06/09/2021
La Fécalothérapie ou Transplantation du microbiote Fécal (TMF)
Voici une médication originale qui est loin d’être merdique (sauf si... Voir la dernière vidéo) !
La bactériothérapie fécale ou fécalothérapie, également nommée Transplantation de Microbiote Fécal (TMF), transplantation fécale, greffe fécale ou transfusion fécale est un traitement médical destiné à des patients souffrant d’une maladies intestinale résistant aux traitements antibiotiques classiques : La colite pseudo membraneuse due à une bactérie, le Clostridium Dificile.
Déjà, en guise de sirop contre l'angine, le médecin grec Galien prescrivait des excréments à mêler au miel.
Ensuite, l’utilisation de la Transplantation du microbiote Fécal (TMF) date de la médecine chinoise du IVe siècle pour le traitement des empoisonnements alimentaires et d’infections intestinales avec diarrhée.
En effet, cette thérapeutique est attestée dès le IVe siècle en Chine, où l'alchimiste et médecin Ge Hong prescrivait l'administration d'une « soupe jaune » (ou « soupe dorée ») pour le traitement de diarrhées sévères.
Le transplant fécal a été développé à la fin du XXe siècle par le Professeur Thomas J. Borody* et son équipe à Sydney, en Australie, principalement comme un traitement alternatif pour la colite pseudo-membraneuse. Cette maladie est causée par la bactérie Clostridium Difficile et est habituellement traitée par antibiotiques.
Cette approche n'est pourtant pas tout à fait nouvelle. Elle a longtemps été utilisée chez les animaux d'élevage, par exemple, pour prévenir la salmonellose chez les poulets.
En 1983, le premier cas validé d’infection récidivante à Clostridium difficile traitée efficacement par TMF était publié.
Dans les 30 années suivantes, plusieurs centaines de cas similaires rapportant l’efficacité de la TMF dans les infections récidivantes à Clostridium Difficile ont été rapportés dans la littérature mais le premier essai randomisé contrôlé n’a été publié qu’en 2013.
Les premières études dans la Recto Colite Hémorragique (RCH) sont donc encourageantes tout en montrant la complexité de la mise œuvre de la TMF dans les Maladie Inflammatoires Chroniques de l’Intestin (MICI) avec notamment des protocoles très variés d’administration, une variabilité de réponse importante, et un effet donneur encore mal compris. D’autres études sont nécessaires afin de déterminer la place et les modalités de la TMF dans le traitement des MICI.
Qui a dit que le caca c'est sale ?
La greffe fécale à l'IHU Méditerranée Infection
Mais mal utilisée, cette technique peut rapidement s'avérer vraiment merdique. En effet, de plus en plus de gens essayent, grâce à des tutos sur le Net, de faire une transplantation fécale “maison”, ce qui peut s'avérer très dangereux.
*Il faut signaler que le Professeur Thomas J. Borody a fait exactement la même erreur que Le Professeur Didier Raoult en recommandant un protocole de trithérapie utilisant l'ivermectine, la doxycycline et le zinc pour le traitement de la COVID-19 traitement qui n'a pas, non plus, été validé (confer mon article du 02/09/2021 "Le Professeur Didier Raoult et le Professeur René Blondlot").
P. S. : La TMF n’a rien à voir avec l’Urinothérapie, ou amaroli, technique ancestrale dont l’efficacité scientifique n’a jamais été prouvée. Par contre, à Rome, l’urine était collectée dans les toilettes publiques pour le service des artisans tanneurs qui se servaient de l'ammoniaque dégagé par l'urine pour nettoyer les cuirs ou dégraisser les laines. Pour le tannage (et son odeur) lisez Le Parfum de Patrick Süskind.
Références :
16:40 Publié dans Anecdote, Culture, Histoire de la Médecine, La pensée du jour, Le mot du jour, Médecine, Santé, Vidéo, Vie pratique | Lien permanent | Commentaires (0)
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