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14/11/2007

La vie surprenante de Gustave Le Bon

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Gustave Le Bon

Son père est conservateur des hypothèques. Il fait ses études au lycée de Tours, puis à la faculté de médecine à Paris, où il obtient son doctorat en 1866.

Il parcourt l'Europe, l'Asie et l'Afrique du Nord entre les années 1860 et 1880. Il écrit des récits de voyage, des ouvrages d'archéologie et d'anthropologie sur les civilisations de l'Orient. Son premier grand succès de librairie est cependant la publication en 1894 des Lois psychologiques de l'évolution des peuples, qui popularise le style qui lui vaut sa réputation. L'année suivante, il écrit La Psychologie des foules.

Le Bon participe par la suite activement à la vie intellectuelle française. En 1902, il lance une série de « déjeuners du mercredi » auxquels sont conviées des personnalités telles que Henri et Raymond Poincaré, Paul Valéry et Henri Bergson.

Les idées contenues dans La Psychologie des foules jouèrent un rôle important au début du XXe siècle. Ainsi, l'ouvrage de Sigmund Freud, Psychologie collective et analyse du moi, paru en 1921, est clairement fondé sur une critique de l'œuvre de Le Bon.

Le Bon fut l'un des plus grands vulgarisateurs des théories de l'inconscient à un moment où se formaient les nouvelles théories de l'action. Ses idées sur la psychologie des foules auraient ainsi influencé les théories totalitaires apparues dans les années 1920. Le Mein Kampf d'Adolf Hitler, de même que les méthodes bolchéviques, sont en large partie inspirés par les techniques de propagande analysées dans l'ouvrage de Gustave Le Bon. De fait, Le Bon n'a fait qu'analyser ces phénomènes, qui peuvent servir tout aussi bien à la manipulation idéologique des foules qu'à la prise de conscience des risques de manipulation.

Ses travaux sur la psychologie des foules furent utilisés dans la première moitié du XXe siècle par des chercheurs en sociologie des média tels que Hadly Cantril ou Herbert Blumer pour décrire les réactions des groupes face aux média.

Le Bon contribua aussi aux débats sur la nature de la matière et de l'énergie. Son livre L'Évolution de la matière, réédité une douzaine de fois, fut très populaire en France. Toutefois, certaines de ses idées, notamment sur la matière, qu'il décrit comme foncièrement instable et se transformant constamment et lentement en éther générateur de lumière, furent rejetées par les savants de l'époque, entre autres par Henri Poincaré. En 1896, il rapporta avoir observé une nouvelle sorte de radiation qu'il appela « lumière noire » (notion différente de la lumière noire actuelle). Plus tard, on s'aperçut qu'elle n'existait pas[1].

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