09/06/2024
Une brève histoire de la photographie
Point de vue du Gras, à Saint-Loup-de-Varennes - Nicéphore Niépce – La première photographie
L’histoire de la photographie remonte à l’antiquité avec Aristote et sa chambre noire que l’on appellera, par la suite, camera obscura et qui donnera, plus tard, le sténopé.
La vraie histoire commence, en fait, avec l’invention de la photographie argentique.
L’inventeur : Joseph Nicéphore Niépce (1765-1833) : c’est en 1816 que Niépce commence ses premières recherches héliographiques. En 1826-1827, il réalise, depuis sa fenêtre, le premier cliché photographique stable de l’histoire, intitulé « Point de vue du Gras, à Saint-Loup-de-Varennes ».
L’associé : Louis Jacques Mandé Daguerre (1787-1851) : Daguerre est tout d’abord peintre. Puis, devenu décorateur de théâtre, il met au point en 1822, en collaboration avec Charles Marie Bouton, le Diorama. Il s’agit de grandes toiles translucides animées par des éclairages leur donnant vie, générant une illusion de mouvement.Pour plus de réalisme, les deux associés utilisent une chambre noire pour projeter les images qu’ils reproduisent en grand format. Il invente le daguerréotype.
La photographie moderne : William Henry Fox Talbot (1800-1877) : En 1840, il découvre le calotype qui permet par le principe du négatif, de reproduire plusieurs fois la même vue par tirage contact. Il installe une feuille de papier enduite de chlorure d’argent dans sa chambre noire, obtient un négatif qu’il cire pour le rendre transparent. Ce dernier est ensuite placé sur une feuille imprégnée qui est exposée à la lumière du jour, créant ainsi une image positive. Cette technique sera la base de la photographie argentique moderne pendant un siècle et demi, et reste d’actualité.
La première photographie couleur à utiliser le procédé de James Clerk Maxwell fut prise par Thomas Sutton, en 1861, pour illustrer une conférence sur les couleurs donnée par Maxwell.
Le négatif : George Eastman (1854-1932) : Les premières épreuves photographiques étaient gravées sur plaques en verre, lourdes, encombrantes, difficiles à manipuler et fragiles. George Eastman est le premier en 1884 à mettre au point des négatifs souples : c’est la naissance du film celluloïd qui permet de stocker dans l’appareil plusieurs vues sur un même support.
En 1881, George Eastman fonde la société Kodak sous le nom de « Eastman Dry Plate Company ». Pour mémoriser facilement le nom de la société Eastman prend le K, initiale du nom de sa mère, ajoute le O et le A, présents dans toutes les langues, le D aurait été choisi au hasard.
En 1888, George Eastman commercialise le premier appareil photo Kodak qui embarque 100 vues sur papier négatif et doit être retourné au fabricant qui le renvoie chargé d’un rouleau vierge.
C’est le début de la photographie « grand public ».
Le slogan de la marque est éloquent : « Vous appuyez sur le bouton, nous faisons le reste ». A ce slogan, succèdera la formule célèbre « Clic-Clac, merci Kodak ».
En 1900 Kodac met ses Box au goût du jour avec les Brownies (1900-1967).
En 1898 Kodak sort un «folding pocket», un appareil qui, plié, tient dans une poche. L’appareil fait des photos de 57 x 82mm.
En 1935 Kodak élabore une pellicule de 35mm couleur inversible, c’est à dire donnant des diapositives projetables, elle s’appelle Kodachrome. Elle va avoir une carrière mondiale, qui pour l’Europe commence après la Deuxième Guerre Mondiale.
Mais le développement de la Kodachrome est complexe, et ne peut se faire que dans les laboratoires de la marque.
En 1946 Kodak lance l’Ektachrome, dont le développement peut être fait par n’importe quel laboratoire photographique. L’Ektachrome devint la pellicule pour les diapositives.
En 1948 Kodak remplace la cellulose, inflammable, par le triacétate.
Ou les Instamatics (1963-1966).
