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29/02/2008

Face à la dépression, le Prozac est un placebo : c'est fou !

Un article pour le moins surprenant du figaro.fr

 

Cet article appelle plusieurs commentaires :

 

- Un "dépressif" (vrai) sur deux, actuellement, est correctement soigné en France, pourquoi ?

- Certains diagnostics Psychiatriques sont faits avec... 10 ans de retard (Troubles Bipolaires, certains Troubles Anxieux).

- La Psychiatrie n'est pratiquement pas enseignée aux Médecins Généralistes lors de leur cursus médical chargé (lors de mes études, je sais ça date un peu, j'ai eu 40 h de Psychiatrie contre un cours de Neurologie et de Neuro-Chirurgie trois fois plus "épais". S'il est important pour un Généraliste de ne pas passer à coté d'une pathologie Neurologique, celui-ci, pendant son exercice professionnel, rencontrera beaucoup plus de pathologies Psychiatriques. Comme on ne peu diagnostiquer que ce que l'on connaît...

- 10 % de la population est atteinte d'un EDM (Etat Dépressif Majeur), 2 à 5 % d'un Trouble Bipolaire (rangés par le DSM IV dans les Troubles de l'Humeur), 12 % d'un Trouble Anxieux (Phobie Sociale, Attaques de Panique, Troubles Panique (avec ou sans Agoraphobie), Etat de Stress Post Traumatique sans oublier les TOC (Trouble Obsessionnel Compulsif) - pathologie assez rare heureusement).

- La Psychiatrie est-elle une spécialité à part entière de la Médecine ou une spécialité entièrement à part ? C'est fou (c'est le cas de le dire) le manque de communication entre Généraliste et Psychiatre. Depuis l'instauration du parcours de soin, pour un bon remboursement du patient, (4 € par consultation, si mes souvenirs sont bon, ça chiffre vite en Psychiatrie !) le Généraliste est tenu d'envoyer un courrier à son confrère Psychiatre... Sans aucune réponse de la part de ce Spécialiste et néanmoins confrère.

- Le DSM IV pourrait être un outil utile de communication Généraliste-Psychiatre avec l'utilisation d'une "langue" psychiatrique commune.

- Il faut savoir que la France, actuellement, manque cruellement de Psychiatres : Il faut attendre 4 mois pour avoir un rendez-vous de consultation (il est vrai que ce n'est guère mieux pour une consultation chez le Gynécoloque ou le... Neurologue).

- La Schizophrénie, qui ne représente, fort heureusement, que 1% de la population, échappe totalement au suivi par le Généraliste, qui à mon avis pourrait, peut être jouer un rôle dans l'observance du traitement par Anti Psychotique (nouvelle dénomination des Neuroleptiques) et notament de leur conséquences métaboliques (AP2G, Anti Psychotiques de 2° Génération) : prise de poids, Hypertension Artérielle, Dyslipidémie, Diabète, Pathologies cardiaques. Là aussi, il n'y a aucun lien entre les "Hôpitaux Spécialisés" et les Généralistes. C'est fou, vous dis-je.

- Peut-on faire décemment, en Médecine Générale, des consultation régulières d'une demie heure pour 22 € ? Les médecines douces ne sont-elles pas plus rentables, moins fatiguantes et, surtout,... moins fatiguantes.
 
 
 
 
Ceci est une réflexion purement personnelle et qui n'engage que moi, simple Généraliste de base.
 
 
 
 
Le fond de ce clavardage reprend un mémoire que j'avais soutenu, en... 1994, pour l'obtention d'un D.U. de Psychologie Médicale. Depuis, rien n'a changé. En fait, si : la Psychiatrie a évoluée avec la "généralisation" des Thérapies Comportementales (pas facile de trouver un Psychiatre comportementaliste) et l'utilisation des ISRS dans les Troubles Anxieux, mais tous les Psychiatres ne suivent pas, quand aux Généralistes... 
 
 
 
 
En arrière fond, il y a comme un goût amer, oui, je vous le dis, le système actuel marche mal, trés mal.
 
 


 

Le Prozac est-il inefficace ?

Propos recueillis par Laurent Suply (lefigaro.fr)
26/02/2008 | Mise à jour : 18:06 |
Commentaires 29
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Réa/De Oliveira
Réa/De Oliveira Crédits photo : H. DE OLIVEIRA/EXPANSION-REA

INTERVIEW - «Le Prozac ne marche pas», titre le quotidien britannique Guardian, après une nouvelle étude sur les antidépresseurs. Pour Sophie Fornairon, docteur et chef du Département de l'Evaluation Thérapeutique des Autorisations de mise sur le marché de l'Agence Française de Sécurité SAnitaire des Produits de Santé (Afssaps), ce raccourci est abusif.

Lefigaro.fr : La revue Plos Medecine publie une étude qui relativise l'efficacité du Prozac et d'autres antidépresseurs. Quels éléments nouveaux apporte-t-elle ?

Sophie Fornairon: Il n'y a pas d'éléments nouveaux. Les points que l'étude souligne sont déjà discutés depuis au moins dix ans. Les dépressions sont classées en deux catégories : sévères et mineures. Nous sommes tous d'accord qu'il ne faut pas traiter les dépressions mineures avec ces molécules. Elles sont souvent de courte durée ou liées à un évènement, tels qu'un décès ou un divorce. Il faut évidement les traiter en première intention par psychothérapie, et c'est ce que préconise déjà l'Afssaps.

Cette étude insiste sur le rôle de l'effet placebo. Les antidépresseurs ne servent-ils donc à rien ?

L'effet placebo est déjà très bien connu dans les dépressions, et là encore, l'étude n'apporte aucune nouveauté. De plus, elle semble souffrir de certains biais scientifiques, notamment en tenant compte de tests où des dépressions mineures et sévères ont été mélangées, ou encore d'autres dans lesquels les patients n'étaient pas tous hospitalisés. Or, le suivi thérapeutique des patients testés est primordial si l'on veut étudier ces effets.

La France fait une grosse consommation d'antidépresseurs. Cette étude n'est-elle pas un signal d'alarme ?

Il n'y a pas d'étude sur l'utilisation de ces médicaments en France ou sur un éventuel mésusage. C'est une vraie question de santé, qu'il faut traiter en s'adressant aux médecins prescripteurs et aux patients, qui ont parfois tendance à demander une petite pilule qui leur facilite la vie. L'Afssaps a récemment émis plusieurs recommandations à l'intention des médecins sur le bon usage de ces molécules, notamment chez les enfants. Il faudra voir dans quelques temps si ces recommandations ont modifié les usages. Quant aux patients et à leur famille, c'est au médecin lui-même d'expliquer les enjeux des traitements et de les informer sur les éventuels effets secondaires. La question se pose autant pour les enfants que pour les personnes âgées.

Les articles sur cette étude mettent en avant l'existence de tests négatifs qui sont passés sous silence…

Là encore, le fait que les études négatives ne soient pas publiées n'est pas nouveau, et n'est pas restreint aux antidépresseurs. L'interprétation de cette étude est exagérée. Si le message de la presse anglo-saxonne est de dire qu'il faut dialoguer avec les malades avant de les mettre sous antidépresseurs, nous sommes d'accord. Mais il y a vraiment des patients souffrant de dépressions très sévères qui sont sauvés par ces molécules.

 

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