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25/11/2016

Un malade revendicatif

 

 
J’emploie, en l’espèce, le terme de malade et non celui de patient sciemment, car ce patient est plus que malade que patient, il est revendicatif et relève plus de la Psychiatrie que de la Médecine Générale « classique » bien que je considère, personnellement, la Psychiatrie comme faisant partie intégrante de la Médecine.

Il a quarante ans.

Ce patient a été mis en Arrêt de Travail pendant… un an pour un AVP (Accident de la Voie Publique) (coup du lapin).

Au début, ce n’est pas moi qui l’ai vu. Il est venu me consulter avec des examens complémentaires : Radio Simples et Scanner.

Original, non.

L’arrêt de travail a duré un an, et, au fil du temps, le malade devint de plus en plus en plus revendicatif.

Il en vint au stade où il prit un avocat.

Il reprit son travail. Je le déclarai apte à sa reprise avec possibilité de rechute ultérieure.

Vous me dirais, alors, tout va rentrer dans l’ordre.

Eh bien non.

Voila t-il pas qu'il revient me voir en me demandant un arrêt de travail en Accident de Travail, car me dit-il, « J’ai eu un clash avec son supérieur hiérarchique » : « Je ne l’ai pas touché » me précisa-t-il.

Mais il continua en me racontant qu’il avait été convoqué par le Procureur de la République sur plainte de son chef car son supérieur hiérarchique avait eu une ITT (Incapacité Temporaire de Travail) de trois jours.

Pour ne pas avoir touché son chef, cela me paru bizarre.

Je lui demandé ce qui s’était passé. « Je l’ai poussé » me rétorqua t-il.

Pousser sans toucher, original non.

Être convoqué par le Procureur de la République pour si peu de chose était purement impossible.

Le Procureur de la République avait d’autres chats à fouetter car s’occupant d’affaires très importantes.

Il avait dû être convoqué par un juge du Tribunal Correctionnel.

Le « Procureur de la République » lui aurait, alors, interdit, de s’approcher du bâtiment de son lieu de travail et lui enjoins d’aller consulter un Psychologue.

Visiblement, il mentait comme il respirait, et il respirait très fort.

Cela commençait à craindre vraiment.

Je lui expliquais donc que son arrêt de travail n’était pas du tout justifié et qui plus est en AT.

Sinon, lui expliquais-que si j’accédais à sa demande, risquai, outre une convocation par la Sécurité Sociale, de me retrouver devant le Conseil de l’Ordre des Médecins, ce qui serait, pour le moins, fort déplaisant.

A mon avis, a moins que je me trompe, ce patient est atteint d’un Délire Paranoïaque de Revendication.

Je rédigeais, alors, une lettre pour un Psychiatre.

Démarche la plus logique en l’espèce.

Ouf !

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