17/06/2013
Médecine à l'ancienne contre médecine moderne: Le cas de l'Aponévrosite Plantaire
De nos jours, les médecins négligent l'interrogatoire et l'examen clinique au profit des Scanners IRM Bilans biologique et autres Joyeusetés qui coûtent bien plus cher. Mais pour être un bon clinicien, cela demande, outre quelques connaissances, un petit peu de temps (interrogatoire correct et examen précis), ainsi qu'un peu d'intelligence, il faut avoir envie de réfléchir, c'est ce qui fait tout le charme de ce métier : chercher la panne.
C’est ce que j’appelle la Médecine à l'ancienne contre médecine moderne.
Je vais essayer de vous démontrer cela avec cette petite histoire.
Pour une fois, je vais me reposer. Vous allez prendre ma place, je vais vous regarder travailler de façon attentive mais avec indulgence, car vous débutez juste dans ce métier passionnant mais ingrat.
En fin de la consultation du soir, vous qui pensiez pouvoir rentrer tranquillement chez vous pour un repos bien mérité après une dure journée de labeur ; mais, aussi, pour passer à table, en fin de consultation, la sonnette vous appelle.
Vous faite un métier rare où, comme les gens de maisons, on vous sonne et vous venez.
En bon clinicien, vous procédez par ordre, d'abord l'interrogatoire quasi policier, un examen clinique minutieux accompagné, éventuellement, d'examens para cliniques (complémentaires, type biologie, radio, écho, scanner, IRM...), pour terminer, enfin, par le traitement. En médecine, comme dans tout les métiers il, il ne faut jamais mettre la charrue avant les bœufs.
Interrogatoire :
Il s'agit d'une patiente de quarante cinq ans, coiffeuse, debout toute la journée, de part son métier. Elle se plaint de son talon droit depuis plus d'un mois.
Examen clinique :
Vous appuyez fortement sous le talon ce qui déclenche une douleur vive et le cri de la patiente.
Diagnostic :
En fin clinicien, vous vous en arrêtez là. Vous portez le diagnostic d’aponévrosie plantaire.
Traitement :
Vous prescrivez une paire de semelles orthopédique à faire par un podologue, et, si cela ne va pas mieux dans deux mois, vous adressez le patient à votre correspondant Rhumatologue
On constate, en effet, que l’âge moyen d’apparition de l’aponévrosite plantaire se situe autour de 40 ans. Elle touche deux femmes pour un homme. La station debout prolongée, elle est coiffeuse, en est une cause fréquente.
Le symptôme quasi unique de l’aponévrosite plantaire est la douleur talonnière talalgie (douleur du talon). Elle est ressentie surtout lors de la mise en charge le matin.
C'est bien, je suis fier de vous, vous vous êtes comporté en bon médecin et en plus vous n'avez pas couté cher à la collectivité.
En effet, vous n'avez pas prescrit ces fameux examens complémentaires qui coûtent si cher. Vous avez évité :
Examens complémentaires :
Radio standard : peu d'intérêt. Montre une épine calcanéenne, surtout ne pas opérer.
Échographie : peu d'intérêt aussi.
IRM : confirme bien l'aponévrosite, le meilleur examen complémentaire, coûte cher.
J'oubliais les nombreux traitements proposés dans l'aponévrosite plantaire (il doit bien y en avoir dans le tas certains qui ne valent rien, peut-être dis-je des bêtises, il vaut mieux utiliser des traitements réversibles).
Traitements :
- Podologue : orthèse plantaire (semelles orthopédiques) remboursées.
- Kinésithérapie : crochetage myo-aponévrotique
- Mésothérapie
- Infiltration
- Cryothérapie
- Onde de choc extra corporelle
- Chirurgie pour les formes rebelles. Elle consiste à inciser l'aponévrose : aponévrectomie.
17:41 Publié dans Anecdote, Coup de gueule, Histoire de la Médecine, La pensée du jour, Médecine, Santé, Société, Vie pratique | Lien permanent | Commentaires (4)
Commentaires
tiens à l'aube de mes quarante ans d'atelier (tourneur) je n'ai pas eu d' apotrucmachinchose. Un oubli sans doute.
Écrit par : le bourdon masqué | 18/06/2013
@ le bourdon masqué - Zut, j'ai oublié de dire que cette patiente est "grassouillette", et puis il y a aussi le piétinement autour du coiffé, bien qu'y a d'autres métiers exposés aussi. Bref, cela compte aussi !
Regrettable oubli de ma part.
Nul n'est parfait.
Écrit par : Dr Sangsue | 18/06/2013
Ah Ah! Vous vous moquez tous bien là, non?... Pourquoi rhumatologue? Franchement, je ne vois pas à quoi eux servent bien entre le MG et le chirurgien-orthopédiste?
Mine de rien, les semelles orthopédiques soulagent bien. En tout cas, je peux marcher sans que mon genou me fasse trop souffrir. Puis, l'arthrose se modifie, la semelle doit s'adapter, les chaussures ne le peuvent point - hélas là il y a l'os!.
Heureux ceux qui ne souffrent point! Moi, je suis grincheuse ces jours-ci (douleurs suite à cette chaleur tropicale - j'aimerais bien être en Antarctique!) désolée!
Bonne journée
Écrit par : chantal | 18/06/2013
on doit faire quoi ? tout le boulot est déjà fait et bien fait !
Bon, je me serais plantée et j'aurais dit "inflammation du tendon d'Achille" ...
Écrit par : Artémis | 18/06/2013
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