04/02/2012
Un Médecin peut-il parler de ses soucis professionnels à ses patients ?
Dernièrement, un médecin régulateur du Centre 15, a refusé d’envoyer les pompiers chez une patiente handicapée de soixante ans, qui se plaignait de douleurs dans le dos. Cette patiente, en outre, souffrait d’ostéoporose, le diagnostic porté : tassement vertébral, il lui dit d’appeler, le lendemain, son médecin traitant.
Deuxième appel de la patiente, elle tombe sur le même régulateur, celui-ci lui dit que ce qui pourrit la médecine, actuellement, c’est les appels inutiles, et comme les médecins sont surchargé, cela engorge encore plus le système, d’où les dysfonctionnements. Certes, ce médecin régulateur n’a pas tort, les malades ne sont plus des patients, mais des impatients, qui, pour le moindre bobo, exigent une consultation d’urgence. D’ailleurs, est-il bien raisonnable qu’une angine se retrouve aux urgences (d’ailleurs le coût d’une angine traitée à l’hôpital coûte… trois fois plus cher).
Troisième appel de la patiente, elle tombe sur un autre régulateur qui, lui, envoi, un VSAB des pompiers.
La patiente décède, à l’hôpital local, d’une rupture d’une dissection de l’aorte abdominale. C’est un diagnostic assez ardu à trouver, surtout au téléphone.
Ce médecin régulateur a été condamné, pénalemnent, à six mois de prison avec sursis pour non assistance à personne en danger.
Il lui a été reproché son attitude d'entêtement et, surtout, le fait d’avoir tenu des propos déplacès, lors du deuxième appel.
Il arrive, parfois, que le médecin excédé par la dégradation régulière et constante de son métier avec un effondrement de la qualité de vie de son exercice professionnel. Cela m’arrive, d’ailleurs, rarement, et de moins en mois souvent, de me lâcher, parfois, avec certains patients.
Maintenant, je ne le ferai plus.
Et ceci pour plusieurs raisons :
- D’abord, ça ne sert à rien, cela n’intéresse pas nos patients.
- D’autre part, nos patients nous payent pour se faire soigner, pas pour écouter nos misères.
- Et, en plus, si je fais une erreur médicale…
Une référence juridique : http://www.edimark.fr/
20:17 Publié dans Anecdote, Histoire, Histoire de la Médecine, La pensée du jour, Médecine, Santé, Société, Vie pratique | Lien permanent | Commentaires (4)
Commentaires
En fait je ne pense pas que ce soit le bon lieu, le bon moment ... vous venez vous faire soigner et dans les paroles du soignant passe une critique du système de soins... je ne vais pas guèrir traduit la psyché du soigné...
Écrit par : laurence | 05/02/2012
Mon opinion est un peu mitigé sur ce point. D'une part comment les patients vont-ils se mettre à la réflexion si oui ou non un appel au médecin de garde, aller aux urgences est nécessaire ou non si on ne leur parle pas un peu du système. Je sais, on peut faire des campagnes pour expliquer mais est ce que cela a le même impact qu'une phrase par-ce, par-Là de son médecin traitant? Je m'interroge.
Je comprends ce médecin régulateur, il avait simplement ras-le bol et c'est tombé mal que le trop plein se déverse.
J'ai une fois téléphoné pour moi, mais uniquement pour savoir quoi faire devant une situation inconnue (pansement, si oui quel type - mais je l'avis dis de suite qu'il s'agit uniquement de se renseignement pour ne pas faire déplacer le médecin de garde). On m'a renseigné et j'ai dis merci et le matin, je suis allé voir mon médecin traitant. Certes, l'appel même pouvait être considéré comme inutile mais ce genre de blessures ne m'étaient jamais arrivé et je voulais seulement être sûre de pouvoir attendre le matin pour aller consulter mon MG.
Je crains que la relation patient - médecin et le bon réflexe de chacun soit aussi difficile que certaines décisions médicales.
