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29/10/2012

Ne pas prendre ses médicaments est une façon de nier sa maladie




Une femme enceinte viens me consulter car elle s’est « chopé la crève ».

Elle mouche jaune et crache jaune.

En plus, elle est enceinte de huit mois, cela n’arrange pas les choses et peut limiter la prescription.

La toux la gène beaucoup, et vlan : «  je pourrait pas avoir un sirop ? »

Je l’examine, y a d’la vie dans les poumons, ça siffle à tout va ; ça va, j’ai compris, elle fait une crise d’asthme.

"Vous n’avez jamais fait des crises d’asthme ?"

"Si, mais comme cela allait mieux, j’ai arrêté."

Je vous conseille de reprendre votre traitement avec le broncho dilatateur et le corticoïde inhalé, en continu, il n’y a pas de contre indication chez la femme enceinte, et je vais vous prescrire un antibiotique qui est compatible avec votre état de grossesse.

J’ai remarqué que dans l’asthme, les patient qui ont un asthme chronique ont tendance a négliger leur traitement, un peu comme si le fait de ne pas prendre le médicament faisait qu’il n’étaient plus malades du tout.

Une façon de nier la maladie.

Commentaires

Bonjour

Asthmatique et Sage-femme, forcément ce post m'interpelle ;-) Je pense que c'est beaucoup plus complexe que le simple déni et négation de sa maladie.
D'abord parce qu'on essaye bien de réduire la pression thérapeutique au minimum acceptable en période stable... avec parfois des périodes d'arrêt consenti y compris avec l'avis de son médecin...le tout étant de bien se connaitre pour reprendre les coorticoides a temps et ça il faut par expérience un certain apprentissage et les erreurs et conséquences qui vont avec.
Ensuite parce qu'on peut avoir des formes non typique d'asthme ou la" crise typique n'existe pas ou plus ou évolue au cours du temps dans sa symptomatologie, et là aussi et le malade et le médecin peut être trompé et avoir du mal a rapporter quelques symptomes a une maladie asthmatique réusrgente...
Enfin c'est une femme enceinte, dont là comme soignant on a souvent notre propre responsabilité en ne leur disant pas assez en amont ( avant la grossesse idéalement) qu'il n'a y a aucune contre indication au traitements habituels pendant cet état, bien au contraire, l'hypoxie foetale en cas de crise étant très certainement plus délètère. J'ai jamais autant interrogé mes patients avec ATCD d'asthme que depuis que je le suis moi même !
Dans tous ces cas il n'y a pas déni non et pourtant on risque d'arriver au même resultat que cette patiente.

Écrit par : Antinea | 30/10/2012

@ Antinea - Ce qui me déstabilise, c'est quand chez un patient, je diagnostique une maladie asthmatique, il vient me voir quelques mois plus tard en me disant qu'il a une bronchite et qu'il tousse, bien sûr, j'ai oublié son Asthme, et quand je mets le sthéto, et là, concert de sifflement en Do Majeur.

Il s'agit d'une crise d'asthme.

Vous avez arrêté votre traitement de fond de l'Asthme

Oui.

Pourtant un traitement de font doit être continue. Normalement il est dit que quand un asthmatique fait une infection type bronchite, il est de bon ton de doubler, temporairement, la dose de corticoïdes inhalés, et comme...

Il n'y a pas de passage systémique des corticoïdes inhalés...

C'est sans risque.

Le but du jeu, à mon avis, c'est comme pour toute la médecine, un patient bien traité ne doit plus faire de crise.

Sinon il est "maltraité" : soit il est mal soigné, soit il prend mal, ou pas du tout, son traitement.

