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02/11/2012

Cinq mois plus tard

La dépression – Vincent Van Gogh


Cette fois ci, cette histoire se passe dans la famille.

Cette histoire touche un oncle, la soixantaine, retraité.

Il a commencé à se sentir pas bien cela fait cinq mois. Le moral. Il n’avait plus goût à rien.

Puis les choses se dégradèrent très progressivement. Pas d’antidépresseur. Ah, si, j'oubliais, la prescription d'un anxiolytique, du XANAX*. Les mois passent, toujours pas d'antidépresseurs.

Les vacances arrivent, un remplaçant aussi. Il parle d’antidépresseur mais dit de voir avec le médecin traitant à son retour de vacances.

Le médecin rentre, et prescrit, enfin, un antidépresseur, pas forcément le meilleur, du DEROXAT* (c’est l’antidépresseur  sérotoninergique qui a le plus d’effets secondaires).

Quelques jours passent et le patient ne peut plus pisser et développe un globe vésical ; l'adénome de la prostate n’a pas supporté le choc.

Le patient est hospitalisé, sondé, on arrête le DEROXAT*.

Puis le patient est transéaté à l'hôpital psychiatrique de Grandville, devant un état mélancolique manifeste.

Dans l’ordre, il faut l’opérer l'adénome de sa prostate, puis, enfin, lui traiter son état mélancolique.

Le patient a une résection de son adénome de la prostate par les voies naturelles.

On peut ainsi s’attaquer à son état mélancolique, après un mois de traitement correctement donné en milieu psychiatrique, le malade commence à émerger.

Il est triste à dire que ce patient ait attendu cinq mois avant d’être traité.

On ne peut pas dire que la Psychiatrie est le cheval de bataille des Médecins Généralistes. Il faut dire aussi, à sa décharge, que l'enseignement de la Psychiatrie est loin d'être à la hauteur, tant s'en faut.

Ainsi, un dépressif sur deux est correctement soigné, et un antidépresseur sur deux est prescrit à bon escient.

A partir d’un certain âge, la comorbidité est quasi systématique. Ce qui n’est pas fait pour arranger les choses.




Commentaires

au rayon médoc j'ai lu dans une revue subversive qu'un dénommé "Victoza"(un chouette blase pour un dictateur) prétendait se tailler la part de marché du défunt "Médiator".
"Un clou chasse l'autre."

Écrit par : le bourdon masqué | 04/11/2012

@ le bourdon masqué - j'ai toujours pensé qu'il fallait se méfier des médicaments nouveaux.

Je me suis fixé comme règle de ne jamais prescrire un médicament sorti il y a moins d'un an.

Certes, il faut se méfier des médicaments, mais l'excès en tout est un défaut.

Ce patient en a fait la triste expérience.

Un peu de plus et c'était le choc électrique :-/

Écrit par : Dr Sangsue | 04/11/2012

vous avez raison même si la mise sur le marché a fait quelques progrès depuis le premier scandale du XXème siècle : celui du Stalinon et de l'apprenti sorcier, le triste sire pharmacien Georges Feuillet qui n'hésita pas à colorer ses gélules pour cacher le curieux précipité à l'intérieur ...

http://www.larevuedupraticien.fr/histoire-de-la-medecine/l%E2%80%99affaire-du-stalinon-et-ses-consequences-reglementaires-1954-1959

Cette histoire est oubliée, et pourtant, elle causa en quelques jours seulement le décès foudroyant de 100 personnes. (et un nombre conséquent de "légumes")

Le jeune frère de mon père avait 17 ans à l'époque. Il a fait partie de ses premières victimes en 1954. Une histoire douloureuse pour les familles qui fut à l'origine des premières réformes.

Écrit par : Artémis | 04/11/2012

j'ai appris hier le décès de la mère d'une amie.
atteinte d'un cancer depuis 5 ans, elle a baissé les bras.
elle a refusé les traitements, la transfusion, les aliments et même la lumière.
elle est décédée.

Écrit par : ompha | 05/11/2012

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