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22/06/2022

La trappe

 

Quand j’étais encore en active, il m’arrivait, très souvent, de faire des visites dans la ZUP de la commune située à deux portées de stéthoscope de la Grande Ville.

Naturellement, j’empruntais, très souvent, les ascenseurs.

D’ailleurs, cela arrivait, parfois, qu’ils tombent (pas au sens propre, heureusement) en panne. Mais c’est une autre histoire.

Allez, une petite, pour la route. Il m’est arrivé, une fois, à la fin de mes études, quand j’étais faisant fonction d’interne au SAMU de la grande ville, en sortant d’une garde du service de réanimation une histoire pour le moins stressante. Je rentre dans l’ascenseur, vidé du stress de la garde, celui-ci démarre puis s‘arrête… La panne. Le stress ultime de la journée.

Donc, je prenais, très souvent les ascenseurs de la ZUP (vous imaginez ma préoccupation, au début de mon installation, pour s’y retrouver dans les noms des « résidences » et des entrée de bâtiments). A l’époque, point de GPS, seulement des plans de toutes les résidences de cette foutue ZUP. Je ne vous dis pas, les soirs de gardes... Mais c’est, aussi, une autre histoire.

Au début, je fus intrigué car, dans tous les ascenseurs, se trouvait une trappe toujours situé dans le bas de la paroi que l’on voyait en entrant située en dessous de la sempiternelle glace.

Je me posais la question : « mais, bon dieu, à quoi peut bien servir cette fichue trappe ? ».

Quand, enfin, je trouvais la solution…

C’est ma fonction de Médecin d’État Civil Adjoint[1] qui, lors d’un constat de décès[2] qui me permis de trouver la réponse à cette énigme :

« Bon dieu, mais c’est bien sûr[3] »

L’utilité de cette trappe était évidente : Lors du transport de cercueils, pour les enterrements, cela permettait d’éviter, ainsi, l’inconfortable situation du transport debout dudit cercueils (on imagine, détail macabre, ce qu’il adviendrait, alors, du corps).

Maintenant, chaque fois que vous monterez dans un ascenseur, vous saurez à quoi sert cette trappe mystérieuse.

Et maintenant, la page culturelle : la séquence « un peut de culture ne nuit pas, cela évite de mourir idiot ».

Un extrait du « Carnaval des animaux » (XII – Fossiles[4]) de Camille Saint-Saëns.

 

 

[1]-« Médecin d’État Civil Adjoint à la Mairie »

[1]-« Médecin d’État Civil »

[2]-C’est, d’ailleurs, lors de ce constat qu’il me fut demandé de briser la rigidité cadavérique pour rendre le corps un peu plus droit.

[3-]Célèbre réplique de l’inspecteur Bourrel, dans l’émission de télévision des années 60- 70 « Les Cinq Dernières Minutes » quand il trouve la réponse de son enquête.

 

Nota Bene :

Pour la petite histoire, Francis Blanche a écrit de brefs textes pouvant être lus par un récitant lors de l'exécution en introduction humoristique à chaque partie du Carnaval des animaux (confer mon précédent article : « Un coté méconnu de Francis Blanche : Le parolier »).

En ce qui concerne « Fossiles », le texte de Francis Blanche rapproche ce mouvement de la Danse macabre du même compositeur, ce qui se comprend par la similitude de tonalité (sol mineur) et la vigueur, l'aspect étrangement enjoué (en apparente contradiction avec ladite tonalité).

[4]On reconnaît dans « Fossiles » les notes du xylophone extraites de la Danse macabre du même Saint-Saëns. Les défunts ne sortent pas ici de leur tombeau mais sont des fossiles dont on imagine les os qui s’entrechoquent au cours de leur danse endiablée ! Musicalement, il se passe beaucoup de choses. Ce sont d’abord des mélodies traditionnelles que l’on reconnaît : J’ai du bon tabac traité ici en canon aux deux pianos, la seconde voix en mouvement miroir, Ah vous dirai-je maman traité en bref fugato toujours aux deux pianos, auquel se superpose Au clair de la lune à la clarinette. Après ce florilège de culture traditionnelle traitée musicalement de manière savante, on entend un extrait d’un air de l’opéra Le Barbier de Séville de Rossini : « Una voce poco fa[5] » (J’ai entendu une voix). Confer « Le carnaval des animaux »

Ouf !

C'est tout pour la culture !

Enfin presque...


[5]"Una voce poco fa" - Gioachino Rossini - Cecilia Bartoli

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