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07/08/2009

Un patient suicidaire : Utilité de la gêne et de la douleur dans l’observance thérapeutique

Je soigne un patient pas facile.

Dans ses antécédents :

- Dilatation coronarienne et pose d’un stent (« ressort » posé dans une des artères du cœur) en 2000
- Hypertension artérielle
- Hypercholestérolémie
- Tabagisme à un paquet par jour
- Insuffisance Respiratoire ou BPCO (autrefois appelé Bronchite Chronique) du fait de son tabagisme.

Ce patient « bénéficie » du 100 % pour son insuffisance coronarienne mais aussi pour son insuffisance respiratoire ; pour que l’insuffisance respiratoire soit acceptée en 100 % par la sécurité sociale, il faut que celle-ci soit sévère.

Le patient, à cause de sa gène respiratoire, ne prend que son traitement pour sa BPCO ; il ne prend ni son traitement pour la tension, ni son traitement pour le cholestérol.

Dernièrement, je le fais hospitaliser aux Urgences d’un Hôpital de la « grande ville » pour AVC (accident Vasculaire Cérébral).

Voici la fin de sa lettre de sortie du service de Neurologie :

« AVC ischémique sylvien profond gauche chez un patient aux multiples facteurs de risque cardiovasculaires non contrôlés »

Et pour cause, ce patient ne prenant pas son traitement à visée cardiologique.

Suite de la conclusion de la lettre de sortie :

« Nous demandons au patient de revoir son médecin traitant dans une semaine pour assurer le suivi concernant sa tension artérielle et son cardiologue pour le suivi. »

Explication de texte :

Continuer à fumer quand on a une insuffisance respiratoire sévère passe encore, mais ne pas prendre son traitement à visée cardio-vasculaire au risque de faire un Accident Vasculaire Cérébral, c’est carrément un comportement suicidaire.

Il faut dire que l’AVC est une pathologie insidieuse (comme l’Hypertension Artérielle) qui évolue à bas bruit sans gène ni douleur.

Gêne et douleur sont deux très bonnes motivations pour l’observance thérapeutique.

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