Orthophonie et timidité, une consultation de pas de porte

- « Allo ? »

- « Bonjour docteur, pourriez-vous me préparer un certificat pour ma fille, c’est pour un bilan orthophonique ».

Un peu plus tard la patiente arrive à la consultation.

Je rédige donc le certificat de bilan orthophonique avec séances si nécessaire.

Sur le pas de la porte, en sortant de la consultation, je dis à la mère : « votre fille n’est elle pas timide ? »

- « Si, docteur, beaucoup ».
- « Avec les séances d’orthophonie, vous devriez la mettre au centre aéré, et plus tard, l’envoyer en colonie de vacances, invitez aussi des copines à venir dormir à la maison et qu’elle aille, elle aussi, dormir chez ses copines »

Cette petite histoire appelle deux commentaires :

Il est important parfois de livrer un message tout en fin de consultation, sur le pas de porte.

J’ai remarqué, à chaque fois, pratiquement, qu’il ya un problème « psy » associé à un problème orthophonique.

Exanthème subit, Roséole, pseudo Rubéole ou sixième maladie

Une maman vous adresse sa petite fille d'un an car depuis trois jours elle a de la fièvre à 39° C.

Ce qui l'inquiète , c'est que la fièvre était à 40° C, hier soir.

Vous tournez autour de l'enfant, il n'est pas abattu et vous ne trouvez rien de patent, pas de rhinopharyngite, par acquis de conscience vous regardez les tympans, normaux.

Cependant existe sur le thorax une éruption rosée.

Bon dieu ! Mais c'est bien sûr : c'est un exanthème subit.

L'exanthème Subit est une affection virale du jeune enfant se caractérisant par une fièvre élevée sans aucun autre symptôme, au troisième jour la fièvre tombe et cède le pas à une éruption rubéoliforme sur le thorax. Il n'y a aucun traitement hormis le Paracetamol pour faire chuter la fièvre en dessous de 38° C.

Entorses en règles

Entorse externe de la cheville




J'ai aidé au « remplacement » d'un collègue qui a été fort longtemps absent de son cabinet.

Dernièrement, je vois un de mes « patients » en tout cas pas fidèle et, surtout, pas patient, car s'étant fait une entorse l'après midi de la semaine où je ne consulte pas, il se précipite chez ce collègue...

Qui lui prescrit : une radio de la cheville et une échographie de la cheville, manque une IRM (humour:-(), ah j'oubliais, une attelle et un arrêt de travail d'une semaine.

Ma bonne pratique à moi :

 - Rarement d'arrêt de travail
 - Pas de radio sauf si douleur persiste une semaine (arrachement osseux).
 - Surtout pas d'attelle
 - Et surtout de la kinésithérapie proprioceptive de la cheville (traitement de base essentiel)
 - On peut rajouter un pansement occlusif le soir avec un gel AINS pendant 3 à 4 jours, a visée antalgique.

Voili voilà les joies du métier.

Tout se perd ma bonne dame, tout se perd.

Ne fermez pas l'enveloppe

Docteur, ne fermez pas l'enveloppe !

C'est par ces mots que cette patiente de 70 ans clôture la consultation , c'est pour faire une photocopie pour mon dossier médical, rajoute t-elle.

Certes, ou pourquoi pas, plutôt, consulter un autre medecin auquel je l'envoie !

Et dire que pour des douleurs du cou irradiant dans l'occiput elle me demande un IRM du... cerveau, de peur que ce soit une tumeur cérébrale.

Moi, de l'envoyer vers un neurologue, un médecin de plus parmi les nombreux qu'elle a consulté de plus (j'allais dire épuisés), car, bien entendu, pour ses douleurs persistantes, elle ne veux pas consulter le centre anti douleur.

Et, en fin de consultation la petite phrase assasine : "Docteur, ne fermez pas l'enveloppe".

D'un ton de la confidence je lui réponds, avec humour : je ferme de moins en moins les enveloppe maintenant.

Trois ans plus tard

Crédit Photo : http://combatsdroitshomme.blog.lemonde.fr/

 

Il y a trois ans, j’avais perdu de vue une patiente de 40 ans.