Bon dimanche
Écrit par : chantal | 05/02/2012
Ce n'est que le résultat du manque de respect de nos professions. Tout le monde cherche à gratter de l'argent sur le dos de tout le monde. La médecine étant une science imparfaite, il est trop facile d'y appliquer la méthode de plainte à l'américaine.
Mais surtout si nos professions étaient défendues... cela n'arriverait pas. Cette fichue notion de "dommage" facilement atteinte avec le precium doloris.
Et après on s'étonnera de ne plus avoir de personnels médicaux et para-médicaux de disponibles... moi aussi j'en ai assez de partir au boulôt le matin et de me triturer l'esprit à savoir si je ne finirais pas ma journée en garde à vue, et pour une broutille en général.
Les grands pontes nous mettent en accusation sur les diagnostics, les méthodes, les prises en charge, les psychologies etc... et en plus, à force de dire que les patients ont tous les droits on leur a ouvert la boite de Pandore et permit de répendre une énorme zone de non droit pour les personnels au soins.
J'ai droit, j'ai droit, vous devez, vous devez... et M....E ! J'ai aussi le droit au respect et à la confiance... moi aussi je suis comme tous : un être humain.
Mais la grosse différence : j'ai choisi de vous aider dans vos difficultés physiques. J'y ai laissé mon dos et ma santé. A 45 ans je ne vaux plus rien dans le monde du travail et tout ceci pour vous !
Et en plus nous sommes condamnables à deux reprises à chaque fois : 1/ en qualité de citoyen et 2/ en qualité de personnel de santé.
J'en ai marre, marre et marre !
Vous voulez porter plainte pour tout soin, même si on vous sauve la vie ? Allez au US mais surtout ayez un compte bancaire bien approvisionné. Car la -bas : on ne travaille pas pour la gloire.
Il y a des jours comme celui-ci, où il ne faut pas me chatouiller !
Bisous kinia
Écrit par : kinia | 05/02/2012
@ laurence & chantal & kinia - L'erreur qu'a à mon avis commis ce médecin, outre l'erreur d'un diagnostic difficile, c'est de parler au lieu d'écouter la malade, je suis d'accord avec laurence : Le cabinet Médical et le moment de la consultation : ce n'est ni le lieu ni l'heure.
Je pense que quand on fait une erreur, d'abord on devrait pouvoir le reconnaitre (cela est surtout admis aux état unis, c'est beaucoup moins bien toléré en France), et tout faire, dans la mesure du possible, tout pour réparer son erreur, parfois ça marche... Dans le meilleur des cas on garde le malade, dans la moins mauvaise posture on perd le malade, et dans le pire des cas, le patient porte plainte.
Il y a intérêt à avoir une bonne RCP (Responsabilité Civile Professionnelle), car la prescription en matière de responsabilité médicale est de... 30 ans (plus l'âge de la majorité : pour un BB de 1 mois la prescription passe à 30 + 18 = 48 ans ! Moins 1 moi). L’intérêt de la RCP, c'est de couvrir sa famille et surtout ses enfants en cas de pépin.
En fait, rien ne vaut le fait de soigner des gens bien portant, en étant prudent, les risques sont quasi nuls. Il y a quelques bonnes "spécialités" comme Homéopathie, Acupuncture, Chiropraxie, pardon, Ostéopathie, l'iridologie a quasi disparue de même que la Laserthérapie, on trouve encore quelques Aromathérapeuthe. Dans la Grande Ville où j'exerce (en banlieue) il y a une grande herboristerie, une institution (le métier d'herboriste était autorisé grâce au passage d'un diplôme il s'est éteint, faute de combattant, le diplôme ayant disparu, dans les années 70). Cette grande herboristerie a été reprise par... Un pharmacien, qui dès lors a eu quelques problèmes avec le Conseil de l'Ordre des pharmaciens, le temps de son installation.
Écrit par : Dr Sangsue | 06/02/2012
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