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26/12/2022

Le scandale de l’implant de stérilisation définitive EssureⓇ

 

Pendant mon exercice professionnel, qui a pris fin en 2017, j’avais entendu parler de ce dispositif de « contraception » définitive : l’implant EssureⓇ.

Cela pouvait sembler séduisant en obstruant les trompes (grâce à une réaction inflammatoire créant une fibrose) par un « ressort » introduit dans les trompes par les voies naturelles «évitant, ainsi, l’anesthésie nécessaire pour la cœlioscopie d’une ligature des trompes.

Je n’avais pas, à ma connaissance de quoi que ce soit de particulier avec ce dispositif.

Il faut dire que je n’ai eu aucune de mes patientes ayant eu recours à cet implant.

Qu’elle ne fut pas ma surprise en découvrant, hier, lors d’une balade YouTubienne, une vidéo sur les accidents liés à cet implant.

Celle-ci est en fin d’article.

Piqué au vif, je me jette sur le Net à la recherche de plus amples informations.

Je fus atterré par ce que je découvris !

Voici le fruit de mes recherches :

C’est souvent quelques mois après la pose que certaines patientes développaient des signes locaux et généraux invalidants, conduisant à l’explantation après plusieurs années. Hémorragies, douleurs, fatigue, myalgies… Les effets s’aggravaient avec le temps. Ce sont ces symptômes qui ont attiré l’attention du Dr. Michel Vincent, du laboratoire Minapath et Ana Maria Trunfio Sfarghiu, chercheure en biomécanique à l’INSA Lyon. 

La cause étant l’étain. En effet, la soudure à l’étain fixant le ressort sur son axe, se corrodant libère les particules d’étain.

L’étain, en lui même n’est pas toxique, mais lorsqu’il se retrouve associé à un atome de carbone, il devient de l’organoétain, qui est un neurotoxique. Cette transformation entraîne une réaction en cascade du système immunitaire qui peut le transmettre directement au cerveau. C’est cette substance qui semble expliquer les symptômes que présentent certaines patientes dont les organismes en sont intoxiqués ; les troubles sont très ressemblants aux symptômes d’intoxication à l’organoétain. ».

En France, les victimes de ces effets sont recensées par l'association R.E.S.I.S.T, agréée par le ministère des Solidarités et de la Santé.

En France, sur les 200 000 femmes implantées, 3000 femmes connaîtraient les symptômes invalidants. 11% de ces femmes ont choisi d'être explantées.

Depuis août 2017 l'implant n'est plus utilisé en France et depuis fin 2018, il n'est plus commercialisé dans aucun pays.

Aux États-Unis, une indemnisation des victimes a été mise en place. Ce n'est pas, encore, à l'ordre du jour, en France.

Mais alors pourquoi cet « effet secondaire » n’a-t-il pas été mis en évidence lors des essais cliniques ?

Contrairement aux médicaments, les produits issus de l’industrie des dispositifs médicaux peuvent être commercialisés sans essai clinique. Seul le marquage « CE » est exigé pour la mise sur le marché.

Pour mettre en évidence les failles profondes du système européen de validation des dispositifs médicaux, des journalistes néerlandaises avaient réussi à faire reconnaître un filet de mandarine comme implant vaginal, en obtenant l’autorisation de mise sur le marché. 

Une autorisation de mise sur le marché pour... Un  filet de mandarine comme implant vaginal...

Étonnant, non ?

 

Références :

 - Gynécologie : la toxicité des implants EssureⓇ désormais prouvée

 - Surveillance de l’implant de stérilisation définitive Essure

 - Scandale des implants de stérilisation Essure : 113 députés demandent un plan d'action