Suite à une troisième grossesse un peu difficile et un contexte familial particulier, elle avait développé un Etat Dépressif que j’ai réussi, tant bien que mal, a traiter pendant six mois.

Au niveau du contexte familial elle était divorcée, mère de deux enfants d’un premier lit. Elle, professeur certifiée du secondaire se marie avec un professeur d’université qui voulait un enfant d’elle (et, surtout, de lui). Ce professeur a une estime de lui un peu démesurée et une structure de personnalité « un peu » rigide.

Cette patiente surgit trois ans plus tard dans mon cabinet médical, car elle veut un certificat.

Elle demande le divorce.

Hallux Valgus, oignon et Quintus Varus : C’est pas le pied !

Hallux Valgus

Une jeune femme de 25 ans vient me consulter pour une insensibilité de la face interne de l’orteil droit.

Elle est très inquiète car elle croit avoir du pus dans l’orteil, pire, elle a peur de perdre son orteil.

A l’examen, il n’y a pas de panaris, par contre existe un hallux valgus et un quintus varus des deux pieds et surtout un assez volumineux oignon au niveau de la métacarpo phalangienne (articulation du gros orteil) droite. Dans ce cas, on peu incliner vers une prédisposition congénitale

Voila ce qu’occasionne sur un pied fragilisé le port de talons trop hauts.

D’autant plus que ces derniers temps elle a marché beaucoup plus que d’habitudes (déjà qu’elle va travailler à pied) et là, en plus, elle a été en pèlerinage à Lourdes…

Je l’adresse à un correspondant Rhumatologue. A mon avis, il faut éviter le port de talons hauts et porter, quand cela est possible (en hiver) des semelles orthopédiques avec appui rétro-capital.

Et, en plus, elle se marie dans un mois. Je lui conseille de danser… pied nus (comme les danseuses)… Grimace de sa part.


Article de vulgarisation à lire : http://www.epitact.com/

Merci Gogol : http://fr.wikipedia.org/wiki/Hallux_valgus

Qu'est-ce q'un éco-Tartuffe ?

En réponse à un post de kinia, une petite vidéo explicative sur l'écologie politique.

 

Un Trouble Panique pas évident

Une belle jeune fille, bien habillée décontracté, animatrice sportive, de 20 ans viens consulter pour malaises. Cela ne sent pas l'organique, mais le fonctionnel, des manifestations somatiques de l'anxiété. Je lui prescrit du Magnésium, comptant sur l'effet placébo.

Elle reviens me voir quinze jours plus tard avec les mêmes troubles, des manifestations vertigineuses avec nausées et, parfois, des vomissements, au point qu'elle apréhende le sport et, même, le fait de sortir. Le Magnésium, nada, lui a fait autant d'effet qu'un cautère sur une jambe de bois.

A l'interrogatoire, au DSM IV, il manque un critère d'inclusion pour classer ces manifestations dans l'apellation Trouble Phobique avec agoraphobie, mais il est parfois difficile d'interroger les gens et d'interpréter ce qu'ils veulent bien nous dire, ou ne pas nous dire.

Bref, elle n'est pas bien du tout.

Devant cela, je lui prescrit, sur sa demande, un bilan biologique avec TSH de 3° Génération et Ferritine ainsi qu'une lettre pour un ORL pour ses vertiges, cela pour ne pas passer à côté d'une éventuelle cause organique.

Je lui prescrit, quand même, pour gagner du temps, elle commence sa saison dans un mois, un antiépresseur sérotoninergique qui a l'AMM dans les Troubles Anxieux. Un antidépresseur séotoninergique mets un mois pour agir sur un Trouble Panique.

Un test d'épreuve.

Mais elle de me rajouter, en fin de consultation que qand elle avait 17 ans, elle avait quitté le domicile familial car elle avait des problèmes avec son père, et, à ce moment là, me dit-elle, elle avait présenté quelque chose qui ressemblait furieusemet à ce que j'appelle attaques de panique.

Réponse dans un mois.

