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24/10/2011

Placement



Je suis depuis plus de dix quinze ans une patiente qui a, maintenant, 89 ans.

Son état de santé s’est dégradé lentement et progressivement.

Assez rapidement, le diagnostic de Maladie d’Alzheimer a été porté, puis celui, comme c'est assez fréquent dans le cas de la maladie d'Alzheimer, de Maladie de Parkinson (c'est ce que l’on appelle une comorbidité), cette patiente à été mise sous EXELON, dans un premier temps, puis, pour sa Maladie de Parkinson, on lui adjoint du MODOPAR.

Ses pathologies se sont stabilisées pendant très longtemps, peut être cela fut il dû aux médicaments, mais plus certainement à l’évolution très lente de ses pathologies. Il faut savoir parfois être modeste dans l’exercice de la Médecine.

Tout ne se passait pas trop mal, quand soudain, elle fit une chute, et se fit un tassement vertébral (c’est, en fait, une fracture de côte) qui révéla une Maladie Ostéoporotique. A sa thérapeutique, le Rhumatologue, à qui je l’adressais, rajouta, outre du Calcium et de la Vitamine D3, du FOSAMAX.

Une mise en place d’une hospitalisation à domicile fut mise en place

Elle fit à nouveau une deuxième chute, avec de nouveau, un tassement vertébral. Le Rhumatologue changea le FOSAMAX pour du PROTELOS, on sait, maintenant, qu'après 80 ans, cela n’est pas très prudent, à cause du risque de Thrombose, souvent suivi de la redoutable Embolie Pulmonaire, les personnes agréées bougeant peu, ce qui est un facteur de risque de Thrombose.

Malheureusement, elle fit, selon l’adage, jamais deux sans trois, une troisième chute, avec, de nouveau, un Tassement Vertébral, mais, là, elle ne s’en remis pas, elle ne se déplaça quasiment plus, restant, la plus part de son temps, assisse dans on fauteuil, regardant la télévision. Le Rhumatologue changea le PROTELOS pour une injection annuelle, en Intra Veineux, d’ACLASTA.

Mais, entre temps, sa Maladie d’Alzheimer s’aggrava, progressivement, insidieusement. Cela commençait à poser problème au fils et à la belle fille qui l’hébergeait.

Un jour, je vis venir deux messieurs, à la consultation, c’étaient les deux autres fils de ma patiente. Ils me racontèrent que les choses se dégradaient de plus en plus à la maison, et que, si son autre frère et sa belle sœur, fermaient les yeux, ne voulant pas admettre la triste réalité des faits, la gestion de la situation devenant impossible, un placement devenait indispensable. Ils terminèrent l’entretien avec la formule que je redoute : « Surtout, ne leur sites rien ».

Cela tombait bien, elle devait, aller en consultation, dans le service de gériatrie où je l’avais adressée au début de sa Maladie d’Alzheimer. J’avais des affinités avec ce service depuis que j’avais passé le Diplôme Universitaire de Gériatrie. J’jusqu’à ce jour, je n’avais jamais eu à m’en plaindre. Dans la lettre de liaison, je précisais qu’un placement en Maison de Retraite me semblait devenir indispensable. La réponse fut surprenante, elle confirma la situation à la famille mais il ne fut pas remis à la famille la moindre liste de Maisons de Retraite,

Et la lettre que m'envoya du médecin hospitalier fut du même acabit,

En gros :

« Démerdez-vous ».

23/10/2011

Acupuncture et Sexualité

13/10/2011

Le médecin généraliste, le « fou » et le psychiatre : la Psychiatrie du Généraliste

 Dans de nombreux Blogs Médicaux, beaucoup plus sérieux que le mien, et beaucoup plus connus que le mien, jalousie quand tu nous tiens ;-), il est vrai que le mien est plutôt un "Blog Médical" atypique et n'a, presque plus, de médical que le nom. Dans ces Blogs Médicaux « Officiels » il est souvent question de la relation Médecin Malade, celle-ci est analysée, décortiquée, théorisée, c’est l’occasion de citer des philosophes connus ou, le must, inconnus, du moins, du commun des mortels. Il est, aussi, souvent question d’Ethique Médicale, avec, parfois, auto flagellation, je vous convie à lire le Blog de Borée, ou le Blog de, l’incontournable, Martin Winkler. Martin Winkler (Dr. Marc Zaffran de son vrai nom), n’exerce, d'ailleurs, plus la Médecine Générale, maintenant, il vit de sa plume, il ne vit plus des "maux", mais il vit des "mots".

