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21/11/2012

Le panier de crabe ou les joies de la fonction publique

"Les fonctionnaires" - Bloz et Beka - Editions Bamboo


Je soigne une patiente qui travaille dans la fonction publique, tout au moins ce qu’il en reste. Pudiquement, elle est fonctionnaire titulaire (par opposition aux contractuels qui eux n’ont pas la sécurité de l’emploi).

Je sais, vous allez me dire, encore une qui est payée à « rien foutre » ; détrompez-vous, c’est loin d’être son cas, elle aime son travail, elle est juriste et contrôle des « budget », somme toute plutôt élevés.

Contrairement à ce que l’on pense, il y a des fonctionnaires compétents et travailleurs. Par les temps qui courent, ils travaillent d’autant plus que l’on ne remplace pas les fonctionnaires partant, voire les faisant partir en mettant « la pression » créant ainsi un réel harcèlement moral.

Elle me dit que si l’on veut avoir une chance de garder son poste de cadre, il vaut mieux faire de la rétention d’information, se rendant, ainsi, indispensable, le seul à savoir faire fonctionner le Schmilblick. "Le Machin" comme a dit le Général De Gaulle, en 1960, en parlant de l’ONU.

Elle me parle, de temps en temps, de la bête noire du fonctionnaire : la hiérarchie.

Et plus particulièrement du chef direct, mais, parfois du n+1, c’est ce que j’appelle le « sur chef », voire le n+2 . Là ou cela se corse, c’est quand le chef est incompétent ou pervers, voire les deux, cela n’est pas incompatible, ou quand il a de grandes ambition et une compétance moyenne, s'accaparant ainsi, à son profit, le travail de son agent.

Autre problème du cadre de la fonction Publique d’Etant, le "sous chef", l'agent incompétent, lui aussi, qui  fait régner une ambiance pestilentielle, allant, parfois, jusqu’à mettre en route une accusation de harcèlement moral.

Ce type de vécu m'est, personnellement inconnu, car j’ai la chance, pour une fois dans ce foutu métier, d’être un travailleur indépendant. Mon chef, c'est moi, quand je travaille mal, je me convoque dans mon bureau, et je me tance.

Commentaires

tiens tiens .... on dirait moi. Mais ce n'est pas moi. Donc je ne serais pas la seule à être victime de ce type de comportement ?
La situation que tu décris est celle que je vis depuis près de trois ans, cadre sup dans la fonction publique ... pas glop tout ça.

Écrit par : Artémis | 21/11/2012

Oh non, il y a plein de fonctionnaires qui travaillent même très dure, sauf eux ne font pas la grêve ou les gros titres des média. Je pense que le quota des faignants (ceux qui touchent un salaire sans rélllement traivailler) il y a autant dans le privé que dans le public - sauf dans le privé il doit plus rusé pour garder sa place sans se faire remarquer.

Au contrairement, ceux qui travaillent avec compétences et joie dans la fonction publique sont souvent la bête noir aussi bien des citoyens que des collègues, puisque par cliché l'administration publique est un organisme moche, lent, incompétent et place pour ne rien faire.

Personnellement, il ne faut pas moins de fonctionnaires mais plus de fonctionnaires compétents aimant leur professionet surtout finir de croire qu'avec la privatisation tout fonctionnera mieux et moins cher - la preuve est plutôt le contraire!

Bonne journée

Écrit par : Chantal | 21/11/2012

@ Artémis, c'est du vécu. J'aime bien cette patiente, simple, intelligente, authentique.

Écrit par : Dr Sangsue | 21/11/2012

@ Chantal - Il ne faut jamais travailler à 100 % de ses capacités, il faut toujours se réserver une marge de "travail".

Effectivement un agent qui travaille très bien cours parfois un risque vis à vis de ses collègues incompétents.

On se rendra compte un jour que déléguer au privé coûtera plus cher qu'avec le public. On pourra toujours nationaliser...

Écrit par : Dr Sangsue | 21/11/2012

@Doc : c'est ma soeur de galère ...

Écrit par : Artémis | 21/11/2012

@ Artémis - Avec mes patients je découvre toujours des milieux nouveaux classiques Boucherie, hôtesse de caisse, rarement Prof de fac, plus fréquemment Prof tout court, parfois inattendus : Pompes Funèbres.

Écrit par : Dr Sangsue | 21/11/2012

@ DR Sanguse: certes, mais si on aime son travail et qu'en plus on est qu'en CDD alors autant en profiter à s'amuser au maximum le temps que le contrat dure, non? De toute manière, il n'y aura pas de prolongation. Je me suis amusée pleinement. Dommage qu'ensuite tout à foirer, pourtant il ne manquait pas grand chose pour arriver. Tant pis!

