29/12/2011
Confraternité
Depuis la disparition du service militaire obligatoire, et vu la diminution, sensible, du nombre d’effectifs, l’armée n’étant plus qu’une armée de métier, le Service de Santé des Armées a dû reconvertir les Hôpitaux Militaires qui ont dus ouvrir leur soins au public, qui, avant n’étaient, exclusivement, réservés qu’aux seuls militaires.
Il se trouve qu’un de mes patients Diabétique (Diabète Type II pour les initiés, encore appelé, autrefois DNID, car il ne nécessite pas, tout au moins au début des piqûres d’Insuline. Tout cela par opposition au Diabète Type I qui lui, dès le début, nécessite l’Insuline, cela touche essentiellement les gens jeunes, alors que le Diabète Type II touche les gens de la maturité – à partir de 50 ans).
Il se trouve qu’un de mes patients atteint d’un Diabète Type II était suivi, de par mon initiative, par mon correspondant Diabétologue, un Professeur de Diabétologie du CHU.
Or, le patient ne le trouvait de moins en moins à l’écoute et les consultations de plus en plus rapides : cinq minutes montre en main me dit le patient impatient.
De son propre chef il me fit l’adresser dans un service de Médecine à l’Hôpital Militaire de la Grande Ville.
Et là, plus de nouvelles, plus de lettres, prescriptions faites sans confraternité.
Le plus fort fut quand, la Tension du patient ayant tendance à monter un peu, il changea, brutalement, le traitement antihypertenseur, je l’appris par le patient et l’ordonnance qu’il me tendit.
Disons que, intérieurement, je devins écarlate ; dans le privé les choses ne se passent pas ainsi, si un Médecin à un comportement de ce type, il est vite exclu du réseau des autres Médecins « fournisseurs » (les généralistes), on appelle cela la confraternité, disons que c’est tout simplement le respect de l’autre, c’est avoir une bonne éducation. D’autant plus que cela peut avoir des effets néfastes au niveau Médico-Légal ; le juriste ne travaille qu’avec l’écris (les paroles s’en vont lent, écrits restent), pas de courrier, pas de preuve en cas de « pépin » médical.
Je me « vengeais » de la façon suivante :
- Je fis faire au patient un bilan biologique complet avec Glycémie à Jeun et HbA1c, avec Microalbuminurie des 24 et demandais au Laboratoire d’Analyse Médicale d’envoyer un double au Médecin Général, Chef de Service, récalcitrant.
- J’adressais le patient à ma Cardiologue, il s’avère que sa TA s’est normalisée au bout de trois jours avec le nouveau traitement, or quand on instaure un traitement anti hypertenseur, il faut compter un mois avant d’avoir une efficacité. Et je demandais, à ma Cardiologue… d’envoyer un double de la lettre au Médecin Général, Chef de Service.
Ce n’est pas de la confraternité ça !
Et tout cela sur le dos du patient !
Il y a des moments, parfois, le métier d'exercer la médecine ne me satisfait pas, mais pas du tout !
00:19 Publié dans Anecdote, Coup de gueule, Médecine, Santé, Société, Vie pratique | Lien permanent | Commentaires (3)
Commentaires
JE suis un peu perplexe à la lecture de ton article. Certes, il y a des imbéciles partout mais je ne peux partager cette situation;
Il est vrai que, dans mon cas, c'est la médecine de l'armée qui m'a sauvé. Personne ne trouvait, les toubibs disaient que c'était "un souffle au coeur familial" et basta. En fait, c'est un aspirant de l'armée qui a trouvé. Pour cette fois mais bien d'autres fois aussi.
Mon père était militaire donc nous allions en premier vers l'armée.... mais ils ont toujours trouvé.
En ce qui concerne la déroute de l'armée de métier de ces dernières année.... vaste sujet qui peut, en effet, amener à des comportements inhabituels.
Il est vrai aussi que l'armée, la grande muette, n'a pas été formée pour échanger....
Je trouve cela dommage que le patient en subisse les conséquences. Mais cela tu t'en doutais.
Gros bisous. Kinia
Écrit par : kinia | 30/12/2011
@ kinia - Je n'en veux pas au Service de Santé des Armées. Il y a tout simplement des bons et des cons partout... Et dans tous les métiers.
Bonnes Fêtes de fin d'Année, avec tous mes voeux pour Année 2012.
Écrit par : Dr Sangsue | 30/12/2011
et ils disent tous... "et surtout la santé" Je crois qu'ils oublient tous simplement" le plaisir d'être"... Belle année Docteur
Écrit par : laurence | 31/12/2011
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