Chers collègues, je terminerai, peut-être, le troll sur la Maltraitance, sujet à la mode actuellement. Certes, s’il y a des médecins maltraitants, il y a, aussi, des patients mal « traités », mais, parfois, non par éthique médicale, mais, souvent, tout simplement, par manque de connaissances.

Effectivement, Borée, il n’y a pas de médecine utopiste, n’oublions pas qu’outre l’aspect humain (la datte fourrée si chère à Claire Brétécher dans sa BD Docteur Ventouse), n’oublions pas que, avant tout, nous sommes des Techniciens de la médecine, les Spécialistes étant des Ingénieurs, ce qui implique, naturellement, un minimum de connaissances.

Certes, si "science sans conscience n'est que ruine de l'homme", la concience sans science est calamiteuse, et conduit, inévitablement, à la catastrophe.

Je nuance donc vos propos, certes pertinents, dans mon, modeste blog.

Mais, revenons à nos moutons, ou plutôt, au sujet du jour : La Psychiatrie du Médecin Généraliste.

Il fut un temps, quand je préparais le D.U. (Dis Plôme Universitaire) de Psychologie Médicale, il était obligatoire de soutenir un mémoire en fin de deuxième et dernière année du cursus.

Un sujet me fascinait, car je n’arrivais pas à comprendre pourquoi je ne pouvais "étiqueter" (quel vilain mot), il vaut mieux dire diagnostiquer, certaines pathologies (justement, les pathologies Psys) et que, forcément, j’étais mis en échec par ces patients « Psys ».

Un autre point m’interpellait : pourquoi le dialogue avec le Psychiatre était impossible, alors que cela se passait bien avec toutes les autres spécialitées médicales.

Je décidais, donc, d’intituler mon mémoire : « Le médecin généraliste et la Psychiatrie ».

Très rapidement, dans mes recherches bibliographiques, émergea un point capital :

Le manque de formation du médecin généraliste concernant la psychiatrie lors de son cursus universitaire.

Je ne pense pas que cela ait beaucoup évolué depuis.

En effet, autant les cours de Neurologie étaient complets et bien détaillés, autant les cours de psychiatrie étaient succincts et bâclés, uniquement par manque d’heures. Alors que durant sa carrière, le médecin généraliste voit beaucoup plus de cas Psys que de cas Neuros. Certes, il est capital de ne pas passer à côté d’une pathologie neurologique, mais, la non formation en Psychiatrie du généraliste conduit a des examens complémentaires abusifs et répétitifs, mais surtout a un retard diagnostic, fort déplorable, dans ce type de pathologie.

Un tiers des cas des consultations du généraliste concerne la Psychiatrie, tout comme la Cardiologie.

Au décours de ce D.U. de Psychologie Médicale, lors des Travaux Pratiques, outre la Relaxation, était organisé quelques séances d’initiation au Groupes Balint, en gros, sous le contrôle d’un psychiatre et d’un généraliste « superviseur », cela consiste a aborder la relation Médecin Malade, mais, en aucun cas, ne sont abordées ni la psychiatrie ni les pathologies psychiatriques.

Comme un médecin ne peut diagnostique que les pathologies qu’il connait, je me suis très vite rendu compte que le mieux, c’était d’apprendre ce que l’on ne m’avait pas appris : Les pathologies psychique, la Psychiatrie. D’abord dans des abrégés de psychiatrie, puis dans des précis de psychiatrie, je m’arrêtais là, je n’allais pas jusqu’au traités de psychiatrie, je ne suis pas Psychiatre, mais, j’en suis fier, et je le revendique, je suis Gé- né-ra–lis-te.

Petit aparté : La Psychiatrie est-elle une Spécialité Médicale à part entière de la Médecine ou une Spécialité Médicale entièrement à part de la Médecine ?

J’appris beaucoup de choses, me permettant d’aborder de façon pragmatique et technique les pathologies psychiatriques relevant du médecin généraliste : les Etats Dépressifs, Etats Dépressifs Réactionnels (anciens Etats Dépressifs exogènes), Troubles Bipolaires (anciens Etats Dépressifs endogènes) et les Troubles Anxieux : Attaques de Panique, Trouble Panique, Trouble d’Anxiété Sociale (timidité), Trouble de Stress Post-traumatique.

