20/11/2009
Que faire quand un patient "n’a rien"
Plus ça va, plus les gens consultent tôt, tant et si bien qu’ils consultent, maintenant, pour le moindre bobo.
Je me souviens, à mes débuts d’installation, ma seule crainte, c’était de trouver et de ne pas diagnostiquer une pathologie, maintenant, j’ai peur de ne rien trouver du tout.
Alors que faire quand un patient "n’a rien" ?
A part la prescription de PARACETAMOL, autrefois existait des médicaments pas chers et remboursés par la Sécurité Sociale, ces médicaments étaient des placebos, certes sans activité biologique mais non dénués d’activité psychologique (efficacité dans 70 % des cas), d’où le terme de placebo (voulant dire « je plairai »).
Il reste l’homéopathie et l’acupuncture, mais pour moi, simple allopathe, simple praticien de médecine conventionnelle, il ne me reste plus que mon stéthoscope pour pleurer.
Face à un patient qui "n’a rien", le médecin traditionnel est désemparé, j’exclus volontairement les patients souffrant de troubles psychiques masqués ou les patients consultant par prétexte avec une consultation cachée, vrai motif de la consultation.
En activité libérale, peut-on décemment dire à un patient : « Vous n’avez rien, je ne vous donne rien, c’est 22 € ».
Il faut que médecin et patient ne perdent pas la face, cela devient de plus en plus dur de nos jours, surtout depuis que « Les antibiotiques, c’est pas systématique »...
13:57 Publié dans Médecine | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : médecine, malade, maladie, santé, société
Commentaires
et pourquoi pas répondre au patient que tout va bien votre examen clinique est normal vous avez éliminé les urgences il n'y a pas lieu de s'inquiéter
de temps en temps les patients ont juste besoin d'être rassuré
je suis médecin généraliste libéral et je fais comme cela et ça marche assez souvent. certains ne sont pas rassurés pour autant ce qui veut dire que je n'ai pas réussi à les convaincre mais la plupart du temps ca fonctionne
et je leur fait payer la consultation sans complexe ayant pris le temps de bien les questionner et de bien les examiner
Écrit par : docdeladeb | 25/11/2009
@ docdeladeb - cela me fait songer à l'aphorisme : "Il n'y a pas pire sourd que celui qui ne veut pas entendre". Assez souvent, j'ai l'impression de marcher sur des œufs. Mais j'explique, quand je sens que c'est dans le domaine du possible, c'est loin d'être la majorité des cas.
Les chinois ont horreurs de perdre la face, les patients aussi, mais ce n'est que mon avis, d'où l'intérêt du placébo, de l'homéopathie ou de l'acupuncture.
Je précise que, moi aussi, j'ai ce privilège d'exercer la Médecine Générale Libérale, avec ses avantages et ses... inconvénients...comme dans tous les métiers.
Écrit par : Dr Sangsue | 25/11/2009
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