18/04/2008
Une femme amoureuse : une thérapie sexologique brève
Je soigne depuis longtemps un patient attachant, trés particulier, trés intelligent, sachant y faire en affaire, parfois un peu envahissant, certainement, encore à son âge, en quête de reconnaissance.
Un jour, lors d'une consultation:
- j'ai dis à ma fille de venir vous voir. Elle vivait à Paris est mariée avait un trés bon métier q'uelle a quitté, son mari aussi d'ailleur, et maintenant je l'héberge. Elle voit régulièrement son mari qui descent, parfois, c'est elle qui monte à Paris. Je ne la comprends pas.
Quelques temps plus tard, coup de téléphone :
- Je suis la fille de Monsieux X, pourrais-je prendre rendez vous ?
Première consultation :
A l'heure dite, je fais rentrer dans mon cabinet, un frèle jeune femme brune d'une trentaine d'année.
- Je viens vous voir, car je suis suivie par un psychologue depuis quelques temps, mais il me dis qu'il me faut des médicament et qu'il ne peut pas m'en prescrire.
Au décours de l'entretient, trés rapidement, il en découle que , comme son père elle est aussi intelligente que lui, elle a une forte personnalité bref elle a du caractère. Elle travaillait dans un métier à haute responsabilité qu'elle a quittée pour réfléchir à sa situation.
- J'ai trompé mon mari, j'ai pris un amant. Je tiens toujours à mon mari, mais je vois toujours mon amant.
Elle présente donc des malaises avec des fourmillements des vertiges et le coeur qui bat. Autrefois on aurait qualifié cà de crise d'hystérie, puis de spasmophilie, maintenant on parle d'attaques de paniques, le terme est plus exact car ce sont des crises d'anxièté aigue.
Je lui prescrit un demi comprimé de PAROXETINE*, un anti dépresseur sérotoninergique qui marche trés bien dans les attaques de panique.
Je ne peux pas vous payer, car je n'ai pas encore la CMU.
Deuxième consultation, quinze jours plus tard :
- J'ai du mal à choisir entre mon mari et mon amant. Je tiens à mon mari. Mon psychologue me dis qu'avec mon mari nous avons des relations copain-copain. Dans ce genre de situation, surtout ne rien dire, la patient n'est pas mûre. Il est vrai que je me suis mariée pour quitter le milieu familial. Mon amant m'a fait découvrir un autre versant de la vie.
Je ne peux pas vous payer, car je n'ai pas encore la CMU.
Troisième consultation, un mois plus tard :
- Je n'ai plus de malaise, ça va nettement mieux.
- Mon amant est séparé et il a deux enfant, il me dis qu'il m'attends. Mon mari, je le vois régulièrement et me demande de revenir pour que nous vivions ensemble, il m'a même proposé de descendre pour venir vivre ici.
Je ne peux pas vous payer, car je n'ai pas encore la CMU.
Quatrième consultation, un mois plus tard :
- Pour mon travail, je suis en train de régler la situation, j'ai un proposition sérieuse.
Cela illustre bien les propos que m'avais tenu un Psychiatre lors d'une soirée de formation, propos qui m'avait beaucoup surpris à l'époque : "un bon Psychiatre, c'est celui qui modifie le mode de vie du patient".
- Mon mari descend dans quinze jours.
- Au niveau sexualité comment cela se passe t-il ?
- Je couche avec mon mari, car je veux lui faire plaisir. c'est tout différent avec mon amant.
- La PAROXETINE ne vous a pas posé problème ?
- Si au début. J'avais moins envie et je n'arrivais pas à ... conclure.
Devant cette patient en pleine procrastination et devant la situation en train de murir de façon trés accéléré, je décide de passer à l'attaque.
- Avec votre mari, vous organisez des concours de pelochon ?
- C'est un peu çà, d'ailleurs mon psy me l'a dis.
- Aimez-vous votre mari ?
- Effectivement, c'est une relation de copinages, mais j'ai peur de lui faire mal.