Mais je suis un affreux rationaliste

Écrit par : Dr Sangsue | 30/10/2012

je ne pense pas à un déni mais plutôt de la prudence. quand on est enveinte, on a peur pour le bébé

Écrit par : ompha | 05/11/2012

@Dr Sangsue: que peut penser un rationaliste sur un patient ui prend ses médicaments et apparemment est sur-traité, et sur-dosé en plus? Si le mêmem type d'examen indiquait pendant des mois une atteinte et le nouveau (un autre modèle d'appareil) qu'il n'y a aucune atteinte (ce qui est une super bonne nouvelle, si c'est la vérité)? Que peut penser un pessismiste né?! Lui, ne sait plus trop quoi penser et surtout comment gêrer, classer cett info.

Bonne soirée

Écrit par : Chantal | 05/11/2012

@ Chantal - Normalement un patient chronique (même aigu) ne doit être ni sur dosé (à cause des effets secondaires), ni sous dosé (inefficacité).

Cela se mesure par des appareils et des chiffres (Tension, Bilan biologique...).

Normalement, le maître à bord est le Médecin, c'est lui qui "pilote" le traitement.

A lui d'écouter le Patient et au Patient de poser les questions au Médecin.

In fine, mon point de vue est le suivant : si traitement n'est pas bon ou mal suivi, il faut l’arrêter.

C'est un raisonnement binaire, ou on traite efficacement, ou on ne traite pas.

Il ne peut y avoir de demi mesure.

Désolé pour cette réponse un peu rigide, mai qui a l'avantage à mon avis d'être claire.

Le Médecin propose, le Malade dispose.

Écrit par : Dr Sangsue | 06/11/2012

"Le Médecin propose, le Malade dispose."
Ah bon c'est pas l'inverse ?

Écrit par : ompha | 06/11/2012

;-)

Écrit par : ompha | 06/11/2012

non Ompha : on dit "l'homme propose et la femme dispose"
;-)

et Molière a écrit :
" le médecin malgré lui" et "le malade imaginaire" (non pas sur la tête, aïe, pas sur la tête !)

Écrit par : Artemis | 06/11/2012

@ompha & Artémis - Cette citation est bien : « L'homme propose, et la femme dispose. »,c'est une citation de Jules Renard... Merci evene.fr (http://www.evene.fr/citations)

Ma citation n'est que pâle imitation.

Écrit par : Dr Sangsue | 06/11/2012

@Dr Sangsue: pourquoi désolé? Jusque maintennat, j'ai suivi le "pilote", jusque aiyant eu des problèmes avec son personnel administratif au point que je ne vais plus. J'ai consulté une autre médecin pour une seconde opinion, j'avoue le doute existe et aussi déjà un petit jeu sur la définition de la maladie (selon le pays ou l'opinion a des variables assez intéressantes, sauf l'enjeu est trop importante - en cas d'erreur elle ne se ratrappe point en cas de sous-traitement). Donc, je comprend la pensée du second pilote mais ne suis pas convaincu du tout. Pour le Sur-dosage, je le savis mais enfn le résultat est là - sauf est-ce dû au traitement au plutôt à la nette diminution de stress?! LA réponse, il me le faudra trouver seule, car mon MG ne veut que soigner une maladie, mais point en parler.

Bof! La foret me le dira peut-être! J'ai constaté il est nettement moins fatigant de marcher 10 kms dans la journée que de passer une demi-journée en CHU avec les divers examens à faire avant de voir le médecin et les attentes - au bout de 6 heures mon cerveau s'est mis en stand by.

@Artémis: rien ne vous inspire avec les toutous? J'ai jamais pu lire ces deux oeuvres de Molières. Je l'ai regrette à chaque année scolaire qu'il ne soit pas au programme.

Bonne soirée et merci

Écrit par : Chantal | 06/11/2012

@ Chantal : les toutous ????
Pour ce qui est de Molière, il est toujours temps, et puis c'est gratuit !

http://www.ebooksgratuits.com/ebooks.php?auteur=Moli%E8re

Bonne lecture :)
@Doc : eh oui, sacré Jules, il avait bien raison d'ailleurs. Sauf qu'aujourd'hui, les femmes se sont mises aussi à proposer. mais où va donc le monde ;-))

Écrit par : Artémis | 06/11/2012

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