Mais Kodak n’occupe pas le créneau des reflex, ce qui va lui coûter cher.
La firme japonaise FUJIFILM est plus récente que Kodak. Elle date de 1934 et produit pour la photo (émulsions photographiques, pellicules, photographiques), mais, aussi, des boitiers, sous la marque FUJICA et des objectifs, sous la marque FUJINON.
FUJICA lance, en 1970, le ST 801, boitier reflex à objectifs interchangeables vissant de 42mm de diamètre, avec priorité à l’ouverture et cellule TTL à mesure centrale pondérée.
Puis en 1979 sortent simultanément 4 boitiers reflex : les FUJICA AX tous les 4 équipés d’une baïonnette X, spécifique à FUJI. Les 3 AX sont des boitiers automatiques plus ou moins sophistiqués. Ce sont des appareils de construction métallique, robuste, classiques, bien conçus et d’un rapport qualité prix intéressant.
En 1990 Fuji lance sur le marché la Velvia. C’est une inversible de 50 ASA très saturée et extrêmement fine, aux bleus et aux verts profonds. Très vite Kodak perd du terrain.
L’effacement progressif de Kodak, absent du marché des appareils de haut de gamme, va lui faire perdre sa place de leader visible. Il est intéressant de noter que c’est la rivalité sur le marché des pellicules qui a fixé l’attention, alors que les enjeux étaient ailleurs.
Le cœur d’activité de Kodak était la pellicule. Les autres branches, « mineures » ont mieux survécu, mais Kodak est passé à côté de la mutation, sans en voir la portée. Alors que Fuji s’est évidemment appuyé sur l’aura des ses pellicules pour rebondir avec ses boitiers qui s’appellent désormais FUJIFILM.
Le passage de la photographie argentique à la photographie numérique fut fatal à Kodak ; alors que l’appareil photo numérique est né chez Kodak. La marque sera totalement absente du marché des boitiers numériques.
En effet, la matrice de Bayer a été inventée en 1976 par Bryce Bayer ingénieur chez Eastman Kodak. La marque a bien commercialisé des appareils numériques, mais qui n’ont pas trouvé leur public.
Dès 2012, la marque est menacée de faillite et passe en chapitre 11 de la loi US sur les faillites, ce qui lui permet d’être protégée. Elle vend des brevets en quantités. Apple et Google sont parmi les gros acheteurs.
Parallèlement FUJI se diversifie, la branche photo n’est plus majoritaire car FUJI s’intéresse aux biotechnologies.
Histoire de la PHOTOGRAPHIE - de l'Antiquité au Numérique
LE PREMIER APPAREIL PHOTO | 1839 #GHDLP
Kodak Fujifilm : Pourquoi l'un est mort et l'autre prospère ?
L'histoire tragique du premier appareil photo numériqure
P. S. : Ce qui m'a décidé à écrire ce « petit » article, viens du fait que je viens juste de finir « Sur 2 + 6 photographies de Félix Arnaudin ». Rappelons que Félix Arnaudin, né le 30 mai 1844 à Labouheyre (Landes) et mort le 6 décembre 1921 dans la même commune, est un dialectologue, ethnographe, poète et photographe français spécialiste de la Haute-Lande. Par ses photographies de paysages, habitats, bergers et paysans landais il sauve de l'oubli la mémoire de la Grande-Lande. Dans ce petit livre de photographie, son auteur, Éric Audinet, décrypte les photos d’Arnaudin qui apprit, en autodidacte, la photographie, dont il laissera plusieurs milliers de plaques de verre, conservées au musée d'Aquitaine à Bordeaux.
Références :
- Les Inventeurs, Histoire de la photographie
- Kodak & Fuji, une histoire de la photographie
- Pourquoi Fujifilm a perdu contre Kodak ? La réponse en vidéo !
- Vidéo : pourquoi Fujifilm a survécu (et pas Kodak)
11:28 Publié dans Art, Culture, Culture, Economie, Histoire, Loisirs, Photographie, Science, Science, Société, Société, Vidéo | Lien permanent | Commentaires (0)
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