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16/04/2011

Etat de Stress Post Traumatique

Crédit Photo : http://yahoo.bondyblog.fr/



Le début de cette histoire commence il y a quelques mois.

Tiens, un nouveau patient ! La quarantaine, l’air pas commode ; avec lui, on ne doit pas rigoler tous les jours. Mais bon, je ne suis pas là pour juger… D’ailleurs, je ne juge pas, je constate, tout simplement, que ce patient a des traits psychologiques « un peu » psycho rigides.

Donc, que puis-je pour lui ?

Il ne vient pas pour lui, mais pour sa copine qui fait un état dépressif, elle doit venir me voir. Aïe, il prépare, en quelque sorte, le terrain.

Tout ça s’annonce mal.

Contre toute attente, elle vient consulter. Oh, elle est réticente, très réticente, il faut la laisser venir, ne pas la brusquer. Un peu comme à la pêche, il faut appâter (malheureusement je ne suis pas pêcheur).

Elle fait un Etat Dépressif Majeur, grave, avec idées suicidaires, elle est divorcée avec deux filles, certes elle a son copain. Elle a de gros problèmes financiers, elle a goûtée aux cartes de crédit révolving à 17 % (avec une inflation à 3 %, une honte pour ces requins !).

Cerise sur le gâteau, son travail a déménagé à l’autre bout de la ville et a un bureau avec une fenêtre, ou plutôt une meurtrière fermée, condamnée, on ne peut pas l’ouvrir. Bref, elle ne supporte plus ses conditions de travail.

J'ai réussi à lui faire accepter un traitement antidépresseur, sans trop d’espoir. Bien évidemment je lui fais un arrêt de travail, dans l’état dans lequel elle est : un mois.

Je lui dis de revenir dans quinze jours pour surveiller le traitement et augmenter l’antidépresseur, pas dans une semaine, s’eu trop été.

A ma grande surprise, elle revient.

Entre temps, je revois son copain, il veut un bilan et veut arrêter de fumer.

Je monte les doses de l’antidépresseur à la dose maxi, il faut attendre 15 jours pour juger de l’efficacité. La consultation suivante devant un léger mieux au niveau de l’humeur consiste à rajouter un anxiolytique et un hypnotique et à parler d’une éventuelle consultation auprès d’un psychiatre.

Entre temps, son copain consulte, il a repris le tabac, car il quitte sa copine, il ne supporte plus sa maladie et ses problèmes d’argent, elle ne s’est toujours pas mise en surendettement. Bref, Monsieur s’en va en me laissant Madame.

Je me suis posé la question de savoir si il ne l'avait pas prémédité, déjà, depuis le tout début ! En tout cas, il rend un fier service à sa copine, peut-être attrapera-t-elle la perche qui lui est tendue ?

La dernière consultation fut étonnante : Elle avait été à court de médicaments, surtout l’antidépresseur. Soudain, le passé lui est revenu à la figure, des choses qu’elle avait oublié : Deux viols à 15 et 17 ans !

Elle eu du mal a me dire cela, elle commença, pour se lancer, qu’elle était une enfant de la DDASS. Que sa mère l’avait abandonnée mais qu’elle la voyait de temps en temps, alors qu’elle lui disait de ne pas venir la voir. La maison de sa mère était un poème de… saleté (et si sa mère déprimait ou était Bipolaire ?).

Son Etat Dépressif Majeur est la conséquence d’un Etat de Stress Post Traumatique (PTSD)*, disons que cela s’est concrétisé lors de son premier viol à 15 ans… Elle viens me consulter, elle a 45 ans !

30 ans ! Mieux vaut tard que jamais !

J'ai toujours pensé que, fréquement, faute de diagnostic précoce, encore, de nos jours, les PTSD sont de véritables bombes à retardement.

Au fait, qui a dis que l'on ne pouvait pas porter de diagnostic en Psychiatrie ?

Et en plus, de nos jours, un Etat de Stress Post Traumatique, ça se traite, certes, plus le diagnostic est précoce, meilleur c'est.

 

Nota : Pour qu'un PTSD se développe bien si un stress c'est bien, plusieurs c'est nettement mieux, c'est ma théorie des Matriochkas : les stress s'emboitent les uns dans les autre comme les poupées russes.

 

S'il ne fallait retenir que deux choses, ce sont Matriochkas et bombe à retardement.

 

 

*La maladie « Etat de Stress Post Traumatique » a été décrite, la première fois, après la construction du chemin de fer et les accidents qui suivirent (« Railway Syndrom »), puis fut décrit, par les Psychiatres Militaires, lord de la guerre de 14, la « névrose de guerre » qui fut réétudiée, par les Américains, lors de la guerre du Vietnam. Puis, on s’intéressa, enfin, aux accidents de la vie civile (les accidents de la vie, pour reprendre un terme des assurances) : accidents d’avion, de voiture, mort d’un proche (parents, enfants) et surtout ce sont les viols qui permirent d’individualiser les PTSD dus à la vie civile

 

15/04/2011

Passer la main habilement, tu saura

Savoir passer la main... Habilement



Patient de 35 ans chef câbleur.

Vous l’aviez perdu de vue il y a quelques temps, déjà.

Dans ses antécédents personnels, deux crises de Colique Néphrétique.

Il revient vous voir au décours de sa deuxième crise de Colique Néphrétique.

Vous envoyez ce patient à un Néphrologue pour voir si l’on ne peut trouver une cause à ses calculs rénaux récidivants.

Bingo, quelques mois plus tard, le Néphrologue vous écrit que ce patient a une Maladie de Cacchi et Ricci qui explique la récidive de ses crises.

La Maladie de Cacchi et Ricci, ou maladie des reins en éponge, est une maladie congénitale, c’est une maladie orpheline (rare). Dans cette maladie, il y a une dilatation congénitale des calices rénaux, l’urine y stagne et les calculs se forment.

Dans un premier temps, ce patient s’en tire avec un régime préventif.

Pour faire le diagnostic étiologique (trouver la cause) d’une maladie, le Médecin Généraliste, doit aussi savoir passer habilement la main au (bon) spécialiste.