea le PROTELOS pour une injection annuelle, en Intra Veineux, d’ACLASTA.

Mais, entre temps, sa Maladie d’Alzheimer s’aggrava, progressivement, insidieusement. Cela commençait à poser problème au fils et à la belle fille qui l’hébergeait.

Un jour, je vis venir deux messieurs, à la consultation, c’étaient les deux autres fils de ma patiente. Ils me racontèrent que les choses se dégradaient de plus en plus à la maison, et que, si son autre frère et sa belle sœur, fermaient les yeux, ne voulant pas admettre la triste réalité des faits, la gestion de la situation devenant impossible, un placement devenait indispensable. Ils terminèrent l’entretien avec la formule que je redoute : « Surtout, ne leur sites rien ».

Cela tombait bien, elle devait, aller en consultation, dans le service de gériatrie où je l’avais adressée au début de sa Maladie d’Alzheimer. J’avais des affinités avec ce service depuis que j’avais passé le Diplôme Universitaire de Gériatrie. J’jusqu’à ce jour, je n’avais jamais eu à m’en plaindre. Dans la lettre de liaison, je précisais qu’un placement en Maison de Retraite me semblait devenir indispensable. La réponse fut surprenante, elle confirma la situation à la famille mais il ne fut pas remis à la famille la moindre liste de Maisons de Retraite,

Et la lettre que m'envoya du médecin hospitalier fut du même acabit,

En gros :

« Démerdez-vous ».

Commentaires

C'est triste. Triste pour la dame, pour sa famille et pour vous délicat comme situation. Bonne chance.

Écrit par : chantal | 24/10/2011

chantal - C'est vraiment triste de le dire, mais ce n'est pas la première fois que j'ai eu ce type de problème avec le CHU de la "Grande Ville".

Écrit par : Dr Sangsue | 24/10/2011

Dr Sangsue - j'ai eu un petit aperçu comment le milieu médical fonctionne, j'ai vu des choses négatives et positives de la position d'un membre de famille qui soigne son père (diabète, dont il mourra).

Je n'ai plus trop d'illusion sur l'idéologie et la réalité quotidienne, encore moins entre les petites guerres que les médecins se font (libéral entre eux, hospitalier libéral, hospitalier entre eux). Notre MG nous fut d'un grand soutien et secours dans cette jungle.

Il faut dire nos MG, car il y a eu d'abord un couple de MG (elle arrêta suite au suicide de son époux) et puis celui qui soigna mon père lors ses derniers mois. Il est devenu aussi mon MG pendant des années, il le serait encore si j'habitais encore là-bas.

CH, CHU ou clinique - avec le temps on apprend à se battre pour ne pas se noyer. C'est dommage. On peut qu'espérer et tenter de faire de notre mieux (soignant, soigné, bien portant, jeune ou vieux).

Bonne soirée

Écrit par : chantal | 25/10/2011

@ chantal - deux choses m'interpellent dans ton commentaire :

- "il y a eu d'abord un couple de MG (elle arrêta suite au suicide de son époux)"...

- Pour revenir au sujet de l'article, quand, dans une crémerie, le beurre ne me plait pas, je change de crèmerie, illico.

Écrit par : Dr Sangsue | 29/10/2011

@Dr Sangsue: j'appréciais beaucoup ce couple de MG et le cabinet a fermé après le décès de l'un. Heureusement, il n'y avait pas déjà la diminution du nombre de MG, comme quelques années plus tard.

Effectivement, je change aussi - à condition qu'on a la possibilité de choisir. Dans certains endroits, l'implantation est un peu clairsemé, déjà vers le milieu des années 1990.

Quand mon ophtalmologue a pris sa retraite, sans successeur, difficile à trouver un autre. Les cabinets les plus proches n'acceptaient plus de nouveaux patients. Faire 70 Kms pour consulter son ophtalmologue (soit 140 A/R), déjà pas mal.


Bonne soirée

Écrit par : chantal | 29/10/2011

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