Cerise sur le gâteau, un visiteur médical m’offrit, un jour, un Mini DSM IV (livre permettant, très schématiquement, de confirmer ou d’infirmer un diagnostic psychiatrique), chose impossible maintenant (Loi anti "cadeaux" oblige), certes, autrefois, il y eut des dérapages, mais tout n’était pas pourri dans le système, la preuve.

Cela me permit d’accroitre mon efficacité et ma technicité de diagnostic.

Je pense, honnêtement que, environ, 10 % des Médecins Généralistes ont de bonnes notions de Psychiatrie, et encore je suis, certainement, très optimiste.

Comme conséquence, on sait, actuellement, qu’il y a un retard de diagnostic de 10 ans en ce qui concerne les Troubles Bipolaires.

Il m’est arrivé, plusieurs fois, devant un Etat Dépressif Majeur, de diagnostiquer un Trouble de Stress Post-traumatique datant de 10 voire de 20 ans. On sait, maintenant, que les troubles anxieux non traités évoluent dans la majorité des cas vers un Etat Dépressif, d’autant plus que, souvent, l’alcool, est utilisé, en chronique, pour calmer l’anxiété, l'alcool est un remarquable anxiolytique mais, outre les dégâts somatiques, à long terme, il déclenche, lui aussi, des Etats Dépressifs. Alcool et Trouble Anxieux sont un mélange détonnant avec un cordon Bickford assez long donnant un bon effet retard.

Certes, il est vrai, que les Thérapies Comportementales sont assez récentes, les thérapies d'immersion des troubles phobiques datent de 1970 (une critique des thérapie comportementales a été portée, en 1971, dans le film "Orange Mécanique", traitant celles-ci de manipulatrices), l'expérimentation dans le Trouble panique datant de 1980. Ce n'est qu'en 1990 que furent, définitivement, mises au point les TCC avec la bonne utilisation des nouveaux anti déprésseurs de la sérotonine ISRS) remarquablement bien tolérés. Dans la Grande Ville où je sévis, les premiers Psychiatre a pratiquer des TCC apparurent vers les années 2000.

Il faut dire, que, pour le généraliste, la pratique de la Psychiatrie n’est pas rentable : ½ h pour 23 €, c’est quasiment du bénévolat. Il vaut mieux pratiquer des Médecines Douces (l’Ostéopathie a le vent en poupe, actuellement. Il faut dire qu’entre 60 € à 80 € la séance, il n’y a pas photo. Qui se souvient de la Laserthérapie, avec le soft laser comme machine à sou, dans les années 80 ?).

Le titre de mon article est, volontairement, provocateur, car, si la psychiatrie n’est pas connue des Médecins Généralistes, elle ne risque pas, loin de là, d’être connue du grand public ; et comme on a peur de ce que l’on ne connaît pas, on le nie, on le rejette. Cela n’est pas fait pour aider les Malades « Manteaux ».

Pour clôturer, enfin presque, ce long article peu optimiste, une note de gaité :

Le névrosé construit des châteaux en Espagne, le psychotique les habite et le psychiatre empoche les loyers.

 

La vie est trop courte pour se prendre au sérieux, mais je n’ai pas dis qu’il ne fallait pas prendre son métier au sérieux, c’est une nuance de taille. Il est normal d’avoir une bonne estime de soi, mais une surestimation de soi est plus dangereuse, pour la société, qu’une sous estimation de soi.

Disons que les gens trop surs d’eux m’irritent profondément.

Un peu de simplicité et d’humilité, par pitié !

 

Je ne peux résister, en faisant comme mes collèguess Blogueurs, une citation philosophique pertinente, d’un philologue, philosophe et poète connu « Rien de bon n'est jamais sorti des reflets de l'esprit se mirant en lui-même. Ce n'est que depuis que l'on s'efforce de se renseigner sur tous les phénomènes de l'esprit en prenant le corps pour fil conducteur, que l'on commence à progresser ». (Friedrich Nietzsche).

Allez, une dernière, pour la route, une autre citation d'un écrivain connu : "L'humour ne peut exister que là où les gens discernent encore la frontière entre ce qui est important et ce qui ne l'est pas. Aujourd'hui, cette frontière est indiscernable". (Milan Kundera).

Qu’est que l’on peut devenir cultivé avec Google.

