20/11/2015
Trouble de Stress Post Traumatique TSPT), Post Traumatic Syndrom Desease (PTSD), Railway Accident, Névrose Traumatique et Névrose de Guerre, un bref exposé du Docteur Sangsue
Lors d'accidents, de guerres et d'attentats, les victimes souffrent, dans l'immédiat, puis par une chromisation, s'il n'y a pas de traitement, d'une pathologie dénommée, maintenant, Trouble de Stress Post Post Traumatique (TSPT).
Avant cette dernière dénomination, il y eut successivement les noms suivants : Post Traumatic Syndrom Desease (PTSD), Railway Accident*, Névrose Traumatique et Névrose de Guerre ou encore Névrose Traumatique**.
Il survient lors d’accidents : Accident de la route, d'avions de trains ou d'attentats.
Il survient, aussi, lors d'attentats ou de prise d'otage.
La première description clinique par les Psychiatres a été individualisée à propos de déraillement de trains**.
Ce sont les Psychiatres qui s'y intéressèrent lors des guerres, d'où le terme Névrose de Guerre.
D'abord lors de la guerre de 1914. Puis il fut particulièrement étudié par les Psychiatre lors du retour des militaires américains lors de la guerre du Vietnam.
Le trouble de Stress Post Traumatique est classé dans le DSM dans la catégorie des Troubles Anxieux.
Le Trouble de Stress Post Traumatique survient quand une personne subit un traumatisme soit qu'il ait vu son intégrité physique ou à celle des autres mise en cause.
Il se traduit très schématiquement par des rêve des sursaut lors de bruit anodins. Il ne peut supporter de voir des scènes lui rappelant le traumatisme (j'ai une patient qui a décompensée un état dépressif lors de récents attentats car cela lui faisait revivre des scènes de la guerre d’Algérie).
La personne atteinte évite les lieux lui rappelant le traumatisme (par exemple les hôpitaux).
La victime, en outre pense de plus avoir un cours normal de vie.
Le Stress Post Traumatique renvoie à deux notions :
- Le coping qui est une stratégie développée par l'individu pour faire face au stress.
- La résilience : si chère à Boris Cyrulnik technique utilisée pour éviter de tomber dans la dépression.
Cependant, il m'arrive le plus souvent devant des Etats Dépressifs Majeur (terme du DSM désignant un État Dépressif) de retrouver un stress post traumatique remontant dix ans (adolescentes victimes de viol), voire vingt ans plus tard, (enfants victimes d'attouchements sexuels).
D'où l’intérêt de dépister le plus tôt possible le TSPT, avant même sa survenue pour en éviter le plus possible son apparition lors des accidents des guerres où des attentats et d'un suivi pour les personnes fragilisées.
Références :
Trouble de stress post-traumatique.
Posttraumatic stress disorder (PTSD).
Un de mes articles : "État de Stress Post Traumatique".
21:30 Publié dans Culture, Histoire de la Médecine, Le mot du jour, Médecine, Mots, Santé, Science, Société | Lien permanent | Commentaires (7)
Commentaires
Un grand merci Doc pour cette brillante synthèse.
J'ai été personnellement touchée par cet état lors d'une enquête sur un accident du travail absolument épouvantable. Je me suis trouvée exactement dans la situation que tu décris dans ton article, mais, en l'absence d'écoute et de soutien de ma hiérarchie, je n'ai pu faire ce diagnostic et surtout pas me soigner.
J'ai modifié mes comportements alimentaires en particulier. La vue et l'odeur de cuisson de certaines viandes rouges me donnaient la nausée ... Trois ans après, je me suis décidée à "consulter" ; cela ne m'a pas guérie (je pense sincèrement que l'on ne peut pas guérir vraiment de ce type de traumatisme (notamment lorsque l'on se retrouve confronté à un mort violente), mais que le stress qui en découle peut s'atténuer et être "maîtrisé" par des exercices respiratoires qui relâchent le corps. Une écoute bienveillante d'un professionnel de santé qui aide à comprendre comment notre corps réagit ( la nausée, les tremblements inopinés ...) J'ai testé le "coping", ce qui m'a permis de me retrouver autour d'une bonne table avec de parfaits inconnus qui tous avaient connu des choses difficiles. Une bonne expérience en soi.
Avec ce qui s'est passé si près de chez nous la semaine passée, je crois que les personnes touchées (en fait, nous sommes tous touchés, mais là je parle des victimes et de leurs familles et amis qui eux sont directement confrontés à ce stress intense) devront être pris en charge très rapidement et sans doute très longuement.
Écrit par : Artemis | 21/11/2015
@ Artemis - Dans mes références, je renvoie à un article que je viens de rajouter, "La névrose traumatique"
http://www.associationscientifiquedurouvray.fr/fichiers/ifsi/aph/traumatique.html
Pour ce qui est de deuil, mais aussi le harcèlement moral au travail
http://www.souffrance-et-travail.com/infos-utiles/questions-importantes/nevrose-traumatique/
Tu as entièrement raison.
Pour ce qui est de la résilience, celle-ci permet de vivre avec sa maladie.