Médecin de Famille

J'ai connu ce jeune Chirurgien Dentiste alors qu'il n'était encore qu'un gamin. Même qu'une fois, je l'ai envoyé à la clinique pour suspicion d'Appendicite, c'étai une Adénolymphite Mésentérique.

Puis il est devenu adolescent, un adolescent à problème . Petits enfants, petits problèmes, grands enfants, grands problèmes. Là, c'était de gros problèmes d'opposition aux parents, des gens intruits, des profs, instruits peut être... Des problèmes de Hash de benzo et d'alcool.

Il franchit le capde l'adolescence, et commence ses études supérieurs, il rate Médecine, il voulait être Psychiatre, il deviendra Dentiste.

Il revient me voir, car il n'est pas bien et voudrait être orienté vers un Psy. Il est marié et a un enfant de moins d'un an. Je fais une lettre vers un comportementalisme en parlant de TAS (Trouble d'Anxiété Sociale) nom scientifique de la timidité et de manque d'estime de soi.

Ce jeune patient revient de loin : Il n'a que la trentaine, un bon métier et a la chance d'avoir une pathologie commencée dans l'enfance, diagnostiquée et, maintenant, curable par les Thérapies Comportementales.

La Médecine Générale c'est, parfois, encore, le médecine de famille, et là, l'aspect curatif peut s'exercer sur une génération.

Apport de l’IRM dans l’étude sexologique du rapport sexuel

Le 18 décembre 1999*, Willibrord Weijmar Schultz, Pek van Andel, Eduard Mooyaart, et Ida Sabelis publient dans le très sérieux BMJ (British Médical Journal) un article au titre évocateur :

"Magnetic resonance imaging of male and female genitals during coitus and female sexual arousal"

L'article (en anglais) se trouve à ce lien : http://www.bmj.com/content/319/7225/1596.full

Le résumé de cet article original :" Imagerie par résonance magnétique des organes génitaux masculins et féminins au cours du coït et excitation sexuelle féminine" est le suivant :

"Les images obtenues ont montré que pendant les rapports sexuels dans la «position missionnaire», le pénis a la forme d'un boomerang et 1/3 de sa longueur est la racine du pénis. Au cours de l'excitation sexuelle féminine sans rapports sexuels, l'utérus a été élevé et la paroi vaginale antérieure s'est allongée. La taille de l'utérus n'a pas augmenté pendant l'éveil sexuel".

On peut trouver sur YouTube la vidéo correspondant à cet article



Pour ces travaux les auteurs ont obtenus, en 2000, l'Ig® Nobel Prize.


* BMJ 319 : 1596 (Published 18 December 1999)



Notes complémentaires :

The Ig® Nobel Prizes

http://improbable.com/ig/

Prix Ig Nobel : http://fr.wikipedia.org/wiki/Prix_Ig_Nobel

Colique parotidienne : Une lithiase salivaire

Crédit Photo : http://www-sante.ujf-grenoble.fr/

 

Ce jeune patient, un peu OUF, se précipite de la salle d’attente dans votre bureau, il s'y jette carément.

Il vous dit qu’il a le nez qui coule mais qu' il a mal quand il se met à table, des douleurs violentes au niveau de la glande parotide gauche (les glandes parotides se situent sous les oreilles, d’où le terme d’oreillons).

Bingo, ce jeune patient un peu OUF, a de fortes chances de présenter des coliques parotidiennes dues à un calcul du canal de Sténon, une lithiase salivaire.

Lettre faite à l’ORL.

De l’intérêt de retourner voir son médecin traitant

 - « Docteur Sangsue, c’est l’éducatrice de la jeune X. Je vous téléphone car elle a toujours mal au dos ».

Moi, dérangé en pleine consultation, essayant de réfléchir. C’est sympa, au lieu de me l’amener, on téléphone. Enfin je me souviens.

 - « Mais il s’agit d’une déchirure musculaire, je lui ai fait passer une échographie, elle en a pour deux mois ».

 - « Ah, je ne savais pas ».

Il est vrai que la jeune X, m’avait été amenée par un autre éducateur qui s’était empressé de me ramener l’échographie sans l’intéressée (tant pis pour les honoraires).

