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30/10/2011

Utilisation de l’échelle EVA dans l’évaluation de la douleur en psychiatrie



Dans son Blog Borée (le vent du nord) a publié, récemment, un article : Pardon Alfonse.

Dans cet article, il aborde la façon déconcertante dont sont perçus, par le Médecin Généraliste, les patients plus ou moins Psys, mais plutôt plus Psys que moins.

Je me permis de faire un commentaire.


Commentaire Dr Sangsue

"La Psychiatrie, tout au moins de mon temps, n’était pas le point fort de l’enseignement du Généraliste, contrairement à le Neurologie, alors que l’on voit plus de pathologies Psy que de pathologies Neuro.

Ces malades sont déroutants et encombrent les urgences, pour, effectivement, dans la majorité des cas, des Attaques de Panique.

Pourquoi ces patients ne sont-ils pas vus par des Psychiatres ? Après tout, on adresse bien au Cardio pour « une affaire de cœur ».

Il est vrai que convaincre un patient de consulter un Psy est chose difficile, surtout si c’est un homme de plus de 50 ans.

Il est vrai, aussi, que vu le nombre sans cesse décroissant des Psychiatres, avec, actuellement, des rendez-vous à 4 mois…

Ce manque de Spécialistes se fait cruellement sentir, aussi, en Gynéco et en Pédiatrie.

Il va peut être falloir que le Généraliste (de ville, je ne parle que de ce je connais) se remette à la Pédiatrie et à la Gynéco et se mette, sérieusement, à la Psychiatrie.

Je pense que l’on peut coter l’anxiété d’une Attaque de Panique grâce à l’échelle EVA, on a, parfois, des surprises."



Extrait réponse Borée

"...Quatrième point : coter une anxiété selon une échelle EVA ? Je déteste les échelles EVA. Je déteste les aides-soignantes qui entrent dans une chambre sans dire bonjour à un patient en fin de vie en lui demandant de coter sa douleur."



Un livre a changé ma vie dans l’abord du traitement des maladies psychiques : C’est le DSM IV.

Il faut dire, qu’avant, devant ma mise en échec par les malades Psys, un peu comme Borée, dans son article, nous comte Alphonse. J’ai, assez rapidement compris que la Psychiatrie ne m’avait, quasiment pas, été enseignée. Comme un Médecin ne peut diagnostiquer que les pathologies qu’il connaît, il ne me restait plus qu’à apprendre ce que l’on ne m’avait pas enseigné, les pathologies psychiatriques.

Ces livres de psychiatries furent les premiers livres qui changèrent, fondamentalement, ma vision de la Psychiatrie et des « Malades Mentaux ».

Schématiquement, le DSM IV (qui est en voie de remplacement par le DSM-5), permet avec des critères d’inclusion, de confirmer ou d’infirmer un diagnostic Psy.

Cet outil fabuleux permet une assez grande précision diagnostique.

Les principales pathologies psychiatriques, en Médecine Générale, sont les Etats Dépressifs et les Troubles Anxieux.

Ces deux types de pathologies sont, en fait, pour les patients Psys, l’équivalent d’une véritable (psychique, certes, mais une véritable souffrance, certains patients en arrivant à se suicider devant l’intensité de cette souffrance).

D’où me vint l’idée d’utiliser l’échelle EVA pour « coter » l’intensité de la douleur Psychique.

En fait, je n’avais rien inventé.

Je n’en veux pour preuve l’article suivant, publié en 2008 dans l'Information Psychiatrique :

« La douleur en santé mentale : première enquête nationale auprès des PH chefs de service de psychiatrie générale et de pharmacie ».


Cet article fait référence a une enquête réalisé, en 2005, auprès de chefs des services de psychiatrie générale des centres hospitaliers (CH) et des centres hospitaliers spécialisés (CHS) ainsi qu’à 203 chefs des services de pharmacie des CHS.

« La question 8 concernait l’utilisation de l’échelle visuelle analogique EVA : par le répondeur lui-même, dans son service, dans son établissement.

Question 8
Seuls 16 % des psychiatres utilisent l’EVA, 68 % ne l’utilisent pas et 16 % ignorent ce qu’est l’EVA. On utilise l’EVA dans 15 % des services de psychiatrie générale des CHS et dans 18 % des services de psychiatrie générale des CH et l’on ignore ce qu’est l’EVA dans 15 % des services de CHS contre 20 % des services de CH. L’âge du PH répondeur n’apparaît pas comme un facteur influençant l’utilisation de l’EVA. »

Etonnant non ?



