22/03/2016
Un patient négligeant : une bombe à retardement
Dans ma patientèle, je soigne, depuis longtemps, un patient un peu particulier.
Il est particulier en ce sens que, ayant un cholestérol élevé et ayant des effets secondaires lié aux statines (douleurs musculaires) il refusa tout autre traitement.
Va donc pour l’abstention thérapeutique, le cholestérol ne pétant pas le feu de façon dramatique.
Je le revois, de temps en temps, pour contrôler ses PSA (marqueur du cancer de la prostate).
Il y a un an, je découvris, lors du bilan, une clairance de la créatinine (marqueur de la fonction rénale) limite pour son âge.
Cette année, la clairance a encore un peu baissée.
Tout naturellement, sans autre exploration, pour gagner du temps, je l’adresse à mon correspondant Néphrologue.
Celui-ci, lors de l’échographie, découvre une prostate bien augmentée de volume (à ce propos, les PSA augmentaient régulièrement pour être suffisamment importante de façon à ce qu’il soit assidu pour la consultation de l’Urologue).
L’échographie met, même, en évidence, une « vessie de lutte », la vessie commençant à forcer contre l’obstacle crée par le volume de l’adénome prostatique.
La diminution de sa fonction rénale était bien due à son adénome prostatique qui empêchait l’élimination de son urine, d’où le retentissement sur le rein.
Je reçu bien le courrier du Néphrologue me précisant que le patient, tôt ou tard devait se faire opérer de son adénome bien qu’il soit, visiblement très réticent à pareille intervention.
Mais, du patient, point de nouvelle.
Autant celui-ci allait consultait l’Urologue pour un éventuel cancer bien hypothétique, autant il ne voulait pas le consulter pour son adénome (tumeur bénigne) qui risquait de lui bousiller ses reins.
Désolant.
Que faire.
A mon avis, ne pas trop le relancer, sinon il se heurterait, et il partirait dans la nature, le remède étant pire que le mal.
Attendre ? Oui, mais jusqu’à quand ?
Espérons qu’il ne tardera pas trop.
Si cela dure un an de plus, cela risque de devenir bien problématique.
10:58 Publié dans Anecdote, Honte, La pensée du jour, Le mot du jour, Médecine, Santé, Vie pratique | Lien permanent | Commentaires (0)
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