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09/02/2012

Je ne suis, malheureusement pas, assistante sociale



Une patiente, que je ne connais, ni d’Eve ni d’Adam, viens me consulter, car cela fait six mois qu’elle a démissionné de son travail, elle est « Technicienne de surface », jolie dénomination pour dire, qu’elle lave les sols.

Elle déprime et, en plus est anxieuse. Elle a arrêtée son anti dépresseur depuis… quelques temps.

Elle a la CMU.

Elle me veut comme Médecin Traitant, nous signons donc le pacte du diable.

Je lui dis de reprendre son traitement et qu’il fallait qu’on se revoie. Cela tombe bien, me dit-elle, il va falloir remplir des papiers pour la MDPH (Maison départementale des Personnes Handicapées).

A la deuxième consultation, cela ne va pas mieux au niveau moral et anxiété. Elle me tend les formulaires de la MDPH, une liasse totalement incompréhensible, ou est le certificat médical ? Comme par hasard, elle me montre les deux pages à remplir. Je lui dis que, malheureusement, je ne pourrais pas remplir les autres pages, par manque de temps, et que la meilleure solution, si elle n’y arrive pas, c’est d’aller voir une assistante sociale.

Car je dois, aussi, dans le temps de la consultation, m’occuper de sa dépression qui dure depuis… plus de six ans ! Elle a été suivie par des généralistes et n’a jamais vue de Psychiatre.

J’augmente la posologie de son antidépresseur et de son anxiolytique et renouvelle son hypnotique. Bon l’antidépresseur, c’est bon, l’anxiolytique, en chronique, ça commence à craindre, quand à l’hypnotique en continu, là, ça craint vraiment.

Et je termine la consultation en lui donnant les coordonnées d’un Psychiatre.

Mais… Je me pose une question … est-elle malade ? Cela ne fait que deux fois que je la vois, et, lors de cette deuxième consultation qui a durée une demie heure, si, parfois, les items dépressif et les items anxieux (Trouble panique) semble évident, mais quand vous posez les critères du DSM IV-R à quelqu’un, il est facile et, parfois tentant de répondre oui.

Je ressors perplexe de cette consultation.

Une chose est sûre, elle ne veut plus travailler, mais il n’est pas impossible qu’elle ne puisse plus travailler, pour raison médicale.

Après tout, si je ne suis pas assistante sociale, je ne suis pas Psychiatre non plus. En fait, ce n’est pas tout à fait vrai, car le généraliste est, un peu, tout cela, à la fois.

Mais, quelque part, quand on est bon à tout on est… bon à rien.

Oui, perplexe, c’est le mot.

Commentaires

l'illustration est fort drole... le haut potentiel a tout compris de cette société qui considère que le pire est toujours sure...

Écrit par : laurence | 11/02/2012

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