Les enfants qui souffrent ont souvent du mal à le dire.
Alors, ils dessinent. Dépression, anorexie, autisme, abus sexuels... : leur douleur s'exprime à coups de défigurations, de corps mutilés, de couleurs criardes ou de confusion labyrinthiques. Témoignage bouleversant, ce livre est une plongée, à travers 130 œuvres, dans l'imaginaire visuel de ces enfants, prisonniers de leur silence. Dessins, collages, sculptures disent tous, souvent avec violence, la peur et la solitude, ainsi qu'un formidable désir de vivre.
Véritables lueurs d'espoir, ces œuvres sont autant de fenêtres entrouvertes sur ces mondes à part.



DSM IV : Manuel diagnostique et statistique de DSM IV ou de DSM4 - des troubles mentaux. En fait, ce manuel a été rédigé pour une meilleure prescription des médicaments.

Echelle EVA : Echelle visuelle analogique (EVA). Echelle permettant d’évaluer la douleur entre 0 et 10.

27/10/2011

Une douleur intolérable




En arrivant à mon cabinet médical, pour une fois, j’étais, relativement, en avance, j’eu la surprise de voir, déjà, un patient qui attendait devant la porte.
Mon cabinet ouvert, je le fis rentrer dans mon bureau et lui demandais ce qu’il avait.

Je me suis fais enlever, il y a trois jours, trois molaires, j’ai les dents très fragiles, et le Stomatologiste m’a donné du DOLIPRANE*.

Depuis hier, j’ai affreusement mal, le DOLIPRANE* ne me fait rien.

Sur l’échelle EVA (échelle Visuelle Analogique, qui permet de coter la douleur sur une réglette graduée de 1 à 10), il cotait, dans l'instant, sa douleur à 9.

Il avait vraiment "très mal".

Il était tout à fait normal que le DOLIPRANE* ne suffisait pas. Il fallait taper bien plus fort.

Je lui prescrivis donc un cocktail médicamenteux à base de BI PROFENID* et de DAFALGAN CODEINE*.

Le BI PROFENID* étant un anti inflammatoire doté d’une action antalgique, et le DAFALGAN CODEINE* une association de paracétamol et de codéine (la codéine étant un pré morphinique, ce mélange donnant un antalgique de pallier II, le DOLIPRANE* seul étant un antalgique de palier I).

Et... un arrêt de travail de trois jours.

J’ai horreur de souffrir et je ne supporte pas que les patients souffrent, alors que l’on dispose, de nos jours, d’un arsenal thérapeutique suffisant et efficace.



Echelle EVA

26/10/2011

Lettre




Vous voulez peut-être savoir ce qu’écris votre Médecin Traitant quand il vous adresse à un Spécialiste.

Pour vous donner un exemple, je vous livre un de mes derniers courriers.





Docteur SANGSUE

Médecine Générale

D.U. de Sangsologie

1, rue du Vampire - La Saignée



    
    mercredi 12 octobre 2011


Monsieur et cher confrère,


Je vous adresse Mademoiselle Séverine M (29 ans - contrôleur de gestion) qui a décompensée psychiquement suite à un échec sentimental un peu particulier (elle a déménagée de Paris pour, tout naturellement, rejoindre son copain de 2 ans. Tout cela pour s'entendre dire qu'elle était "trop effacée"). Elle a alors développée des Attaques de Paniques et un Etat Dépressif Majeur.

Effectivement, en concordance avec sa "personnalitée effacée", je pense que cette patiente est atteinte d'un Trouble d'Anxiété Sociale avec une personnalité introvertie et, avec, en plus, une mauvaise estime de soi.

Outre sa vie sentimentale, cela lui nuit, aussi, dans son milieu professionnel : elle a peur d'une promotion, car elle ne se sent pas capable d'assumer un poste à responsabilité.

Il est à noter, qu'elle en est à son troisième échec sentimental, échecs qui se sont tous déroulés, à peu prés, dans les mêmes conditions.

Elle est sous SEROPLEX 10 (1,0,0), XANAX 0,25 (1,0 1) et STILNOX (0,0,1).

Elle a vue, brièvement, une Psychiatre sur Marseille, ses parents résidant à Marseille, cette Psychiatre a débutée, certainement à cause de ses Attaques de Panique, le SEROPLEX à 5 mg. Je lui ai augmenté à 10 mg, elle a bien supporté ce dosage.

Elle est mûre pour une prise en charge spécialisée.


Je vous prie de croire, monsieur, à mes sentiments confraternels les meilleurs.

25/10/2011

La pissotière de l'impératrice

 


Contrairement à ce que vous pourriez penser, ce titre ne désigne pas quelque vespasienne impériale.

Il s’agit, en réalité, d’un vin de Bordeaux, dans l’appellation Bordeaux Supérieur.

Ce vignoble se situe au nord ouest de Saint-Emilion.

Pourquoi porte-t-il ce nom pour le moins original.