@Artémis: je connais plein de fonctionnaire qui travaillent durement et sont souvent entraver par des incapables de collègues qui rallentissent le travail. Je connais aussi de beau parleurs qui donnent l'air de travailler durement et ne font rien du tout. Bon courage.

Écrit par : Chantal | 21/11/2012

@ Chantal - faut-il se défoncer pour un CDD, le risque c'est de se faire gruger, il est vrai que des fois le CDI suit...

Pour ta deuxième note rien a dire, hormis peut être la hiérarchie.

Écrit par : Dr Sangsue | 21/11/2012

@Chantal : merci ;-) C'est exactement ça ... mais pour moi, le vent est en train de tourner et ma "harceleuse" commence à avoir du plomb dans l'aile ... j'attends.
Je dirai avec un certain cynisme que la branche pourrie tombera toute seule. Je n'aurai sans doute pas à me salir les mains en essayant de la couper moi-même.
Ce jour là, je m'enfilerai un bouteille de champ avec les autres victimes.

@Doc : moi aussi mon métier me permet de connaître (presque) toutes les professions.
Je reçois des gens harcelés, des accidentés du travail, des gens qui travaillent + 60 heures par semaine etc ...
Je passe mon temps à gérer des conflits.
Mais quand c'est moi la victime, je le vis très mal. Un cordonnier mal chaussé est un cordonnier qui souffre plus qu'un autre des pieds sans aucun doute.

Écrit par : Artémis | 21/11/2012

@ Artmélis - Je suis entièrement d'accord avec toi, mais les juristes, face à une situation conflictuelle, à priori, connaissent les moyens, et est à même, quand c'est possible, de savoir se défendre de façon beaucoup plus efficace que le médecin.

Le médecin ne s'est "déphobiser" que contre les maladies. Au détriment de sa défence de façon pragmatique et efficace, en se mettant à distance de la situation. Enfin, c'est "mon intime conviction".

Chacun son métier, comme la médecine, le droit c'est un métier, ça s'apprend.

Mais je dis peut-être des bêtises.

Écrit par : Dr Sangsue | 22/11/2012

@Doc : je suis tout à fait d'accord avec toi. Nous connaissons les processus de défense.
Mais vois-tu, se défendre quand on est dans la fonction publique est curieusement plus difficile que dans le privé.
Le tribunal n'est pas le même, les textes font parfois cruellement défaut et les " supérieurs " étrangement muets quand ils ne sont pas promus dans des fonctions supérieures ...
Il faut être bien courageux pour s'attaquer au système ; et puis, il faut aussi être en bonne santé ce qui est rarement le cas des personnes harcelées. Pour ma part, je suis entrée en résistance, mais cela m'a pris du temps.

Écrit par : Artémis | 23/11/2012

@Dr Sangsue: c'est vrai comme l'indique Artémis, il est bien plus difficile de se défendre dans la fonction publique que dans le privé, soit on s'adpate au "moule", soit on est "casé", sooit on part. Ce n#est pas un monde très facile et envers certains agents de cette profession se faire "engueuleur" à la fois par le prublic et par la "hierarchie (ou les colègues)", il faut savoir gérer et supporter pour tenir. Souvent, il faut tenir afin de faire vivre ses enfants (et non pour se dorer).

Quoique, dans le mileu médical les professionnels ne sont pas trés tendre entre eux non plus. J'ai cotoyé trop tôt, tot souvent en tant que proche d'un malade chronique le mileiu médical. Je n'ai que peu dis, mais su observer lors des attentes. Je crois que si les professionels desanté savent ce qu'on peut découvrir de leur mode de fonctionnement, soit les salles d'attente auraient un cerberes afin que personne ne sortent, soit il n'y aura plus d'attente du tout.


Bonne soirée à tous et belle fin de semaine!

Écrit par : Chantal | 23/11/2012

@ Chantal - Je pense qu'il y a une administration à part, c'est l’Éducation Nationale. Je ne sais pas le poids de la hiérarchie, ni le poids des collègues, mais c'est surtout le poids des enfants et des parents.

Quand au milieu médical, il y a tout simplement pas mal de médecins qui font honte à la profession.

Il y a quelques jours, je suis sorti, au restaurant, avec quelques confrères, sur les 10, moi compris, 3 se la pétaient. Il y a des moments, non seulement ils m'énervaient, mais, en plus, ils me faisaient honte. J'espère que personne ne les a entendu.

Écrit par : Dr Sangsue | 23/11/2012

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