- Plus vous attendrez, plus vous lui ferez mal.
- Quand descend-il votre mari ?
- dans quinze jour.
- Et si vous lui annoncez à ce moment là ?
La converation dévie sur un autre sujet, puis je reviens sur la question :
- Vous avez pris votre décision ?
- Oui.
- Quand ?
- Maintenant.
Voici la feuille de CMU pour que vous soyez réglé de vos honoraires.
Un jour, lors d'une consultation:
- j'ai dis à ma fille de venir vous voir. Elle vivait à Paris est mariée avait un trés bon métier q'uelle a quitté, son mari aussi d'ailleur, et maintenant je l'héberge. Elle voit régulièrement son mari qui descent, parfois, c'est elle qui monte à Paris. Je ne la comprends pas.
Quelques temps plus tard, coup de téléphone :
- Je suis la fille de Monsieux X, pourrais-je prendre rendez vous ?
Première consultation :
A l'heure dite, je fais rentrer dans mon cabinet, un frèle jeune femme brune d'une trentaine d'année.
- Je viens vous voir, car je suis suivie par un psychologue depuis quelques temps, mais il me dis qu'il me faut des médicament et qu'il ne peut pas m'en prescrire.
Au décours de l'entretient, trés rapidement, il en découle que , comme son père elle est aussi intelligente que lui, elle a une forte personnalité bref elle a du caractère. Elle travaillait dans un métier à haute responsabilité qu'elle a quittée pour réfléchir à sa situation.
- J'ai trompé mon mari, j'ai pris un amant. Je tiens toujours à mon mari, mais je vois toujours mon amant.
Elle présente donc des malaises avec des fourmillements des vertiges et le coeur qui bat. Autrefois on aurait qualifié cà de crise d'hystérie, puis de spasmophilie, maintenant on parle d'attaques de paniques, le terme est plus exact car ce sont des crises d'anxièté aigue.
Je lui prescrit un demi comprimé de PAROXETINE*, un anti dépresseur sérotoninergique qui marche trés bien dans les attaques de panique.
Je ne peux pas vous payer, car je n'ai pas encore la CMU.
Deuxième consultation, quinze jours plus tard :
- J'ai du mal à choisir entre mon mari et mon amant. Je tiens à mon mari. Mon psychologue me dis qu'avec mon mari nous avons des relations copain-copain. Dans ce genre de situation, surtout ne rien dire, la patient n'est pas mûre. Il est vrai que je me suis mariée pour quitter le milieu familial. Mon amant m'a fait découvrir un autre versant de la vie.
Je ne peux pas vous payer, car je n'ai pas encore la CMU.
Troisième consultation, un mois plus tard :
- Je n'ai plus de malaise, ça va nettement mieux.
- Mon amant est séparé et il a deux enfant, il me dis qu'il m'attends. Mon mari, je le vois régulièrement et me demande de revenir pour que nous vivions ensemble, il m'a même proposé de descendre pour venir vivre ici.
Je ne peux pas vous payer, car je n'ai pas encore la CMU.
Quatrième consultation, un mois plus tard :
- Pour mon travail, je suis en train de régler la situation, j'ai un proposition sérieuse.
Cela illustre bien les propos que m'avais tenu un Psychiatre lors d'une soirée de formation, propos qui m'avait beaucoup surpris à l'époque : "un bon Psychiatre, c'est celui qui modifie le mode de vie du patient".
- Mon mari descend dans quinze jours.
- Au niveau sexualité comment cela se passe t-il ?
- Je couche avec mon mari, car je veux lui faire plaisir. c'est tout différent avec mon amant.
- La PAROXETINE ne vous a pas posé problème ?
- Si au début. J'avais moins envie et je n'arrivais pas à ... conclure.
Devant cette patient en pleine procrastination et devant la situation en train de murir de façon trés accéléré, je décide de passer à l'attaque.
- Avec votre mari, vous organisez des concours de pelochon ?
- C'est un peu çà, d'ailleurs mon psy me l'a dis.
