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24/11/2007

La cagada de Pessac

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Photo Fondation Le Corbusier. La maison verte et brune a été remise en conformité avec le projet initial, notamment pour ses couleurs, et se visite. 

 

Trouvé sur le site gasconha.com, un article qui traduit de façon remarquable l'ambiance de la Cité Frugès de Pessac.

 

La Cité Frugès - Le Corbusier : "l'échec de Pessac"

 

Le projet : une cité-jardin moderniste

Dans les années suivant 1920, Henry Frugès, fils d'industriel et passionné d'architecture, a demandé à Le Corbusier de concevoir un quartier de maisons d'habitation à Pessac, "dont l'air pur des pins avait grand renom". Le Corbusier y applique ses principes :

* utilisation des matériaux et des techniques modernes (béton armé, "cette argile nouvelle à la disposition de l'homme"...),

* assemblage, pouvant varier d'une maison à l'autre, de modules construits en série,

* décoration réduite au maximum, la pureté de forme du "brut de décoffrage" étant jugée supérieure à toute ornementation,

* confort "moderne" (douche, WC avec auto-désinfection chimique, chauffage central...),

* attention portée à l'entrée de la lumière du jour,

* intention poétique qui se traduit par la disposition des lieux, la présence d'un toit-terrasse...

* Et bien sûr aucune concession aux habitudes architecturales locales ! Même la construction a finalement été confiée à une entreprise parisienne.

La réalisation :

L'aspect des maisons a choqué.

Leur toit en terrasse leur donnait une allure totalement inhabituelle. On a appelé la Cité Frugès la "Cité du Maroc"...

Personne ne voulant acheter les maisons, elles ont été pour la plupart attribuées à des familles démunies, qui n'avaient pas les moyens de les entretenir, ni l'envie de respecter l'architecture de Le Corbusier, qu'elles trouvaient malcommode, ou qu'elles n'aimaient pas.

Résultat :

Les maisons se sont délabrées, ou elles ont été dénaturées par des ajouts qui rompaient totalement avec le projet initial.

Les longues fenêtres "de train", dont Le Corbusier se délectait, ont été en partie rebouchées pour revenir à des dimensions plus traditionnelles.

Les espaces entre pilotis et les terrasses ont souvent été bouchés ou couverts.

L'interprétation :

Les intentions de Le Corbusier étaient généreuses, et ses choix techniques et esthétiques parfois judicieux.

Mais hélas...

Un style "international" sans racines (en plus d'être "sans toit !").

Le Corbusier n'a pas répondu au besoin des gens de retrouver dans leur maison leurs rêves d'enfant ou d'adulte, leurs souvenirs, forcément liés à des types de maisons préexistants.

Les architectes régionalistes, ceux du courant basco-landais, par exemple, en plein épanouissement à la même époque, ont satisfait, eux, cette fonction d'évocation de l'architecture.

Une construction indifférente aux conditions climatiques locales.

En Aquitaine, il pleut beaucoup, mais en été le soleil peut taper dur!

L'orientation des maisons traditionnelles landaise ou labourdine tient compte du climat : leur façade est orientée à l'est, et le côté ouest est souvent aveugle, pour éviter vent et pluie venant de l'Atlantique.

Le Corbusier, lui, a imaginé des orientations alternées qui répondaient astucieusement au besoin d'intimité entre maisons mitoyennes, mais faisaient fi du climat.

Il n'a pas cherché à protéger les murs ou les fenêtres de l'intempérie : les matériaux utilisés étaient sensés résister à tout...

Et il a fait des terrasses non couvertes inutilisables une grande partie de l'année.

 

 

Postambule 

J'ai visité, cette après-midi, "la maison verte et brune" qui est un musée. Il faut bien dire que ces maisons sont vaiment exceptionnellles. On peut les qualifier de maisons à vivre, une luminosité due aux ouvertures : un mur en moins, un espace fascinant : pas de cloisons mais des délimitations de l'espace. Je n'y connais rien en architecture, mais Le Corbusier était vraiment en avance sur son temps.

Cependant, il y avait effectivement deux problèmes majeurs :

- un problème d'étanchéité des terrasses (on ne maîtrise que depuis peu ce problème).

- un problème de chauffage, les longues fenètre "de train", sans double vitage, posaient vraiment un probème en hiver.

Le Corbusier était non seulement en avance sur son temps, mais, hélas, aussi sur la techique et sur les matériaux du batiment. D'ou le demi échec ; en effet, ces maison sont, encore, en grande partie habitées.

 

Internetgraphie

La Cité Frugès (travail de lycéens) avec de nombreuses photos.
Fondation Le Corbusier, ses réalisations.
cabanon Le Corbusier.

18:20 Publié dans Culture | Lien permanent | Commentaires (0)

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