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17/09/2011

Vers un Accouchement Moderne Démesuré : Les excès de l'Accouchement Programmé et de la Péridurale




J'ai comme habitude, cela m'arrive, rarement, de publier dans mon blog, un commentaire que j'ai laissé sur un autre blog et concernant un article qui m'a beaucoup plu, car très pertinent.

Le blog est celui de "Péripéties d'un 7nain en Tchéquie" et cet article s'intitule "Et la liberté d'accoucher?".

Je vous conseille vivement de lire cet article.




Commentaire (un peu remanié) de cet article

J'emploierai plutôt le terme de "Poule en Batterie" pour désigner la future maman. Là où, effectivement, il y a excès, c'est sur la "Péridurale" et l'"Accouchement Programmé", un peu moins pour la "Césarienne".

Tout acte médical est potentiellement responsable d'effets iatrogènes : par exemple, histoire vécue, récemment, par une de mes patiente ; péridurale trop poussée, la patiente ne ressent plus rien et ne peut pas pousser, pose de spatules, atteinte du plancher pelvien => Incontinence Urinaire d'Effort.

Par contre, l'Accouchement à Domicile (AAD), me pose question, il peut y avoir soucis si, par exemple, il y a un problème hémorragique ou un problème néonatal pour le nouveau né.

A l'époque de Semmelweis*, l'inventeur de l'Aseptie, il valait mieux, effectivement, accoucher chez soi plutôt qu'à l'hôpital, tout au moins dans la partie octroyée aux médecins (par opposition à celle des sages femmes), et ce, à cause de la Fièvre Puerpérale (qui est une Infection Nosocomiale), certes, de nos jours, la "Pourriture d'Hôpital"** (Infections Nosocomiales) existe toujours, mais, heureusement, exceptionnellement.
Tout au plus peut on se poser question sur la fermeture généralisée, pour des raisons de rentabilité, mais aussi de sécurité, de toutes les maternités de proximité, pour ne laisser que des maternités mammouth à haut rendement, mais plus sures car prés de la banque du sang et du néo natal, mais à risque potentiel, plus élevé, d'Infections Nosocomiales.

Cela est dans la continuité de l'histoire récente des hôpitaux, au XIX siècle est apparu, pour des raisons d'hygiène***, l'hôpital pavillonnaire, ce type de conception hospitalière a été remplacé, en 1930 par l'hôpital bloc avec une augmentation des maladies nosocomiales, en voie de régression, maintenant (on redécouvre les règles d'asepsie) ; l'histoire est un éternel recommencement, on regroupe les malades avec l'épée de damoclès de la pourriture d'hôpital.

C'est vrai, qu'actuellement, Péridurale (confort pour la mère : ne pas souffrir) et Accouchements Programmés (confort pour l'accoucheur : diminuer les riques) sont légions, comme il fut un temps, pas si lointain, pour la césarienne (confort pour l'accoucheur : plus de sécurité).

Mais je pense, sincèrement, qu'il il ne faut pas tomber d'un excès dans l'autre.






Ignace Philippe Semmelweis


A lire : "Semmelweis" de Louis-Ferdinand Céline (sa thèse en medecine de 1924) que l'on trouve dans toutes les bonnes librairies.

 

* Il semblerait que Semmelweis a souffert, toute sa vie, d'un Trouble Bipolaire. Il est mort, vraisemblablement, atteint d’une Maladie d’Alzheimer, d’une sorte de septicémie, à la suite des coups administrés par le personnel soignant de l’asile psychiatrique où il avait été interné, car, du fait de sa démence, il était devenu très violent.

** Ce terme vient du temps, au milieu du XVIIIe siècle, où l'on couchait,  tête-bêche, au nombre de trois à six, les malades sur le même lit. On peut lire, à ce propos, "Le nosocomium et la matrice du retiolus" d'Eytan Ellenberg".

*** D'après les théories hygiènistes de l'époque, il fallait que l'air circule.

15/09/2011

L’institutrice de ma fille pense que celle-ci a un autisme

Source : http://www.securikids.fr/parents/maison/sante/911-epileps...
Un site à voir



Là ou ma tendre et douce exerce ses activités professionnelles, une de ses collègues de travail arrive en pleurant et lui raconte que, pour sa fille de quatre ans, la maitresse a notée un comportement bizarre lui faisant évoquer un autisme.

En effet, cet enfant de quatre ans a, par moments, un repli sur soi, ne bouge pas, suspend son geste puis, brutalement, tout reviens à la normale.

Quand ma tendre et douce me raconte ça, je pense illico, je ne sais pourquoi, à ce que l’on appelle, en médecine, une Absence, ou « Petit mal », une sorte d’épilepsie (il n'y a pas UNE épilepsie, mais DES épilepsies). Les Absences se soignent très bien et, le plus souvent, disparaisent à l’adolescence.