Conclusion : de l’intérêt de retourner voir son médecin traitant.

Les débuts de la Médecine Triomphante, la médecine des années 50

Poumon d'acier

Cet  article fait suite à un commentaire de maudub contenant l’expression pertinente « Médecine Triomphante ». C’est ce qui m’a inspiré cet article.



L’histoire de la Médecine a ceci de fascinant, c’est d’agencer, dans le temps, les différentes découvertes médicales, et, d’autre part, c’est une source inépuisable d’histoires. Quand j’étais gamin j’adorais l’histoire naturelle, ce qui m’a fait aimer la médecine : Etant resté enfant quelque part, j’ai toujours aimé qu’on me raconte des histoires, enfin cela dépend de quelles histoires.



Dans les années cinquante, la Médecine connu des progrès foudroyants, ceux-ci fusaient de tous les côtés, un véritable feu d’artifice. L’Europe, et l’Amérique, étaient en plein boom économique, et, certainement, aussi, à l’époque, la recherche devait coûter moins cher, la recherche clinique étant moins rigoureuse.

On doit à la Médecine des années cinquante la découverte du vaccin antipoliomyélitique (vaccin Salk et vaccin Sabin contre la polio), ainsi que la découverte du BCG (vaccin contre la tuberculose, Calmette et Guérin).

Ce sont les épidémies de Polio qui ont permises la naissance de l’Anesthésie moderne avec la mise au point des poumons d’acier puis des respirateurs artificiels. Quand aux progrès de l’Anesthésie, ils sont redevables, aussi, à la Psychiatrie et à la découverte du premier Neuroleptique : le LARGACTIL* (Charpentier et Laborit).

Les progrès de la Néphrologie dus au Professeur Hamburger (le père de Michel Berger) permirent aussi à cette spécialité nouvelle, la Néphrologie, de faire décoller l’Anesthésie, un des premiers découvreurs en Anesthésie Réanimation fut le Professeur Hamburger lui-même.

Les progrès en Anesthésie et en Réanimation permettent ainsi l’envol spectaculaire de la chirurgie cardiaque (opération de Blalock-Taussig chez les « Enfants Bleus ») et de la neurochirurgie.

La Médecine des années cinquante lutte contre la tuberculose avec la prévention (BCG et isolation des contagieux en Sanatorium*), le dépistage et traitement, au début palliatifs (Pneumothorax, Thoracoplastie), puis on découvrit le premier antibiotique antituberculeux : le RIMIFON* (ISONIAZIDE).

Retours vers la Psychiatrie : on remarque que les patients tuberculeux et dépressifs traités par RIMIFON* guérissent de leur dépression, le premier antidépresseur est né, il appartient à la classe des IMAO. Assez rapidement on découvre les antidépresseurs tricycliques. Mais là, on s’approche de la Médecine des années 60

A l’époque, le Professeur Milliez s’intéresse à l’Hypertension artérielle, il a la chance de pouvoir manipuler les premiers antihypertenseurs que sont les diurétiques mercuriels.

Le Professeur Robert Debré était mondialement connu pour ses recherches en Pédiatrie.

Toutes ces découvertes sont Françaises, c’est dire si la France occupait une place de choix pour ce qui est du progrès médical.

A l’époque, dans les années 50, les chefs de cliniques Français allaient en stage en Amérique pour ramener les techniques nouvelles pouvant faire avancer les choses. Ainsi fut fait pour la chirurgie cardiaque et, avec le Professeur Vilain, la chirurgie de la main.



Bref, pour utiliser une terminologie à la mode, on peut dire que la médecine des années cinquante est une Médecine interconnectée.



* A lire l’Hôpital d'Alphonse Boudard

De l'utilité de garder les dossiers médicaux

 

 

Un patient chez qui vous avez diagnostiqué et fait prendre en charge au CHU de la Grande Ville pour un Cancer du Testicule (eh oui, c'est ça la Médecine Générale, faire prendre en charge), ce patient vient vous voir, il est guéri depuis belle lurette de son cancer, il a même deux enfant, il veut faire un emprunt.

Pour cela il a besoin du simpiternel certificat médical.

