09/04/2011
Le handicap mental est un double handicap
Dernièrement, au supermarché, non loin de mon cabinet, je faisais la queue à une caisse pour femme enceinte et handicapés, quand une femme, la quarantaine, me passe devant, en disant :"je peux passer ? je suis handicapée".
Elle avait le poids, les tremblements et l’akathisie des patients imprégnés d'antipsychotiques. Tour naturellement, je lui dis oui. Derrière, son compagnon, plutôt timide, était gêné de sa démarche, il faut dire qu’elle y avait été un peu en force, mais elle avait, pour elle, le courage de sa démarche.
Quand, à mon tour, je suis passé en caisse, l’hôtesse me fit un sourire entendu.
En fait, le handicapé fait peur, il gêne quelque part, mais, le handicappé mental, a, lui, un double handicap, c’est le cas de le dire, le handicap en lui-même et le fait que cet handicap soit mental.
Pourquoi le handicap mental est moins bien vu que le handicap physique, parce qu’il fait plus peur ?
C’est fou, non ?
09:45 Publié dans Anecdote, Médecine, Mots, Potins, Santé, Société, Vie pratique | Lien permanent | Commentaires (5)
Commentaires
J'avoue avoir du mal avec le handicap mental. Je ne sais pas travailler en spy. Mais il faut avouer que j'y ais été confrontée dans la mesure où les handicapés "mentaux" se retrouvent dans les services traditionnels lorsqu'ils sont malades "physiques" comme le quidam.
C'est difficile car, dans notre société cartésienne, on ne comprend que ce qui est mesurable, chiffrable dans le sens de la guérison ou pas mais quantifiable. Avec du concret. La maladie mentale est tout son opposé.
Bises Kinia
Écrit par : kinia | 09/04/2011
@ kinia -Pour moi, la maladie mentale est une maladie, avec des signes cliniques, un diagnostic positif, des diagnostics différentiels et, si possible, (de plus en plus) un traitement ; bref, une maladie à part entière.
Le plus triste dans l'histoire c'est que le malade mental les "grand mentaux" comme on disait, autrefois, sont doublement pénalisés : ils sont malades et rejetés ; ce sont, quelque part, des lépreux.
Quand à la dangerosité, elle existe, cela ne représente qu'une très faible proportion des malades Psy : les paranoïaques et quelques Schizophrènes en plein délire (layant arrété leur traitement).
Le malade Psy est plus dangereux pour lui-même que pour autrui.
Heureusement la Médecine progresse... mais la Société a toujours du retard sur le progrès.
Écrit par : Dr Sangsue | 10/04/2011
Je crois que le handicap mental fait plus peur parce que nous sachons absolument pas comment peut réagir la personne, alors que chez un handicap physique oui - ou plutôt nous le croyons.
Bonne journée
Écrit par : chantal | 10/04/2011
@ chantal - Je n'en suis pas tout à fais sûr. Il arrive, aussi, que le "fou" fasse rire.
Peut être le "fou" renvoi-il, tout simplement à la maladie, celle qui fait, presque le plus peur, après le cancer, quoique ne dis t on pas d'une maladie : "on en meurt ou en deviens fou.
Écrit par : Dr Sangsue | 14/04/2011
@Dr Sangsue: certes on le dit, on dit aussi "le plus fou n'est celui qu'on croit". Mais là, le débat est vaste.
Écrit par : chantal | 14/04/2011
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