11/09/2008
La dépression : une maladie mal connue maltraitée
La dépression - Extrait d'un tableau de Van Gogh
Lu dans Impact Médecine N° 249 11 au 17 septembre 2008
Site Internet : www.impactmedecine.fr
La dépression sous diagnostiquée
Un projet épidémiologique européen confirme ce que l’on savait déjà : la dépression est une maladie sous diagnostiquée et sous traitée, avec des différences notables d’un pays à l’autre. « Par rapport à la France, l’Allemagne est caractérisée par un taux record de déprimés qui s’ignorent », déplore Hans Jurgen Möller, chef du département de psychiatrie de l’université Ludwig Maximilians (Munich). Selon lui, la dépression peut adopter une grande variété de visages cliniques. Et un fort pourcentage de patients qui se plaignent essentiellement de symptômes somatiques chroniques comme mal de dos, céphalées, myalgies, troubles abdominaux… Sont en réalité d’authentiques déprimés.
Ce texte appelle plusieurs commentaires :
La maladie dépressive touche 10 % de la population française, comme les Troubles Anxieux. Le Trouble Bipolaire touche 1 à 4 % de la population française. Le sex ratio est de 1 pour les Troubles Bipolaires, alors que les dépressions réactionnelles touchent plus les femmes que les hommes.
Si la dépression, tout au moins en France, est sous diagnostiquée, elle est aussi sous traitée. En effet, seul un dépressif sur deux est correctement soigné.
Ce sous diagnostic et cette maltraitance peuvent s’expliquer par une très mauvaise formation du médecin généraliste au diagnostic et au traitement concernant la psychiatrie.
Quand aux diagnostics différentiels de la dépression, on peut citer, dans le désordre et de façon non exhaustive :
- Dépressions réactionnelles (le plus souvent suite à un Trouble Anxieux) par oppositions aux dépressions endogènes (Troubles Bipolaires).
- Trouble Bipolaire.
- Dépressions masquées (c’est là que l’on trouve les troubles somatiques).
- Dépressions pseudo démentielles.
- Syndrome de Cotard (syndrome de négation d’organe).
- Dépression du post partum.
- Dépression saisonnière
- Dépression secondaire à une hypothyroïdie.
- Dépressions iatrogènes (induites par les médicaments) par exemple : ALPHA METHYL DOPA (ALDOMET*), CLONIDINE (CATAPRESSAN *), INTERFERON, RETINOÏDES (ROACCUTANE*), SUSTIVA* (taitement antirétrviral), RIMONABANT (ACOMPLIA*).
22:32 Publié dans Médecine | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : médecine, malade, maladie, santé, société
Commentaires
Je me demande si le probléme de la dépression est qu'elle n'est pas perçu comme une maladie ; pas vraiment prise au sérieux ;quand on a l'occasion de l'approcher de prés , on s'en rend compte ...
En tout cas , c'est certain , si le diagnostic est bon ( différentes sortes de dépression ) et que le traitement est adapté , on guérit ...
c'est aussi une maladie qui n'est pas trés bien vécu par l'entourage du patient , quand mon homme en a fait une , le psychiatre m'avait conseillé d'aller sur le site " comment vivre avec un conjoint dépressif " ; instructif ...
c'est vraiment une maladie à prendre au sérieux et qui génére de grandes souffrances .
Écrit par : helenablue | 12/09/2008
@ helenablue - Un aphorisme dit que "on ne peut soigner que ce que l'on connait"...
Tu as tout à fait raison de parler du conjoint, on a tendance à ne pas assez s'en préoccuper, à être explicatif et rassurant.
Écrit par : Dr Sangsue | 17/09/2008
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