La petite histoire raconte que l’Impératrice Joséphine de Beauharnais, dont le mariage fut dissout très peu de temps après, accompagnait Napoléon vers les guerres d’Espagne fut prise, subitement, d’un besoin pressant, justement devant cette parcelle, d’où le nom qui immortalisa l’endroit de l’impérial (et impérieux) besoin.

Cette histoire me fait penser à un autre empereur, l'empereur Vespasien.

L'argent n'a pas d'odeur, l'impôt sur l'urine et les vespasiennes :

Une vespasienne est un urinoir public pour hommes, placé sur les trottoirs ou dans des aires publiques.

La vespasienne doit son nom à l'empereur romain Vespasien, qui a crée un impôt spécial atteignant la collecte de l'urine, utilisée par les teinturiers pour préparer les étoffes avant de les mettre en couleur ou, quelquefois, pour dégraisser les laines, les étoffes.

Moqué pour cet impôt, il aurait répondu : « L'argent n'a pas d'odeur » (« pecunia non olet »), phrase devenue proverbiale.

http://fr.wikipedia.org/wiki/Vespasienne

 

Source: http://blogs.ionis-group.com/iseg/bordeaux/

Référence :

http://lenaweb.voila.net/Josephine.htm
http://www.journalepicurien.com/tag/uriner/

24/10/2011

Placement



Je suis depuis plus de dix quinze ans une patiente qui a, maintenant, 89 ans.

Son état de santé s’est dégradé lentement et progressivement.

Assez rapidement, le diagnostic de Maladie d’Alzheimer a été porté, puis celui, comme c'est assez fréquent dans le cas de la maladie d'Alzheimer, de Maladie de Parkinson (c'est ce que l’on appelle une comorbidité), cette patiente à été mise sous EXELON, dans un premier temps, puis, pour sa Maladie de Parkinson, on lui adjoint du MODOPAR.

Ses pathologies se sont stabilisées pendant très longtemps, peut être cela fut il dû aux médicaments, mais plus certainement à l’évolution très lente de ses pathologies. Il faut savoir parfois être modeste dans l’exercice de la Médecine.

Tout ne se passait pas trop mal, quand soudain, elle fit une chute, et se fit un tassement vertébral (c’est, en fait, une fracture de côte) qui révéla une Maladie Ostéoporotique. A sa thérapeutique, le Rhumatologue, à qui je l’adressais, rajouta, outre du Calcium et de la Vitamine D3, du FOSAMAX.

Une mise en place d’une hospitalisation à domicile fut mise en place

Elle fit à nouveau une deuxième chute, avec de nouveau, un tassement vertébral. Le Rhumatologue changea le FOSAMAX pour du PROTELOS, on sait, maintenant, qu'après 80 ans, cela n’est pas très prudent, à cause du risque de Thrombose, souvent suivi de la redoutable Embolie Pulmonaire, les personnes agréées bougeant peu, ce qui est un facteur de risque de Thrombose.

Malheureusement, elle fit, selon l’adage, jamais deux sans trois, une troisième chute, avec, de nouveau, un Tassement Vertébral, mais, là, elle ne s’en remis pas, elle ne se déplaça quasiment plus, restant, la plus part de son temps, assisse dans on fauteuil, regardant la télévision. Le Rhumatologue changea le PROTELOS pour une injection annuelle, en Intra Veineux, d’ACLASTA.

Mais, entre temps, sa Maladie d’Alzheimer s’aggrava, progressivement, insidieusement. Cela commençait à poser problème au fils et à la belle fille qui l’hébergeait.

Un jour, je vis venir deux messieurs, à la consultation, c’étaient les deux autres fils de ma patiente. Ils me racontèrent que les choses se dégradaient de plus en plus à la maison, et que, si son autre frère et sa belle sœur, fermaient les yeux, ne voulant pas admettre la triste réalité des faits, la gestion de la situation devenant impossible, un placement devenait indispensable. Ils terminèrent l’entretien avec la formule que je redoute : « Surtout, ne leur sites rien ».

Cela tombait bien, elle devait, aller en consultation, dans le service de gériatrie où je l’avais adressée au début de sa Maladie d’Alzheimer. J’avais des affinités avec ce service depuis que j’avais passé le Diplôme Universitaire de Gériatrie. J’jusqu’à ce jour, je n’avais jamais eu à m’en plaindre. Dans la lettre de liaison, je précisais qu’un placement en Maison de Retraite me semblait devenir indispensable. La réponse fut surprenante, elle confirma la situation à la famille mais il ne fut pas remis à la famille la moindre liste de Maisons de Retraite,

Et la lettre que m'envoya du médecin hospitalier fut du même acabit,

En gros :

« Démerdez-vous ».