La pédiatre de la petite négligeant ce problème (« elle est sensible » dit-elle), moi de conseiller un pédiatre que je connais bien, un médecin hyper compétant, ancien chef de clinique et attaché au CHU, on verra bien ce qu’il en pense, lui, de cet Autisme.

Les instituteurs manquent, parfois, de connaissances basiques en médecine.

Je ne dis pas l'angoisse des parents !



Quelques mots qui peuvent faire peur : Grand Mal, Petit Mal, tomber du Haut Mal.

Les Epilespsies se soignent trés bien de nos jours.

Chacun son métier, les vaches seront bien gardées.




J’ai un Coach

Gregory Capra

Crédit Photo : http://tele.premiere.fr/




Hier matin, à la consultation, une jeune fille de 25 ans, une nouvelle patiente que j’avais vue avant les vacances pour une entorse du poignet au travail (travail d’été chez une grande enseigne de sport (elle est fondue de vélo qu’elle pratique, elle est très sportive), elle travaille dans cette grande enseigne sur fond de harcèlement moral, elle n’avait pas fait la déclaration d’accident du travail, comme elle aurait dû le faire.

Je viens vous voir pour plusieurs choses (aïe, ça recommence !)

 - D’abord en remplissant la Feuille de Soin Electronique (FSE) vous avez coché la case « Médecin Traitant » au lieu de cocher la case « Hors résidence habituelle » c’est ce que m’a dis la sécu, car sur les 32 € ils ne m’ont remboursés que 5 €. Il me faut une feuille de soin papier (FSP) en cochant la bonne case cette fois.
 - J’ai beaucoup moins mal au poignet, grâce à l’attelle que vous m’avez fait porter, mais j’ai toujours un peu mal lors de certains mouvements latéraux.
 - Je dors très mal depuis très longtemps.
 - J’ai très mal au ventre, de façon continue, depuis que j’ai terminée mon travail.
Je n’invente rien quatre actes dans la même consultation, je n’invente rien !

Dans l’ordre :
 - Je rédige une FSP.
 - Je rédige une lettre à la Clinique du Sport, après examen clinique, et hop une échographie (tendinite ?).
 - Pour les troubles du sommeil (troubles de l’endormissement) ? à voir.
 - Pour les douleurs abdominales : la palpation de l’abdomen (tiens un piercing du nombril) révèle très peu de douleurs. La durée des douleurs abdominales semble écarter une Grossesse Extra Utérine (GEU), mais…, elle a fait un test de grossesse en pharmacie qui est négatif. Moi de rédiger un « bon » d’échographie abdominale et une prise de sang, avec, quand même, un test de grossesse. Puis…

Enfin, le vrai motif de la consultation : un problème Psy. Je résume.

Je suis végétarienne, mon père, quand j’étais encore gamine, et qui était alcoolique est parti avec une prostituée, une pute. La dernière fois que j’ai vue mon père, c’est toujours moi qui ai toujours fait la démarche de le rencontrer, il a failli me tuer. Je suis (en concubinage, quel joli mot !) il est mormon, c’est sans avenir, cela ne pourra jamais marcher. Au fait, sa méthode contraceptive : le préservatif et… la méthode du retrait, Monsieur saute en route, quand on sait le taux d’échec de cette « méthode » contraceptive ! Je suis anxieuse surtout le soir quand je rentre à la maison, la journée, je n’ai pas le temps de souffler entre les études (elle termine des études pour être maître d’oeuvre dans le BTP, un métier de Mec) et le reste je me débrouille pour n’avoir aucun moment de repos, cela m’évite de penser. Le soir, par contre… Je n'ai rien pour lutter contre mon anxiété…

J’ai un Coach.

 - Combien vous le payez ?
 - 50 €.

Moi, avec mes 23 € ! Sans compter mes connaissances. Et en plus ma consultation est remboursés par la sécu !

En résumé : cette patiente présente, effectivement, Une comorbidité intéressante : un Trouble Anxieux avec mauvaise estime de soi, un Trouble d’Anxiété Sociale sur personnalité extraverti et, cerise sur le gâteau, ce qui est tout à fait logique avec les pathologies qui précèdent, une conduite d’échec répétitive (« Névrose d’Echec si cher à René Laforgue (cf son ouvrage "Psychopatologie de l'échec") le Psychiatre Psychanalyste de Françoise Dolto).

14/09/2011

Un exemple de comorbidité : Erésipèle de jambe et zona intercostal, rechercher un Diabète

Source : http://www.linternaute.com/

 

Souvent je peste contre les patients qui viennent me voir pour des consultations à rallonges pour la bonne et simple raison qu’ils viennent pour trois ou quatre motifs dan la même consultation. Une phrase me hérisse le poil : « Vous voyez Docteur, je ne suis pas venue pour rien ».