 

;-)

 

Dans la ville où je sévis, , le nombre des psychiatres formés aux Thérapies Cognitivo Comportementales les TCC, (les jeunes) est "relativement" faible.

Sur un peu plus d'une centaine de Psychiatres conventionnels (mais pas tous conventionnés), seul une quinzaine sont formés aux TCC, (les jeunes), soit seulement 10 % ! Ce sont les seuls Psychiatres qui, à mon avis, sont les plus performants dans le traitement des Troubles Anxieux et des Troubles Dépréssifs.

Comment trouver les coordonnées de ces Psychiatres pratiquants les TCC ?

En se rendant sur le site de l'AFTCC, sur la carte des membres.

Là, on n'est plus dans la Théorisation Médicale, mais bien dans la Pratique Médicale. Les TCC relèvent du Pragmatisme, qui est une doctrine selon laquelle n'est vrai que ce qui fonctionne réellement. Le fondateur du courant pragmatiste est un sémiologue et philosophe américain, Charles Sanders Pierce.

 

P. S. : Le commentaire d'un article de Borée concernant une patiente souffrant, visiblement, d'Attaques de Panique non diagnostiquées par son généraliste.

Emmanuelle :

Je suis quelqu’un de très anxieux et qui dois aussi souvent embêter son médecin. En fait non, je ne l’embête pas, je ne le fais JAMAIS venir, même quand je fais des crises d’angoisse à la maison, je me bourre de Xanax et j’attends que ça passe. Parce que je me rends comte que je l’embête mon médecin, qu’il est surchargé de travail, alors je sais que sa seule solution c’est les anti-dépresseurs et tout le toutim. Dommage, je l’aime beaucoup mon médecin, j’aimerais qu’il ait le temps de m’écouter, peut-être qu’il me dirait des choses qui me ferait du bien, parce que je sens bien qu’il est comme ça. Mais il n’a pas le temps, alors je ne dis rien.
Je ne veux pas peser, et je ne sais pas s’il ne m’aime pas. Il est trop bien élevé pour que je me rende compte de ça.

http://boree.eu/?p=1918#comment-2101

 

 

On ne soigne pas la dépression avec de bons sentiments

 

 

Crée le vendredi 7 janvier 2011

 

le professeur Chantal Henry, psychiatre à l’hôpital Albert-Chenevier de Créteil, est spécialisée dans les Troubles Bipolaires.

11/10/2011

Une tendinite de la coiffe des rotateurs de l'épaule pas ordinaire


Une jeune fille de 20 ans, frêle, petite et mince, mais bien proportionnée, cela à son importance, étudiante, consulte pour des douleurs à l’épaule droite depuis la fin des vacances.

Ces douleurs ressemblent à une tendinite de la coiffe des rotateurs, pourtant elle est jeune.

En règle générale, les atteintes des tendons et des muscles ont lieu après 50 ans, c’est la dure loi de l’âge.

Or, elle n’a que 20 ans.

Interloqué, je demande une échographie de l’épaule.

Elle revient me voir et, effectivement, l’échographie confirme bien la tendinite de la coiffe des rotateurs de l’épaule droite. L’échographiste, curieux, a promené une sonde, furtive, sur l’épaule controlatérale qui met en évidence, aussi, de ce côté, une autre tendinite mais moins développée.

Pourquoi ces tendinites, bilatérales, de ces deux épaules, et à cet âge ?

Je la questionne si elle ne s’est pas servie de ses épaules de façon démesurée.

Elle me confie, alors, que, pendant ses vacances, comme job d’été, elle a travaillé dans une jardinerie et qu’elle a soulevé, assez souvent, des pots plutôt lourds.

Visiblement sa corpulence n’était pas adaptée à la charge de travail qu’on lui demandait.

Munie de son échographie, je l'adresse à un kiné pour de la kinésithérapie des deux épaules avec apprentissage de l'économie de l'épaule.

Comme quoi, il y a bien, parfois, des exceptions à la règle, la médecine n’y échappe pas.

Ce que j’aime bien, dans ce métier, c’est l’aspect Sherlock Holmes qui l'émaille, parfois.

02/10/2011

La méthode Ogino : La petite histoire d’une méthode contraceptive écologique mais peu fiable

Source : http://beaujarret.fiftiz.fr/



Tout le monde a entendu parler de la Méthode Ogino.

Tout le monde croit que c’est une méthode contraceptive.

Eh bien, ce n’est pas du tout ça.