Après avoir recherché dans son dossier, cela fait d'ailleurs longtemps que je ne l'ai vu, d'ailleurs tiens c'est vrai on n'a pas signé le papier de Médecin Traitant. Je retrouve les renseignement que me demande le formulaire, entre autre, la forme histrologique du cancer, dans ce cas un séminome.

Pour cela je suis remonté dans les années 2000, cela fait plus de dix ans maintenant.

Le temps passe drôlement vite (cela illustre si bien le poème de Ronsard "Mignone allons voir si la rose".

Je me lance donc dans la rédaction du cocument qui permettra au patient d'emprunter ses 200 000 €.


Pour finir trois considérations :


Notion de fidélité :

La notion de fidélité comme toute notion a une valeur relative : je pense ne plus revoir ce patient.


Notion de prescription en matière de droit médical :

Combien de temps un médecin doit garder un dossier médical ?

Trente ans, plus, si le patient est mineur, la différence entre l'âge et la majorité, soit, pour un nourrisson, 48 ans. Cela changera certainement un jour.


Les bons et les mauvais cancers :

Il y a de bons cancers (testicule et thyroïde) et de mauvais (poumon et pancréas), certains cancers s'améliorent dans leur trauitement (cancer de l'intestin).



Avec tout ça, je suis sorti en retard de la consultation.



Mignonne, allons voir si la rose

A Cassandre

Mignonne, allons voir si la rose
Qui ce matin avoit desclose
Sa robe de pourpre au Soleil,
A point perdu ceste vesprée
Les plis de sa robe pourprée,
Et son teint au vostre pareil.

Las ! voyez comme en peu d'espace,
Mignonne, elle a dessus la place
Las ! las ses beautez laissé cheoir !
Ô vrayment marastre Nature,
Puis qu'une telle fleur ne dure
Que du matin jusques au soir !

Donc, si vous me croyez, mignonne,
Tandis que vostre âge fleuronne
En sa plus verte nouveauté,
Cueillez, cueillez vostre jeunesse :
Comme à ceste fleur la vieillesse
Fera ternir vostre beauté.

Pierre de RONSARD   (1524-1585)

 

Exigence

Coup de fil juste avant la fin de ma consultation du matin, une voix inconnue, ce n’est pas l’un de mes patients.

 - « Je vous téléphone pour avoir une consultation ».

 - « Désolé, j’ai terminé ma consultation. Mais vous pouvez venir cette après midi ».

 - « Et vous pouvez pas m’attendre ? »

Une utilisation détournée d’un ordinateur en Consultation Médicale

Cette anecdote illustre bien un aspect original de l'utilisation détournée d’un ordinateur dans un Cabinet Médical.

Dernièrement, une patiente, la soixantaine, viens à la consultation, car elle a des plaques rouges sur presque tout le corps.

A l’examen clinique, il s’avère que cela ressemble fortement, bien qu’elle devrait être plus jeune, mais après tout il n’y pas d’âge, et en plus on est au printemps, cela ressemble fort à un PRG (Pityriasis Rosé de Gibert).

Pour lui montrer que j’ai de fortes chances de n’avoir pas tort, je vais chercher sur mon ordi un atlas de dermatologie que m’avait donné un Labo en « cadeau de laboratoire », ceci ne serait donc plus possible de nos jours.

La patiente de s’exclamer : « Ah, effectivement, c’est tout à fait ça ! »

Déchirures musculaires

Echographie d'une déchirure musculaire.

J’ai vu, il y a 15 jours, une jeune fille de 17 ans suivie par un éducateur (pour une sombre histoire d'attouchements sexuels). Je l'ai vue pour une douleur pas trés claire pouvant évoquer une déchirure musculaire, parfois, en médecine il faut avoir de l'immagination.

Aujourd’hui, je revois l’éducateur, il est seul, la jeune patiente n’est pas venue avec lui. Il me tend le compte rendu de l’échographie : c’est bien une déchirure musculaire. Le hic, c’est que comme ma jeune patiente n’est pas là, je ne serai pas honoré de ma « consultation », pourtant ce n’était pas facile à diagnostiquer. C’est la vie.

