14/03/2023
La chanson « Elle a perdu son pantalon » et ses paroles à connotation phallocrate
1911 - États Unis - siège d’une association américaine contre le vote des femmes[1]
Dans mon article précédant : « Elle a perdu son pantalon - chanson à thème », je m’aperçois, en écoutant et relisant ses paroles, que celles-ci peuvent avoir une connotation phallocrate[2].
En effet, cette chanson a été écrite en 1928. Or, dans les années 20, on était en pleine émancipation des femmes.
Ayant subi des années durant le joug du corset et autres formes de tortures vestimentaires, ayant dû respecter tout ce que la morale lui imposait, et surtout tout ce qu'elle lui interdisait, la femme des années 1920 a soif de liberté et d'émancipation. C’est l’avènement de la garçonne.
La garçonne, avec sa silhouette androgyne et ses cheveux courts, est le symbole d'une émancipation controversée, elle cristallise les tensions d'une société ébranlée par la guerre, partagée entre fièvre de liberté et retour à l'ordre moral.
Déjà, dans mon article du 06/05/2021 : « Le carré de Louise Brooks : la coiffure culte des années 20 », j’évoque ce sujet. Je me cite (aïe, j’ai les chevilles qui enflent) :
« Au-delà d'un style propre aux années 1920, le phénomène garçonne, né de l'émancipation des femmes et d'une revendication pour l'égalité des sexes, reflète une mutation culturelle dans la représentation du genre féminin qui préfigure la femme contemporaine ».
Le désir d’émancipation des femmes a provoqué de nombreuses réactions de rejet de la part de la gent masculine.
« Séduire et être mère, c’est pour cela qu’est faite la femme » : cette déclaration du sénateur Alexandre Bérard, en 1919, reflète l’opinion de l’immense majorité des hommes au début du siècle, en particulier des hommes politiques.
On peut concevoir, dans ce contexte, la symbolique phallocrate de cette chanson « Elle a perdu son pantalon ».
Le XXe siècle a vu la condition de la femme changer radicalement dans les pays développés. Ce document d'archives retrace les étapes de cette révolution.
L’émancipation des femmes et les changements de la famille - Institut National d’Études Démographique[3] (INED)
Nota Bene :
[1] Vote accordé en 1920, mais certains États américains l’avaient accordé dès la fin du 19e siècle.
[2] Un phallocrate (du grec phallos, phallus, et cratos, pouvoir) est un partisan de la domination de l’homme sur la femme. Il pense que les hommes doivent avoir plus de pouvoir que les femmes dans la société.
[3] L'Institut national d'études démographiques (Ined) est un établissement public français spécialisé dans les recherches en démographie et les études de population en général.
Références :
- Les garçonnes des années 1920, des figures subversives et résolument modernes
- Les principales dates de l’émancipation des femmes
- Le carré de Louise Brooks : la coiffure culte des années 20
14:05 Publié dans Anecdote, Citation, Culture, Culture, Histoire, La pensée du jour, Le mot du jour, Le site du jour, Musique, Politique, Potins, Société, Société, Vidéo, Vie pratique | Lien permanent | Commentaires (2)
Commentaires
Pas trop de crainte pour vos /les chevilles qui enflent.
Écrit par : Hibou | 15/03/2023
@Hibou - Merci ;-)
Écrit par : Docteur Sangsue | 15/03/2023
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