Le pauvre Ogino ne doit pas arrêter de se retourner dans sa tombe, déjà de son vivant…

Kyusaku Ogino était un gynécologue japonais qui, en 1924, découvrit la loi qui porte son nom : La « Loi Ogino ». D’après la physiologie du cycle menstruel, découvert par lui, il donnait la période de fécondité du cycle menstruel, ce qui permettait aux couples désirant un enfant, de gérer l'acte procréatif avec un maximum de chance de succès (on est ici dans la statistique).

Cette méthode, au début, n’était pas du tout une méthode contraceptive, elle était tout à fait à l’opposé.

En 1928, un gynécologue autrichien, Hermann Knaus, confirma la loi Ogino, et rajouta son nom à la loi qui s’appela, désormais : La « Loi Ogino-Knaus ». Mais, lui, déforma la loi Ogino en disant que la Loi Ogino-Knaus pouvait être utilisée comme méthode contraceptive.

Ogino s’opposa à cette dérive, disant qu’il y aurait trop d’échec et que ça conduirait à un nombre importent de grossesses non désiré, avec un risque, important, d’avortements.

Le taux d'échec, avec la méthode Ogino Knaus, est de… 28 % !*

Alors que le taux d’échec du bon vieux préservatif est, seulement, de… 4 % !*

La méthode Ogino fut utilisée larga manu dans les années 50, elle fut d’ailleurs reconnue, comme méthode contraceptive, par l’Eglise Catholique, en 1951.


Comme Ogino l'avait prédit, On ne compte plus les grossesse non désirées qui ont données le jour aux "bébés Ogino", on devrait dire, plutôt, aux "bébés Knaus".

La pilule contraceptive fut mise au point, en 1958, par Grégory Pincus. Elle fut commercialisée en Amérique à partir de 1960, elle ne fut autorisée, en France, qu’en 1967, grâce à la Loi Neuwirth. Le taux d’échec de la contraception orale, lors d’une bonne utilisation (pas d’oubli) est de 0,3 %*. Mais, là, c’est une autre histoire.



* Efficacité des méthodes contraceptives :
http://fr.wikipedia.org/

 

Témoignage : http://www.ciao.fr/Par_D__Avis_556080

 

Pour ceux que cela intéresse, calculette Ogino :
http://www.aly-abbara.com/

 

A lire :
http://beaujarret.fiftiz.fr/

http://fr.wikipedia.org/

"L'Œuvre de Dieu, la part du Diable" (titre original : The Cider House Rules), roman de l'écrivain américain John Irving publié en 1985.

http://fr.wikipedia.org/

26/09/2011

La Mouche

Source : http://www.robertcasanova.fr/


J’ai, parfois, c’est assez rare, des patients intelligents, suffisamment sensibles pour être observateurs et, à l’esprit, un peu farfelu, pour saisir le comique de certaines situations de vie.

Une patiente de 40 ans, sa première fille et vraisemblablement son dernier enfant, longues études, mariage tardif, après un long échec sentimental, le père divorcé, l’a épousé, l’amour mieux vaut tard que jamais. Bref, les hasards de la vie ; on ne fait pas toujours ce que l’on voudrait faire, seuls les privilégiés : les enseignants, les ingénieurs et les gens « hauts placés » sont « un peu » plus avantagés ; les études, c’est bien beau, encore faut-il rentrer dans un « réseau ». Comme le disait Coluche, ancien candidat à la candidature de la présidence de la République en 1981, « Il y a des gens plus égaux que d’autres ».

Après cette diversion psychologique, sociale, pardon sociétale, économique donc politique, revenons-en à nos moutons, où, plutôt à la Mouche.

La petite a trois ans, visiblement, intelligente, comme ses parents (qui s’assemble se ressemble ? En tour cas ces deux là, je parle des parents, se sont bien trouvés).

La petite est vive et malicieuse, et ne l’oublions pas, c’est une enfant de 3 ans, qui n’a pas la retenue « sociétale » des gens bien élevés.

Le papa avait inventé un jeu, en fait il n’avait rien inventé du tout, c’est un jeu vieux comme le monde.

Il jouait à la Mouche.

Cela consistait, pour le papa, à dire « la mouche » et à faire « bizz » dans l’oreille de la petite.

La mère, me raconta donc, à la consultation, qu’une fois, en entrant dans une boucherie avec son mari et la petite, après un petit moment de calme…

La petite crie tout fort…

La Mouche !