- Aimez-vous votre mari ?
- Effectivement, c'est une relation de copinages, mais j'ai peur de lui faire mal.
- Plus vous attendrez, plus vous lui ferez mal.
- Quand descend-il votre mari ?
- dans quinze jour.
- Et si vous lui annoncez à ce moment là ?
La converation dévie sur un autre sujet, puis je reviens sur la question :
- Vous avez pris votre décision ?
- Oui.
- Quand ?
- Maintenant.
Voici la feuille de CMU pour que vous soyez réglé de vos honoraires.
Ceci illustre bien les propos que je n'avais pas bien compris à lépoque, propos que m'avais tenu un Psychiatre lors d'une soirée de formation médicale continue : "un bon Psychiatre, c'est quelqu'un qui change le mode de vie des gens".
13:44 Publié dans Médecine | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : santé, médecine, société, blabla de filles, blabla de fille, blabla de femmes, blabla de femme
Commentaires
Oui tout à fait !
En gros c était quoi son problème ? l incapacité de prendre des décisions ?
Écrit par : Lénia | 18/04/2008
@ Lénia - Procrastination, certes, mais elle a eu un sacré courage pour quitter le domicile conjugal.
C'est dur d'accepter que l'on s'est trompé, c'est parfois dur de prendre une décision. Beaucoup de gens n'arrivent pas à vivre en fonction de leurs aspirations.
C'est dur de devenir adulte.
Je n'ai servi que de catalyseur. Simple catalyseur, mais du platine quand même ! Vu le travail fourni et... en si peu de temps.
Écrit par : Dr Sangsue | 18/04/2008
c est la maladie des fonctionnaires ça !
Écrit par : Lénia | 18/04/2008
@ Lénia - Non elle ne travaillait pas dans la fonction publique, loin de là.
Je ne peux en dire plus malheureusement.
Écrit par : Dr Sangsue | 18/04/2008
Non mais je parlais de la procrastination qui est pour moi LA "maladie" du fonctionnaire !
;o)
Écrit par : Lénia | 18/04/2008
un bon livre à recommander dans ces cas là : je l'aimais de Anna Gavalda : elle se donne le droit à l'erreur... et change sa vie..
Écrit par : unegrossefeignassedefee | 18/04/2008
@ unegrossefeignassedefee - Je l'ai lu, j'ai bien aimé, c'est un live "féminin" la psychologie féminine, du peu que j'en sais, me semble bien adapté.
@ Lénia - Je crois que pour les fonctionnaires, cest comme pour les médecins et comme toutes les professions, c'est comme le zizi de Pierre Perret, il y en a des petits, des gros, des méchants, des vaillants et des fénéants ;-).
En fait je ne sais pas si elle procrastinait, je crois qu'elle mûrissait sa décision... Le Psychologue avait débuté le travail, et moi j'ai achevé le sale boulot... Pour 4 x 1/2 h = 2 h et 22 €, soit 11 € de l'heure, une belle satisfaction intellectuelle qui n'est pas trés rentable. Qui, de nos jours, travaille pour 11 € de l'heure ?
Enfin, satisfaction purement personnelle et totalement gratuite, cette note a été écrite sous SUSE Linux 10.3 ;-)
Écrit par : Dr Sangsue | 19/04/2008
Ah suse ! là tu me fais rire j explique la semaine derniere monsieur lénia, me dit en rentrant : "on boit une suze" et paf il jette un magazine sur la table, moi femme curieuse je regarde et en titre il y avait écrit "Suse ..." bref ... ah !!! Je te parle de ça et de la souffrance conjugale liée à linux (car j écoute plus) le pire, c est qu il vient chez toi régulièrement pour suivre les infos de linux @ Cie ... Du coup ben j en taquine deux d un coup : toi et lui ...
Sinon c est vrai pour le prix horaire c est trop peu, mais tu connais déjà mon avis sur la question je ne vais pas m étaler ...
Écrit par : Lénia | 19/04/2008
Les commentaires sont fermés.