Dans l'article "La névrose traumatique" est cité, comme thérapies, les TCC (Thérapies comportementales et Cognitives et les antidépresseurs en cas de trouble anxieux grave et de décompensation dépressive.
Écrit par : Dr Sangsue | 21/11/2015
Merci Doc pour ces liens que je vais aller lire avec beaucoup d'attention.
J'ai connu ce fameux "temps de latence" ... le temps de recueillir les témoignages en interrogeant ceux qui étaient encore présents et qui n'avaient pas pété les plombs, de finir l'enquête à quelques centimètres de la "scène", de discuter avec le substitut du procureur, bref, de faire mon boulot avec le moins d'émotions visibles possibles.
Un pompier, pourtant "habitué" à de pareils spectacles tremblait comme une feuille. Je précise que cela fait plus de trente ans que je suis confrontée à des accidents graves ou mortels, mais que celui-là fut celui qui fit déborder le vase.
Bref, j'ai tenu deux jours ....
C'est mon dos qui a lâché en premier.
Quant au harcèlement moral, c'est une chose que je connais malheureusement assez bien, ayant vu défiler un grand nombre de ses victimes ; chaque entretien prenait beaucoup de temps, d'attention, et j'avais le paquet de mouchoirs et la tasse de café toujours à portée de main pour la victime.
Je n'ai jamais de formation qui me préparait à ce type de chose.
Et surtout (et je n'en dirai pas plus sur le sujet), comme l'aurait dit Coluche : "je vendais des solutions, mais je n'avais même pas un échantillon sur moi".
Écrit par : Artemis | 21/11/2015
@ Artemis - A mon avis, il y a des Médecins humains qui ont de l'empathie, d'autres s’intéressent à la relation Médecin patient, ce sont les groupes Balint, mais, à mon avis, il est beaucoup plus utile de connaître la Psychiatrie.
La Psychiatrie, de mon temps, n'était, pratiquement pas enseignée lors du cursus médical.
Voyant mon échec devant les patients "Psys", j'appirs, moi même, celle-ci dans... les livres de Psychiatries.
L'arrivée du DSM IV fut un progrès capital pour "étiqueter" les Troubles Anxieux (Attaques de Panique, Phobies) et dépressifs Etat Dépressifs Majeurs).
Certes, la classification du DSM IV retrouve les anciennes classifications mais... de façon beaucoup plus claire.
L'arrivée des nouveaux antidépresseurs et des TCC furent un progrès majeur.
L'histoire n'est pas finie. Vive les connaissances en neuropsychiatrie - https://fr.wikipedia.org/wiki/Neuropsychiatrie - qui touchera à la Neurologie ultra fine mais, aussi, à la neuro-génétique - http://www.ipubli.inserm.fr/bitstream/handle/10608/3788/MS_1988_3_157.pdf?sequence=1
Écrit par : Dr Sangsue | 21/11/2015
Ah ça, j'imagine.... vu le nombre de personnes "dérangées" qui sont en circulation.
Lors de mes entretiens, j'ai toujours beaucoup insisté pour que mes "administrés" consultent rapidement un professionnel de santé ainsi que leur médecin du travail.
J'ai touché du doigt ce que pouvait être le processus destructeur du harcèlement moral qui transforme quelqu'un de bosseur et d'intelligent en petite chose qui perd toute confiance en soi.
Le profil des harceleur(se)s (sur ce point là les femmes ne sont pas mal non plus) est souvent le même.
Dans un autre registre, ma fille, qui vient d'entamer son Internat en psychiatrie et qui ambitionne de travailler en domaine carcéral (bouhhhhh) m'a fait lire ce bouquin :
https://books.google.fr/books/about/L_homme_qui_voulait_cuire_sa_m%C3%A8re.html?id=WbgtBgAAQBAJ&hl=fr
On touche à des formes de folie très graves, mais le processus de la maladie qui prend le pouvoir sur l'être humain et le transforme en monstre est "intéressant".
Je salue la narratrice qui s'attache à voir l'être humain dans le monstre, personnellement, j'en serais bien incapable. Un livre passionnant.
Écrit par : Artemis | 21/11/2015
@ Artémis - Ta fille a bien de la chance de pouvoir apprendre la Psychiatre en étant Interne en Psychiatrie.
Quand au choix de la Psychiatrie dans les Prisons, c'est chaud mais indispensable.
Un auteur s'est particulièrement intérêt à la question bien que la vidéo extraite de Canal U - https://www.canal-u.tv/ - date un Peu c'est Michel Bénezech :
https://www.canal-u.tv/video/universite_bordeaux_segalen_dcam/critique_de_la_prise_en_charge_des_malades_mentaux_dangereux.3952
J'ose espérer que les choses ont bien évoluées depuis.
Écrit par : Dr Sangsue | 22/11/2015
Waw, je vais envoyer le lien à ma fille.
Pour le moment, elle vient de commencer (elle fait son Internat à Marseille) et bosse à Toulon pour le moment.
Elle voulait faire son premier stage aux Baumettes ... bon, elle a fini par comprendre que ça n'était pas vraiment raisonnable pour un premier poste.
Écrit par : Artemis | 23/11/2015
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