24/09/2011

Le Pendule et la Boule de Cristal : Une nouvelle façon de porter un diagnostic médical

                     Source : http://www.gothique-boutique.eu/



Qui se souvient de Madame Soleil, égérie de la voyance, pardon de l’astrologie, de 1970 à 1980, immortalisée par le Président Pompidou, par cette réplique célèbre, « je ne suis pas Madame Soleil ». Elle animait, dans les années 1970, une émission, qui la rendue célèbre, sur l’antenne d’Europe 1.

Le Médecin Généraliste, pour peu qu’il ait une bonne écoute, peut faire un très bon voyant, même s’il porte des lunettes.

En effet, en Médecine Générale, le diagnostic médical, se fait, à 80 % par l’interrogatoire (10 % relève de l’examen clinique et 10 % des examens para cliniques que sont la Biologie et la Radiologie ou l’Échographie).

Pour les consultations qui relèvent de la Psychiatrie, eh oui, le généraliste fait bien de la cardiologie (30% de son activité) pourquoi ne ferait-il pas correctement de la Psychiatrie (je veux dire traiter les Troubles Anxieux et les États Dépressifs, tout en envoyant judicieusement au spécialiste).

Pour les consultations qui relèvent de la Psychiatrie, c’est beaucoup mieux, le diagnostic relève, à 100 %, de l’interrogatoire.

C’est pour cela que, bien souvent, je me prend à rêver, d’acquérir un pendule et une boule de cristal. Je pense que ces instruments impressionneraient beaucoup plus les gens que le stéthoscope et l’appareil à tension, trop galvaudés de nos jours.

Ne vous y trompez pas, actuellement, fleurissent, depuis un certain temps, des pratique médicales relevant de la Magie (cela a toujours existé depuis que l’homme et homme et que la femme et femme, un bon nombre de remèdes de bonnes femmes en sont l’illustration).

Qui se souvient de la laser thérapie des années 90 ?

Maintenant, la mode est à l'Ostéopathie. On se dirige, tout droit, vers le tout ostéopathique, du mal de dent au cor au pied.

Je crois savoir, que l’interrogatoire en homéopathie est assez surprenant, quand aux différents pouls des acupuncteurs cela doit interpeller, quelque peu, les cardiologues.

Si, maintenant, le Médecin Généraliste veut, à nouveau, le respect de ses patients, il doit, pour cela savoir les impressionner comme du temps de Molière : « Clysterium donare, Postea seignare, Enuita purgare » (lire le malade imaginaire).

Et si le reouveau de la Médecine Générale était dans le Pendule et la Boule de Cristal... j’allais oublier les Runes !




Source : http://le.monde.de.momo.free.fr/Accueil.htm

 

 

Quelques notions fondamentales sur les principales Patamédecines :

Acupuncture : médecine traditionnelle chinoise se base sur des concepts pré-scientifiques et vitalistes. L'acupuncture a été inscrite au patrimoine culturel immatériel de l'humanité de l'UNESCO le 16 novembre 2010.

Homéopathie : inventée par Samuel Hahnemann, en 1796, Médecin Allemand plus exactement, il était Saxon repose sur trois principes : la similitude, l'individualisation des cas et l'infinitésimal

Ostéopathie : Créée en 1874 par le médecin américain Andrew Taylor Still, l'ostéopathie est fondée sur des techniques manuelles visant à la conservation ou la restauration de la mobilité des différentes structures de l'organisme.

A lire avec intérêt un article qui passe en revue un nombre assez fascinant des médecines perpendiculaires:

http://et-pourtant-elle-tourne.blogspot.com/search/label/patam%C3%A9decine

Référence :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Acupuncture
http://fr.wikipedia.org/wiki/Hom%C3%A9opathie
http://fr.wikipedia.org/wiki/Ost%C3%A9opathie

17/09/2011

Vers un Accouchement Moderne Démesuré : Les excès de l'Accouchement Programmé et de la Péridurale




J'ai comme habitude, cela m'arrive, rarement, de publier dans mon blog, un commentaire que j'ai laissé sur un autre blog et concernant un article qui m'a beaucoup plu, car très pertinent.

Le blog est celui de "Péripéties d'un 7nain en Tchéquie" et cet article s'intitule "Et la liberté d'accoucher?".

Je vous conseille vivement de lire cet article.