Deuxième consultation, le même jour, une étudiante ingénieur consulte pour « mal au dos » et pour un gain de beauté qui l’inquiète, elle l’a découvert lors de son « mal au dos » et comme il faut un mot pour le dermato… elle en profite (c’est le cas de le dire ) pour faire d’une pierre deux coup ; et hop, par la même occasion un bon d’échographie – lors d’une séance de danse, elle a ressentie une violente douleur, c’est ce qui me fait songer à une déchirure.

Troisième consultation, le même jour, une ex étudiante en neuroscience, maintenant, elle fait des études de musique, consulte pour une douleur latéo costale droite. Un peu plus tard dans la consultation, elle me narrera les circonstances de l’accident. Un camarade de la classe de musique l'avait invité chez elle, il l’avait fait boire et avait bu aussi, résultat des courses : une vraie tentative de viol, pendant laquelle il l'avait écrasé sous lui.

On pourrait penser, là aussi, à une déchirure musculaire.

En effet, au niveau du thorax, il y a le contenu (les poumons et les plèvres) et le contenant, la paroi costale (les côtes et les muscles costaux).

Mais, dans cette dernière histoire, il s’agit, très certainement d’une fêlure de côte.

Une jeune femme battue

 

Je fus intrigué par une jeune patiente, bien coiffée avec des mèches blondes, accompagnée par une femme, la cinquantaine, sa mère ?

Enfin, arrive le moment de la consultation. La jeune fille se lève, a un moment d’hésitation, moi de die à la personne accompagnante, si vous voulez venir, cela ne me dérange pas.

Elles pénètrent, toute les deux dans le bureau.

« Je vais parler pour la jeune fille, je suis une voisine ». L’accompagnante me dit que la jeune fille (elle a 17 ans) désire porter plainte contre son copain qui la bat.

Donnez-moi votre carte vitale, dis-je en m’adressant à la jeune fille – Je l’ai perdue, je ne serai donc pas honoré. J’ouvre, dans l’ordinateur, un dossier à la main.

Je rédigeais donc le certificat de coup et blessure.

Le plus surprenant, dans la consultation, c’est que juste avant moi, elles avaient été consulter une consœur qui leur avait dit : Et ce n’est que maintenant que vous venez consulter, elles étaient parties.

Une autre chose m’a choquée, c’est que son lobe d’oreille gauche avait été, en partie déchiré par la boucle d’oreille et, surtout, grâce à l’intervention musclée de son petit « copain ».

La toute première radiographie

Radiographie de la main de Madame Bertha Röntgen


Wilhelm Röntgen réalisa, en 1895, le premier « roentgenogram », la toute première radiographie, celle de la main de sa femme, Bertha Röentgen, où l’on distingue la bague qu’elle portait.

Cette simple radiographie nécessita une pose de... 20 minutes !

Le pied de la danseuse

Le pied de la danseuse



J’ai soigné récemment une danseuse.

Elle est venue consulter pour de très importantes ampoules de la plante du pied droit, au niveau de l’arche antérieure, (elle est droitière, son pied d’appel est donc le pied droit), mais la peau était intacte. Il n’a donc rien à faire et attendre que Dame Nature œuvre soit dans 8 à 10 jours.

Pourquoi ces ampoules de la plante du pied ?

Elle avait dansé pied nu pendant une heure sur un revêtement inadapté, trop rugueux.

C’est pour cela que, classiquement, pour que le pied puise glisser, mais pas trop, la meilleure surface, c’est le bois ; d’autant que le bois amorti les chocs lors de la retombée du corps de la danseuse.

On comprend, aussi, l’utilité des chaussons de danse.

Petites causes grands effets : pas de chaussons -> ampoule -> pas de danse pendant 10 jours.

En Médecine, il vaut mieux, parfois, ne rien faire et laisser agir Dame Nature, que d’avoir un effet iatrogène.

 

 

P. S. :Autrefois, on utilisait l'acide picrique et ICI dans les brûlures (les ampoules sont des brûlures au deuxième degré) ; ne pas appliquer quand la "cloque" est ouverte.