26/09/2015
Une pathologie, parfois extrêmement douloureuse, la pathologie hémorroïdaire
Nous allons aborder, aujourd’hui, un sujet particulièrement délicat.
Patiente de 35 ans, concertiste, elle joue de la flûte traversière, elle est, aussi, professeur de musique.
La dernière fois que je l'ai vue c'était pour un problème d'anxiété de performance. Elle tremblait lors de concerts important, ce qui était fort préjudiciable pour sa prestation.
Je lui avait donné, alors, un médicament antitrémorique (contre les tremblements), de l'AVLOCARDYL*. Le résultat avait été spectaculaire, elle ne tremblait plus du tout.
Cette fois, elle vient me voir pour un problème délicat .
Un problème particulièrement douloureux.
Un problème d'hémorroïdes.
Elle avait atrocement mal au niveau de la région concernée. A tel point que je pensait, immédiatement, à une thrombose hémorroïdaire. Si c'était cela je l'aurait adressée, en urgence, pour la manœuvre salvatrice, l'incision, ce qui calme immédiatement, l’atroce douleur.
Je lui dit, pour faire avaler la pilule que c'était un examen qui n était pas particulièrement agréable, mais qu'il fallait faire pour le diagnostic de thrombose.
Je lui dit de se mettre en position génu pectorale, c'est à dire à quatre pattes.
A l'examen, pas de thrombose, mais un grosse hémorroïde.
Je lui donne donc du du BI-PROFENID*, un anti inflammatoire, et du FORLAX* pour hydrater les selles et rendre la défécation beaucoup moins douloureuse.
Le FORLAX qui est un polyéthylène glycol ou PEG, encore appelé macrogol.
Cette molécule à une particularité, celle d'hydrater les selles et, de ce fait, les rendre plus molles, ce qui permettre une défécation bien mois douloureuse. En effet, quand on a mal dans cette région délicate, on atendance à se retenir ce qui constipe et rend l'exonération beaucoup douloureuse car les selles deviennent dures.
Il fut savoir, aussi, que dans un certain nombre de cas, le BI-PROFENID* peu être la cause de constipation.
Le macrogol est LE produit de référence que l'on utilise dans la constipation. Il n'est pas nocif, comme le sont les laxatifs irritants, je veux citer, ici, la bourdaine.
Le mode d'action du macrogol est facile à expliquer par cette expérience :
Prenez un éponge sèche, elle est dure. Trempez la dans l'eau, (elle ne fera pas un escargot tout chaud), mais, en gonflant, elle deviendra souple, c'est exactement ce que fait le FORLAX*.
Le BI-PROFENID* a une action très importante, car il est à la fois, anti inflammatoire, mais il a, aussi, une très forte action antalgique (on l'utilise pour les crises de colique néphrétiques qui donnent des douleur épouvantables).
Voilà comment se passe le raisonnement médical*:
- Examen visuel du patient
- Interrogatoire (80 % du diagnostic médical pou un généraliste)
- Examen clinique (10 %)
- Examens de laboratoire (5 %)
Examens para cliniques, radiographie simple, échographie, scanner et IRM (10 %)
Je ne parle que de ce que je connais c'est celui du généraliste.
Ensuite, et seulement ensuite, quand les diagnostics différentiel ont été écartés, on arrive au diagnostic étiologique (celui de la cause de la maladie).
On peut seulement ,alors, passer au traitement étiologique (a ne pas confondre avec le traitement symptomatique qui, lui, ne traite pas la cause, mais, uniquement, les symptômes de la maladie).
Pour le généraliste, c'est la fameuse et sempiternelle ordonnance.
*Cette démarche s'apparente fort à la façon dont se comporte dans dans les métiers de bouche et, aussi, en œnologie. Et j'en oublis.
20:43 Publié dans Médecine, Santé, Vie pratique | Lien permanent | Commentaires (2)
Commentaires
oh p.....n ; heureusement que je n'avais pas ça quand je suis allée chez mon nouveau (ex) généraliste, mais glacial comme il était, il lui aurait suffi de souffler dessus en pratiquant l'incision ...
Je suis déjà bien loin.
Écrit par : Artemis | 28/09/2015
@ Heureusement je connaissait cette patiente.
De toute façon, j'ai mis une technique au point en disant " je sais que ce n’est pas un examen agréable...", pour faire avaler la pilule.
Cela me permet de libérer la gêne, mais, aussi, curieusement, la mienne.
Écrit par : Dr Sangsue | 29/09/2015
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