09/12/2012
Comment choisir son médecin traitant
Panoramix, Le Druide. BD Astérix - Goscinny et Uderzo
Sachant que, comme dans toute profession, il est parfois difficile de trier le bon grain de l'ivraie, on peut, décemment, se poser la question essentielle : comment choisir son médecin traitant (son généraliste) en ayant le moins de chance possible de se tromper de boutique.
En effet, il ne faut pas se le cacher, certains médecins sont nuls, tant du point de vue des connaissance que, surtout de l'intellect (l'intelligence pure). D'autres, travaillent au charme, pour se constituer une clientèle rondelette, plutôt ronde que lette, d'ailleurs.
J'ai une théorie qui vaut ce qu'elle vaut : le corps humain est une mécanique, certes une mécanique qui pense et qui se reproduit, mais une mécanique quand même, et dont on connait, de façon de plus en plus affinée, le mode de fonctionnement. Ma théorie, qui vaut ce qu'elle vaut, se rapproche et prend modèle sur l’animal-machine de Descartes.
Comme les appareils électroménager, les automobiles, le corps humain tombe en panne, en début de vie et en fin de vie. il est donc inutile de prendre une extension de garantie pour un nourrisson. Mais qu'es ce que je raconte !
La courbe de consommation médicale est intéressante à étudier. Pour les hommes, c'est simple, il y a un pic, somme toute assez bas, en début de vie, puis la courbe augmente lentement et décolle après 50 ans. Pour les femmes c'est un peu plus complexe, c'est normal, car la gent féminine a toujours plus complexe que son homologue masculin. Pour les femmes il y a la même courbe que pour les hommes, hormis le fait qu'il y a une surconsommation médicale entre 20 et 40 ans (période reproductive, avec les accouchements).
Comme il est normal que le patient ne puisse juger ses connaissances techniques (comme un garagiste), à quoi peut-il se raccrocher pour ne pas se tromper dans le choix de son mécanicien auto, non, pardon, de son technicien du corps humain.
Un bon médecin généraliste est un médecin qui écoute, avec attention le patient. En effet, en Médecine Générale, le diagnostic d'une maladie, se fait à 80 % à l'interrogatoire du patient, seulement 10 % à l'examen clinique et 10 % aux examens para clinique (prise de sang, radio, scanner, IRM...).
De préférence, aussi, un bon médecin généraliste devrait avoir de bonnes connaissances en Psychiatrie, ce qui est difficile, de nos jours, car l'enseignement de cette spécialité fait, actuellement cruellement défaut, cala a peut-être changé depuis mes études, il y a de cela quelques années, il est vrai, mais cela m'étonnerait beaucoup.
En un mot comme en cent, personnellement, un bon médecin généraliste est, entre autre, un bon technicien qui pend son temps pour faire son diagnostic, qui connait ses limites et, celles-ci franchies, adresse, sans aucun scrupule, au bon spécialiste (un bon médecin doit avoir un carnet d'adresse bien fourni) Si le médecin généraliste n'est pas trop mauvais, le spécialiste le sera aussi (un bon médecin peut reconnaitre un autre bon médecin sur des critères purement professionnels).
Donc, dans la majorité des cas on peut juger son médecin de cette façon si le médecin généraliste sait bien écouter, c'est que le courant passe. Ceci étant, la majorité de la bobologie à tendance à guérir toute seule, ce qui fait, à mon avis, la réussite des médecines douces, par contre, face aux pathologie sérieuse, ce que j'appelle les vraies maladies, tant physiques que psychiques, on pourra juger le MG sur le fait que, s'il trouve la panne (la maladie), et applique une thérapeutique adaptée, la panne doit être "dépannée", et tout naturellement la symptomatologie dela pathologie doit disparaître, si la maladie est curable.
Ceci peut-être schématique et d'autant plus difficile quand on est face à un médecin qui travaille au charme.
Si un médecin, légalement, à une obligation de moyens, on peut étendre, avec prudence, cette notion, vers une sorte de compromis avec obligation de résultat, tout en cachant que l'erreur est humaine (l'homme n'étant, pas, totalement, une machine).
