12/01/2013
Petite cause grands effets
Une jeune patiente est venue me consulter il y a de cela quelques temps déjà.
Elle était venue à consulte à la suite d’une hospitalisation dans une clinique psy pour état dépressif.
Il faut dire qu’elle était télé opératrice chez un opérateur téléphonique, elle avait beaucoup de pression de la part de son superviseur, comme tout ses coreligionnaires, il faut le dire par ailleurs. Qui plus est, elle abhorrait ce métier.
Elle tint quatre ans, puis fit un burn out salvateur.
Le seul hic c’est qu’elle fut transportée aux urgences psychiatriques de Grandville où l’on la rejeta, au motif qu’elle n’était, « pas assez folle ». Elle fut donc transéatée dans une clinique privée psy.
Elle vint me noir au sortir de ce séjour un peu disproportionné vu sa pathologie somme tout assez légère et qui aurait put, fort bien, être traitée en ambulatoire par un psychiatre de ville, voire un généraliste connaissant, tant soi peut, la psychiatrie.
Elle vit un médecin conseil qui lui remit un papier de longue maladie à remplir, par mes soins, au motif d’état dépressif. Je trouvais cette démarche démesurée, et lui expliquer que, si un jour, elle demandait un prêt, on lui poserait des questions sur son passé médical. Je lui déconseillais de remplir ce type de papier.
Là, le médecin conseil se comporta comme un… enfoiré (excusez moi du mot), il écrivit à la patiente que si ce ne remplissait pas ce formulaire, il lui sucrait ses indemnités journalières.
La main forcée, je remplis le papier.
Lors d’une soirée de FMC (Formation Médicale Continue) fort intéressante, un psychiatre atypique, les meilleurs) dit qu’un bon psychiatre est un médecin qui change le mode de vie de son patient.
Le rêve de cette patiente, était d’être esthéticienne.
La boite de téléphonie lui paya cette formation.
Mais lord ‘un stage en parfumerie, ou elle restait debout toute la journée elle revint me voir pour une gonalgie (douleur au genou) le droit en l’occurrence. Hélas pour elle c’est à ce genou qu’elle avait fait, étant adolescente, une arthrite septique (une infection du genou) et avait "bénéficiée" d’une intervention chirurgicale, l’IRM mit en évidence une atteinte du cartilage.
Je l’adressais à mon rhumatologue préféré qui préconisa, dans son genou, des injections d’acide hyaluronique.
La station debout devenant problématique, il fallait envisager « une reconvention professionnelle »
Décidément, comme le disait Coluche : « Il y a des gens qui sont plus égaux que d’autres ».
10:54 Publié dans Anecdote, Coup de gueule, Honte, La pensée du jour, Le mot du jour, Médecine, Mots, Potins, Santé, Société, Vie pratique | Lien permanent | Commentaires (18)
07/01/2013
ALOSTIL* VIAGRA* même combat
Quel rapport entre ces deux médicaments me direz vous. Surtout que, si vous connaissez bien le VIAGRA, il y a peu de chance que vous connaissiez l'ALOSTIL*.
Ces deux médicaments ont en commun, entre autre, le fait de ne pas être remboursés par la Sécurité Sociale.
Mais, alors ?
L'ALOSTIL* ou MINOXIDYL en DCI (Dénomination Commune Internationale, ou nom du générique) et un médicament qui a une action, dans 30 % des cas sur L'Alopécie Androgéno Génétique, la chute des cheveux, qui se voit surtout chez l'homme.
Le VIAGRA* ou SILDENAFIL (DCI) est, comme vous le savez en un médicament remarquablement efficace dans les bonnes indications des impuissances (Stress, état des artères péniennes, diabète...). Le VIAGRA est remboursé dans une seule pathologie l'HTAP (Hypertension Artérielle Pulmonaire, pathologie, entre autre déclenchée par l'utilisation du MEDIATOR*).
Bon d'accord, mais après ? Les indications thérapeutiques sont totalement différentes.
L'histoire de la découverte thérapeutique du MINOXIDIL est intéressante. Au départ, il était testé comme anti hypertenseur, son action était très modérée dans l'Hypertension. Mais on lui découvrit un effet secondaire intéressant, une hypertrichose (la pousse des poils). Sa carrière était lancée, il eut dans 30 % des cas une efficacité remarquable sur l'Alopécie Androgéno Génétique.
Quand au VIAGRA*, sa découverte, suivit un parcours identique. Au départ, testé comme anti hypertenseur il avait une efficacité limitée. Mais l'attention des chercheurs fut attirée par le fait que les messieurs testés en redemandés, car leurs performances étaient nettement augmentée. C'est cet effet secondaire qui fit le succès de cette molécule.
Comme quoi, les effets secondaires de certains médicaments font le succès d'un médicament.
Allez, une autre, pour la route.
Dans les années soixante, un des traitements antibiotique très efficace dans le traitement de la Tuberculose, s'appelait le RIMIFON* (IZONIAZIDE en DCI). On découvrit alors un effet secondaire inattendu : Les patients tuberculeux qui avaient une comorbidité dépressive, guérissaient de leur dépression, le premier anti dépresseur était né, abvec la découverte d'une nouvelle classe thérapeutique, les IMAO A.
17:06 Publié dans Anecdote, Histoire de la Médecine, La pensée du jour, Le mot du jour, Médecine, Mots, Potins, Santé, Société, Vie pratique | Lien permanent | Commentaires (8)