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06/09/2011

Surtout ne lui dites pas que je vous l'ai dit




S’il y a bien une phrase qui me gène et me dérange le plus dans mon exercice professionnel, c’est bien cette phrase : « Et surtout ne lui dites pas ce que je vous ai dit ».

Cette phrase me fait froid dans le dos.

Cela me fait penser, un peu, souvent, au secret de famille, c'est-à-dire au secret de polichinelle.


Deux exemples :

Une dame de 65 ans, retraitée, qui viens jute d’être traitée par radiothérapie pour un cancer du sein, à la fin de la consultation, me confie : « vous savez, mon mari a des troubles de la mémoire, qui s’aggravent de plus en plus, ne pourriez vous pas aborder le sujet avec lui lors de sa dernière consultation, j’ai essayé de lui en parler, mais vous savez comment il est, il plaisante et évite le sujet ».

« Mais, surtout ne lui dites pas que je vous en ai parlé ».


A la fin de la consultation du matin, deux messieurs sont dans la salle d’attente. De prime abord je ne les reconnais pas, puis ils se présentent, ce sont les enfants d’une patiente que je suis pour une maladie d’Alzheimer, et qui est gardée, à domicile, par le troisième enfant. Il y a un conflit de frères. Les deux qui sont dans mon cabinet me disent que le maintient à domicile semble tirer sur la fin, en effet un des frère l’a gardé le temps des vacances et a eu de gros problèmes, un chute de cette vieille patiente en particulier. Vous voudriez la placer en maison de retraite ? Moi de leur demander ce qu’en pense leur frère. Il s’y oppose. Pourquoi ? Il ne veut pas payer la maison de retraite. Que puis je faire?

Et là, à la fin de la consultation, la petite phrase assassine :

« Mais, surtout ne lui dites pas que je vous en ai parlé ».

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