Voilà, si ce petit article a pu vous aider, j'en serai ravi.
Ah, un dernier mot, méfiez-vous d'un apprenti sorcier.
l'apprenti sorcier Paul Dukas vu par walt disney dans le Film Fantasia
06:06 Publié dans La pensée du jour, Médecine, Mots, Potins, Santé, Shopping, Société, Vidéo, Vie pratique | Lien permanent | Commentaires (10)
Commentaires
mon toubib a pris sa retraite il y a quelques temps. ce fut compliqué d'en trouver un autre. j'aimais son côté paternaliste "à l'ancienne" où le dialogue était de mise pour le diagnostic.
j'ai dû en prendre un autre, un jeune, certes fort compétent mais avec autant de charisme qu'une huître, technicien, mais aucune écoute ni psychologie.
j'avoue ne pas y retrouver mon compte. il me déplait.
je vais en chercher un autre.
Écrit par : ompha | 09/12/2012
Je suis toujours dans l'espectative quant au choix de mon toubib.
Lorsque j'étais petite, ma grand'mère avait opté pour le petit jeuno, histoire de l'aider (il faut dire que nous étions une famille nombreuse). Grand bien lui en a prit... c'est grâce à lui, en partie que l'on a découvert mon soucis cardiaque.
A l'heure actuelle, j'ai choisi un toubib âgé. Il a tout ce que je recherche : les méthodes à l'ancienne d'anamnèse et le courage de chercher dans son Vidal lorsqu'il a un doute. Mais surtout, il a le privilège d'avoir su évoluer avec la médecine sans tomber dans ses travers.
Bref, il m'écoute, me propose un choix thérapeutique (avec les explications adéquates de chacun) et n'hésite pas à se servir de mes observations pour les réajustements.
Mais surtout il pense en premier aux soucis physiques avant de dire que c'est psy...
Bref, nous avons un apprentissage du malade commun.
ET enfin, il connait suffisement ces patients afin de définir la comédie de la réalité pathologique.
Il ne faut pas dire "de mon temps..." mais il faut savoir y penser.
Je pense que tu fais partie de ces BONS toubibs.
Bisous Kinia
Écrit par : kinia | 09/12/2012
J'aimerais bien que la definition de Descartes soit la seule et unique definition de l'humain: une machine vivante. Ce serait bien plus simple que le reste.
quand à ton description d'un bon MG, alors celui que j'avais en France est un bon et l'actuel en Allemagne ne l'est point. Mais bon, ce fut le premier qui a bien voulu me prendre pour une bronchite qui posait des problèmes respiratoires avant 5 jours. Il faut s’accommoder parfois avec le moyen. Je crains que le bon est en train de disparaitre partout.
Bon suis un peu injuste actuellement envers les professionnels médicaux. J'avais un super bon ophtalmologue et mon orthopédiste-chirurgien est génial. Mon "médecin" perso est ma promenade en foret et cette maudite neige m'empêche de mettre au moins le nez dehors.
J'espère pourvoir reprendre la conduite cette semaine et ainsi m'y rendre où je me sens bien: la forêt autant grelotter de froid, autant le faire où on aime être, non?
Je crois aussi qu'à part une école des médecins, il existe une école du malade/patient. Chacun est formé, influencé par le premier contact d'enseignants / de leur premiers médecins traitants. Je l'ai constaté chez moi, par rapport à l'ophtalmologie - l'avis et les indication du premier Oph ayant diagnostiquer cette maladie me restent valable - peu importe ce que puissent dire les autres ou les avances de la médecine depuis. Idem pour l'orthopédiste-chirurgien, 14 ans avant d'en consulter un, qui petit à petit a "acquis" le droit d’opérer.
Il est dommage qu'il n'existe point de recherche sur la relation patient et médecin/personnel soignant, ce que chacun attend de l'autre et sous quels aspects l’échec existe alors qu'il ne le devrait pas.
