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01/03/2011

Syndrome restrictif contre syndrome obstructif, ou l’art du resquillage : un patient ayant une personnalité difficile




Ce lundi matin, tout va bien je suis en avance à ma consultation.

Quand, patatras, le premier patient, un militaire de carrière retraité, me demande de renouveler son traitement mais aussi, et, surtout, de lui faire une lettre pour contester son taux de pension militaire, sous le prétexte que sa pathologie s’est aggravée.

Il y a baleinou, car s’il a été hospitalisé dans le service de pneumologie de l’Hôpital militaire de la Grande Ville, ce n’est pas la pathologie pour laquelle il touche sa pension d’invalidité ; il a été opéré du poumon suite a une plaie transfixiante (un coup de couteau pendant la guerre d’Algérie dans les années soixante). Il a été hospitalisé pour une BPCO (dénomination de ce que l’ou appelait, autrefois, bronchite chronique, pathologie ayant un lien direct avec le tabagisme. Effectivement, s’il a arrêté de fumer, il a beaucoup fumé et pendant pas mal de temps, et, ça, les bronches n’aiment pas.

En résumé, il touche une pension d’invalidité lié à un syndrome restrictif (il a été amputé d’un bonne partie d’un poumon) et conteste le taux de sa pension d’invalidité, pour une soit disant aggravation mettant en cause un syndrome obstructif (diminution du calibre de bronches lié à sa BPCO due à un tabagisme ancien important).

J’ai eu beau lui expliquer qu’il ne pouvait pas utiliser son syndrome obstructif (BPCO), pour faire augmenter sa pension d’invalidité, pour son syndrome restrictif (ablation d’un lobe pulmonaire suite à un coup de couteau) ; les deux pathologies sont totalement différentes, il est aussi rare de recevoir un coup de cigarette dans le poumon que de fumer un poignard.

Mais ce patient reste sourd à mes propos, au sens propre comme au sens figuré (il est sourd, pas tout à fait comme un pot, mais plutôt comme une casserole).

La consultation dura bien une demi-heure, des deux, qui était le patient dans l’affaire ?

A lire : "Comment gérer les personnalités difficiles" - François Lelord et Christophe André



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