De l'utilité de garder les dossiers médicaux

 

 

Un patient chez qui vous avez diagnostiqué et fait prendre en charge au CHU de la Grande Ville pour un Cancer du Testicule (eh oui, c'est ça la Médecine Générale, faire prendre en charge), ce patient vient vous voir, il est guéri depuis belle lurette de son cancer, il a même deux enfant, il veut faire un emprunt.

Pour cela il a besoin du simpiternel certificat médical.

Après avoir recherché dans son dossier, cela fait d'ailleurs longtemps que je ne l'ai vu, d'ailleurs tiens c'est vrai on n'a pas signé le papier de Médecin Traitant. Je retrouve les renseignement que me demande le formulaire, entre autre, la forme histrologique du cancer, dans ce cas un séminome.

Pour cela je suis remonté dans les années 2000, cela fait plus de dix ans maintenant.

Le temps passe drôlement vite (cela illustre si bien le poème de Ronsard "Mignone allons voir si la rose".

Je me lance donc dans la rédaction du cocument qui permettra au patient d'emprunter ses 200 000 €.


Pour finir trois considérations :


Notion de fidélité :

La notion de fidélité comme toute notion a une valeur relative : je pense ne plus revoir ce patient.


Notion de prescription en matière de droit médical :

Combien de temps un médecin doit garder un dossier médical ?

Trente ans, plus, si le patient est mineur, la différence entre l'âge et la majorité, soit, pour un nourrisson, 48 ans. Cela changera certainement un jour.


Les bons et les mauvais cancers :

Il y a de bons cancers (testicule et thyroïde) et de mauvais (poumon et pancréas), certains cancers s'améliorent dans leur trauitement (cancer de l'intestin).



Avec tout ça, je suis sorti en retard de la consultation.



Mignonne, allons voir si la rose

A Cassandre

Mignonne, allons voir si la rose
Qui ce matin avoit desclose
Sa robe de pourpre au Soleil,
A point perdu ceste vesprée
Les plis de sa robe pourprée,
Et son teint au vostre pareil.

Las ! voyez comme en peu d'espace,
Mignonne, elle a dessus la place
Las ! las ses beautez laissé cheoir !
Ô vrayment marastre Nature,
Puis qu'une telle fleur ne dure
Que du matin jusques au soir !

Donc, si vous me croyez, mignonne,
Tandis que vostre âge fleuronne
En sa plus verte nouveauté,
Cueillez, cueillez vostre jeunesse :
Comme à ceste fleur la vieillesse
Fera ternir vostre beauté.

Pierre de RONSARD   (1524-1585)