Bon dimanche à tous
Écrit par : chantal | 09/12/2012
@ ompha - j'adore ta formule "avec autant de charisme qu'une huître". C'est bien d'être un bon technicien, mais le MG n'est pas formé au relationnel. Certes, il y a les groupes Balint*, mais à choisir je préfère apprendre la Psychiatrie que l'on n'append pas au MG.
Méfiance au médecin qui travaille au charme.
Louis Ferdinand Destouches (Céline) était certainement un excellent Médecin, mais il n'a jamais pu faire carrière, il avait un don, l'écriture et il a commencer à écrire en espérant gagner des sous**.
* http://fr.wikipedia.org/wiki/Groupes_Balint
** http://www.youtube.com/watch?v=qehhcAMcO6Q
Écrit par : Dr Sangsue | 10/12/2012
Quel est le livre absolu avoir lu de Céline? J'avoue, depuis toujours beaucoup entendu ce nom, mais ne connais aucun de ces ouvrages (ou je ne me souviens point d'en avoir lu).
Bonne soirée
PS relationnel - le toutou en est un bon enseignant. Si le relationnel entre humain est complexe et donc source de conflit, celui avec le canin est simple mais attention en cas d'erreur! Le "maitre" est souvent celui qui se trouve avec le bonnet d'âne, jamais le toutou qui a toujours raison.
Écrit par : chantal | 10/12/2012
@ kinia - Merci kinia, mais on n'est pas à l’abri d'une erreur.
Tu a écris une phrase essentielle en Médecine Générale :
"Mais surtout il pense en premier aux soucis physiques avant de dire que c'est psy...".
Mais l'inverse aussi est valable aussi, c'est ce qui fait la difficulté du boulot.
Effectivement, quand on ne sait pas, c'est facile de cataloguer "Psy".
Écrit par : Dr Sangsue | 11/12/2012
@ chantal - Pour en revenir à ta phrase : "Il est dommage qu'il n'existe point de recherche sur la relation patient et médecin/personnel soignant".
Il existe les groupes Balint. Mais les théories de la communication ne sont pas enseignées aux Médecins, sauf dans le DU de Psychologie Médicale, mais pas de façon approfondie, par manque de temps, il faut boucler le programme.
Il y a des médecins qui sont très bons, mais ont un mauvais contact (par exemple la timidité) et d'autres qui sont nuls car ils ont une très haute estime d'eux (trop).
D'où la formule : "Il y a le savoir, le savoir faire et le faire savoir".
Écrit par : Dr Sangsue | 11/12/2012
@Dr Sangsue: j'aime bien cette formule, mais j'ai toujours (encore aujourd'hui) du mal à encaisser que quand un truc fonctionne pas c'est systématiquement la faute du soigné, jamais du soignant. Je suis écœurée souvent devant cette attitude et le prend très mal. Bof! Il s'agit de trouver son chemin dans cette jungle qui est la Vie, non?
Bon mardi
PS la chaudière marche bien? Pour cette nuit un petit froid de -10° est annoncé avec du brouillard givrant. J'espère qu'aussi bien Dame Météo que mon genou me permettront de prendre la voiture pour aller chez le médecin.
Écrit par : chantal | 11/12/2012
@ chantal - "c'est systématiquement la faute du soigné, jamais du soignant". Tu as entièrement raison. Parfois il y a errur de diagnostic, ou l'ordonnance n'est assez explicite ou correspond mal au patient. Tu as entièrement raison
Quand à la chaudière, le thermostat est toujours en panne, mai j'ai baissé celui de la chaudière et il fait moins chaud dans la maison. La température est normale. Dehors 0 ° C, ouf, on reviens quand même de loin, sans chauffage c'eut été dur.
Écrit par : Dr Sangsue | 11/12/2012
@Dr Sangsue: je n'ai pas entièrement raison, d'ailleurs n'en voudrais pas. Je crois que la faute existe auprès des deux cotés. Sinon, l'adage le mari a toujours raison et la femme tort peut s'appliquer partout en changeant les mots mari et femme, par d'autres employeur/employé; enseignant/ élève; etc.
Malgré le chauffage, le froid gagne. Du moins, je le sens bien.
Bonne continuation
Écrit par : chantal | 11/12/2012
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