22/09/2021
L’attentat de l’observatoire
Une page de la petite histoire de France.
Dans mon article du 13/09/2021 – « La DS Citroën, la seule voiture capable de rouler sur trois roues » j’évoque l’attentat du Petit Clamart perpétré par l’OAS et visant le Général de Gaulle. Celui-ci en réchappa grâce au comportement de son chauffeur et à la conception de la DS 19 du chef d’état.
Mais là, je vais aborder une affaire trouble et rocambolesque. C’est une affaire tragi-comique : celle d’un attentat visant François Mitterrand futur président de la république de 1981 à 1995. Cet attentat aurait pu lui couter sa carrière politique mais ce n’était pas sans compter sur le machiavélisme de cet homme ambitieux, remarquablement intelligent et d’une culture sans pareille.
Dans la nuit du 15 au 16 octobre 1959, après avoir dîné à la brasserie Lipp avec Georges Dayan, François Mitterrand, ancien ministre de la IVe République et sénateur de la Nièvre, décide vers minuit trente de rentrer chez lui, rue Guynemer. François Mitterrand, selon sa version, suspecte une petite automobile grise, feux éteints, de le suivre. Voulant vérifier son soupçon, il modifie son parcours et accélère mais il est pris en chasse par ses poursuivants. Afin de mettre fin à cette course poursuite, il arrête brusquement sa 403 bleue au niveau de l'avenue de l'Observatoire pour se garer et sortir. Il n'a que le temps d'ouvrir sa portière et sauter une grille du jardin de l'Observatoire, haute d'un mètre, pour se cacher derrière une haie de troènes puis retraverser le jardin en courant pour se dissimuler sous une porte cochère au 5 de l'avenue de l'Observatoire : de la fenêtre arrière gauche de la voiture grise sort un pistolet-mitrailleur qui tire une rafale dont sept balles de 9 mm criblent la portière avant droite de la Peugeot.
C’est l’attentat de l'Observatoire.
Jusque là, ça va. Mais…
En fait, l’attentat de l'Observatoire est un attentat simulé.
Ce faux attentat serait manigancé par François Mitterrand lui-même avec l'ancien député poujadiste Robert Pesquet dans le but de regagner les faveurs de l'opinion publique au détriment de Pierre Mendès France, et de provoquer des perquisitions dans les milieux d'extrême droite.
L’affaire se terminera par un non lieu
En 2005, Robert Pesquet se présente comme l'« inventeur » de la machination, toujours destinée à discréditer Mitterrand pour l'abandon de la cause algérienne, mais affirmant que l'attentat avait été réellement envisagé par l'extrême droite.
La version courte :
La version longue :
Référence :
18:44 Publié dans Anecdote, Culture, Histoire, Politique, Vidéo | Lien permanent | Commentaires (0)
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