07/05/2008
Péter est-ce dé ?
Le téléphone sonne à la consultation, une voix éraillée me dis :
- - Pourrai-je prendre rendez vous ?
- - Quand voulez- vous passer ?
- - Dans l'après midi c’est possible ?
- - 17 h, ça vous va ?
- D’accord, merci.
L’heure dite une patiente de vingt ans arrive, visiblement c’est une "belle laryngite". A l’examen clinique il y a, en plus, une belle angine. L’auscultation est normale, elle n’a pas de fièvre, le pouls n’est pas accéléré, d’autant plus qu’elle n’a pas pris de PARACETAMOL.
Mais elle me dit que depuis pas mal de temps, elle a la nausée, pourtant je ne peux pas être enceinte, je n’ai pas de petit copain.
Question bateau en Médecine Générale (il faut quand même se méfier de cette question) :
- - Vous n’avez pas de soucis actuellement ? au niveau professionnel ?
- - Non je suis hôtesse d’accueil dans une grande surface d’une banlieue huppée de la « Grande Ville », c’est pas top, mais je ne ferais pas ça toute ma vie j’ai décidée de reprendre mes études.
- - Au niveau familial ?
- - J’ai perdu ma mère, il y a un an, d’une rupture d’anévrisme.
Le diagnostic vient de tomber : PTSD (Post Traumatic Syndrom Disease), encore appelé SSPT (Syndrome Subjectif Post Traumatique) ou encore ESPT (Etat de Stress Post Traumatique).
Et c’est reparti pour une deuxième consultation, plus longue cette fois, et compris dans le forfait, en expliquant à cette patiente que cela se soigne très bien, de nos jours, avec un IRSS (antidépresseur sérotoninergique) et une thérapie comportementale (debriefing). Rendez vous dans une semaine...
Et si j’avais donné du PRIMPERAN* devant ces nausées ? Elle est là, toute la différence entre un traitement symptomatique et un traitement étiologique.
Les personnes atteintes de PTSD, sont des gens, prédisposés, présentant déjà une personnalité anxieuse (de par l'éducation), ayant vécu des situations particulièrement anxiogènes (guerre, attentats agressions, maladies…) et qui développent, au décours de ce stress initial, un trouble anxieux perturbant la vie de tous les jours. Les retards de diagnostic sont parfois beaucoup plus long (10 ans) dus, là, à la faute des médecins qui auraient dû porter le diagnostic plus tôt.
08:47 Publié dans Médecine | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : médecine, santé, société, blabla de fille, blabla de femme, femme
Commentaires
Dur métier que celui de médecin ! Imagine un jeune médecin face à ce cas : il lui aurait fait passer des tonnes examens pour rien ... pour finalement conclure à cette pathologie
Écrit par : lénia | 07/05/2008
@ Lénia - Ah, si l'on apprenait correctement la Psychiatrie aux jeunes Médecins...
Écrit par : Dr Sangsue | 07/05/2008
Ce n'est pas un peu lourd comme traitement des anti-dépresseurs ? (je demande juste par curiosité).
Écrit par : Lou. | 07/05/2008
@ Lou - Jusqu'à présent mon Psy Comportementaliste (correspondant) m'a toujours conforté tant dans mon (mes) diagnostic(s) que dans ma (mes) thérapeutique(s). Dans un PTSD AVERE, c'est le traitement. Dans ce cas, le patient n'est PAS BIEN DU TOUT, il souffre vraiment de chez vraiment.
En tant que Médecin, je déteste la souffrance, pourquoi ne pas traiter quand on a les armes pour le faire ?
Je ne suis pas vexé, mais il ne faut pas croire que la Psychiatrie est si hermétique que cela.
Question : La Psychiatrie est elle une spécialité à part entière de la Médecine ou une spécialité entièrement à part ?
;-)
Écrit par : Dr Sangsue | 07/05/2008
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