Cette histoire fait exception à la règle.

Une patiente, que je connais ni d’Eve ni d’Adam, consulte sur les conseils de son pharmacien. Elle dit avoir été piquée par un insecte et s’être grattée, elle est donc allée voir son pharmacien pour une pommade. Devant l’étendue de la lésion cutanée, celui-ci me l’adresse à juste raison.

Il y a une croûte et, autour, une très grosse plaque rouge : c’est un magnifique Erésipèle de jambe (une infection cutanée soit à staphylocoque soit à streptocoque à la suite d’une lésion cutanée même minime, regarder une fissure entre les orteils. Cette pathologie se voit plus fréquemment chez les patients diabétiques).

Je prescris donc un traitement antibiotique (Macrolide).

La patiente me dit en outre avoir été piquée, dans le dos, par une autre bestiole ; elle s’est passée, sans succès, de l’eau vinaigrée.

Je lui inspecte le dos, stupéfaction ! Une lésion intercostale rouge avec des coûtes, pas de doute il s’agit d’un Zona intercostal finissant. Une prescription d’antiviral s’impose car au-delà de 50 ans peut apparaitre des douleurs post zostériennes, qui sont des neuropathies périphériques, il faut agir dans les 72 h, dans ce cas, le délai est un peu dépassé. Il est à noter que le Zona se voit souvent chez les gens aux défenses immunitaires diminuées (chez les personnes âgées, corticoïdes, immunosuppresseurs, infection à HIV ou… Diabète).


Cette patiente repart donc avec une ordonnance comprenant un antibiotique et un antiviral (bien que le délai soit "limite") et un ordonnance pour un bilan sanguin comprenant, entre autre, une recherche d’un éventuel diabète.

Cette petite histoire résume bien les deux types de traitements en Médecine : les traitements symptomatiques (les signes) et les traitements étiologiques (la cause).



La Médecine, c’est un métier, ça s’apprend.

13/09/2011

Tir groupé

L'Hydre de Lerne
Souce : http://club.ados.fr/heryn-amlug/galerie-creatures-1994/


 

S’il y a bien une chose que je redoute le plus, c’est bien quand un patient me demande plusieurs actes médicaux dans la même consultation, dans ce cas, c’est la prise de tête et cela me met, tout bonnement, la tête au carré, d’où d’éventuelles erreurs, car l’attention faiblit, le cerveau se brouille dans la masse d’informations délivrées, je ne suis pas l'Hydre de Lerne, ce serpent-dragon mythologique aquatique nanti de plusieurs têtes.



Premier exemple

Juste à la fin de la consultation, au moment où j’allais fermer boutique : la sonnette.

Bonjour madame, que vous arrive t-il ?

Je viens pour un tir groupé.

Ah, bon ?

Oui, il me faut un certificat pour moi, deux pour ma fille aînée et un pour ma fille cadette.

Vous voyez, je ne viens pas pour rien.



Deuxième exemple

Docteur, je dois partir à Madagascar et je viens pour la prévention anti-palustre.

Oui.

Mais, j’ai quelque chose à vous demander.

Oui, quoi ? (moi de penser : que va-t-il encore se passer, que va-t-il me demander ?)

Je voudrais un médicament pour ma sinusite.

Votre sinusite ?

Oui, j’ai vus deux ORL, un dans le privé, l’autre à l’Hôpital, il m’ont fait, chacun, passer un scanner et m’ont dis de voir avec mon généraliste.

Ces deux ORL vous ont dit d’aller voir votre généraliste ?

Oui.

En général c’est l’inverse qui se passe : c’est le généraliste qui envoie au spécialiste.


Et en plus, je n’ai reçu aucune lettre de ces deux spécialistes… et les scanners… vous les avez ?

Non.

Ce genre de situation, je ne le voyais jamais au début de mon installation, certes les conditions de vie des généralistes des villes se sont fort améliorées par rapport aux généralistes des champs (cf la fable de La Fontaine, le rat des villes et le rat des champs), en ce qui concerne, surtout, les visites de nuit qui sont très bien prises en charge par SOS Médecin. SOS Médecins a même ouvert une Maison Médicale prés du CHU de la Grande Ville où il assurent des consultations. Les patients se déplacent, à la Maison Médicale,  pour les petites urgences : du jamais vu !

Certes les conditions de vie des généralistes des villes se sont fort améliorées par rapport aux généralistes des champs, mais pas en ce qui concerne les conditions de l’exercice médical des Médecins des Villes.

O TEMPORA O MORES (Autre temps autre mœurs).