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01/06/2023

Sangsue, tu la ferme !

 

Aujourd'hui, on va virer ancien combattant.

 

Un souvenir de jeunesse.

C’était il y a longtemps, quand j’étais interne, cela dura six mois, dans le service de chirurgie cardiaque d’un Grand patron dont je parle dans mon article du  01/06/2009 : « Connais-tu l'origine du mot chirurgien ? ».

J’avais lu, par hasard, dans un livre de chirurgie dentaire de ma mère, que, lors des opérations, pour ne pas trembler, il fallait prendre un appui.

C’est pour cela que quand j’étais au bloc, je prenais appui sur mon auriculaire pour tenir fermement une pince, sans trembler.

Voyant cela, le Patron me dit : « Sangsue tu a déjà été en Chirurgie ? ».

 - « Non Monsieur ».

 - « Et que compte tu faire plus tard ? ».

A l’époque je voulais faire de la Gynécologie, ce que je lui dis.

Lui de me répondre : « Dommage ».

C’est quelques temps, quelques mois, plus tard, que se situe la scène.

 - « Sangsue, tu la ferme ! ».

C’est par ces mots que ce grand patron, chirurgien cardiaque, mondialement connu, termina sa prestation en me laissant face à une patiente de vingt ans, la paroi abdominale en voie de fermeture.

Je resitue l’histoire :

Cette jeune patiente devait « bénéficier » d’une splénectomie à cause d’une volumineuse splénomégalie.

Traduction :

Cette jeune patiente devait être opérée pour retirer sa rate qui était très volumineuse.

Après avoir prononcé ces mots : « Sangsue, tu la ferme ! » Le patron quitta la salle d’opération, me laissant seul avec l’instrumentiste.

Un peu décontenancé, finalement, je me repris, puis, avec timidité, au début, je me mis à l’ouvrage, reprenant de l’assurance je recousis la peau, par un surjet intradermique sous-cuticulaire, digne de ce nom.

J’étais vraiment content de moi. Tant et si bien, que, le lendemain, je montais dans les étages pour regarder la cicatrice. C’était du bon boulot, une belle cicatrice bien linéaire et fine qui ne laissera que peu de trace.

A l’époque Je n’ai pas compris ce qui a pris ce patron de me planter comme cela. Avec le recul, je me dis qu’il savait, bien évidement, que j’allais m’en sortir. A l’époque, je n’avais pas une très bonne estime de moi.

Cela dit, au départ, qu’elle trouille !

 

Nota Bene :

En chirurgie cardiaque le chirurgien doit faire de la couture fine pour suturer les vaisseaux (ce n’est pas comme en orthopédie, où prédomine la solidité, les orthopédistes font de larges cicatrices avec de gros points solides donnant une cicatrice peu esthétique, enfin, c’était comme cela avant, cela peut être changé depuis). Le chirurgien cardiaque fait donc, quand il recoud la peau, un surjet intradermique ; ce qui donne une cicatrice très fine et très esthétique.

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