Commentaire (un peu remanié) de cet article

J'emploierai plutôt le terme de "Poule en Batterie" pour désigner la future maman. Là où, effectivement, il y a excès, c'est sur la "Péridurale" et l'"Accouchement Programmé", un peu moins pour la "Césarienne".

Tout acte médical est potentiellement responsable d'effets iatrogènes : par exemple, histoire vécue, récemment, par une de mes patiente ; péridurale trop poussée, la patiente ne ressent plus rien et ne peut pas pousser, pose de spatules, atteinte du plancher pelvien => Incontinence Urinaire d'Effort.

Par contre, l'Accouchement à Domicile (AAD), me pose question, il peut y avoir soucis si, par exemple, il y a un problème hémorragique ou un problème néonatal pour le nouveau né.

A l'époque de Semmelweis*, l'inventeur de l'Aseptie, il valait mieux, effectivement, accoucher chez soi plutôt qu'à l'hôpital, tout au moins dans la partie octroyée aux médecins (par opposition à celle des sages femmes), et ce, à cause de la Fièvre Puerpérale (qui est une Infection Nosocomiale), certes, de nos jours, la "Pourriture d'Hôpital"** (Infections Nosocomiales) existe toujours, mais, heureusement, exceptionnellement.
Tout au plus peut on se poser question sur la fermeture généralisée, pour des raisons de rentabilité, mais aussi de sécurité, de toutes les maternités de proximité, pour ne laisser que des maternités mammouth à haut rendement, mais plus sures car prés de la banque du sang et du néo natal, mais à risque potentiel, plus élevé, d'Infections Nosocomiales.

Cela est dans la continuité de l'histoire récente des hôpitaux, au XIX siècle est apparu, pour des raisons d'hygiène***, l'hôpital pavillonnaire, ce type de conception hospitalière a été remplacé, en 1930 par l'hôpital bloc avec une augmentation des maladies nosocomiales, en voie de régression, maintenant (on redécouvre les règles d'asepsie) ; l'histoire est un éternel recommencement, on regroupe les malades avec l'épée de damoclès de la pourriture d'hôpital.

C'est vrai, qu'actuellement, Péridurale (confort pour la mère : ne pas souffrir) et Accouchements Programmés (confort pour l'accoucheur : diminuer les riques) sont légions, comme il fut un temps, pas si lointain, pour la césarienne (confort pour l'accoucheur : plus de sécurité).

Mais je pense, sincèrement, qu'il il ne faut pas tomber d'un excès dans l'autre.






Ignace Philippe Semmelweis


A lire : "Semmelweis" de Louis-Ferdinand Céline (sa thèse en medecine de 1924) que l'on trouve dans toutes les bonnes librairies.

 

* Il semblerait que Semmelweis a souffert, toute sa vie, d'un Trouble Bipolaire. Il est mort, vraisemblablement, atteint d’une Maladie d’Alzheimer, d’une sorte de septicémie, à la suite des coups administrés par le personnel soignant de l’asile psychiatrique où il avait été interné, car, du fait de sa démence, il était devenu très violent.

** Ce terme vient du temps, au milieu du XVIIIe siècle, où l'on couchait,  tête-bêche, au nombre de trois à six, les malades sur le même lit. On peut lire, à ce propos, "Le nosocomium et la matrice du retiolus" d'Eytan Ellenberg".

*** D'après les théories hygiènistes de l'époque, il fallait que l'air circule.

15/09/2011

L’institutrice de ma fille pense que celle-ci a un autisme

Source : http://www.securikids.fr/parents/maison/sante/911-epileps...
Un site à voir



Là ou ma tendre et douce exerce ses activités professionnelles, une de ses collègues de travail arrive en pleurant et lui raconte que, pour sa fille de quatre ans, la maitresse a notée un comportement bizarre lui faisant évoquer un autisme.

En effet, cet enfant de quatre ans a, par moments, un repli sur soi, ne bouge pas, suspend son geste puis, brutalement, tout reviens à la normale.

Quand ma tendre et douce me raconte ça, je pense illico, je ne sais pourquoi, à ce que l’on appelle, en médecine, une Absence, ou « Petit mal », une sorte d’épilepsie (il n'y a pas UNE épilepsie, mais DES épilepsies). Les Absences se soignent très bien et, le plus souvent, disparaisent à l’adolescence.

La pédiatre de la petite négligeant ce problème (« elle est sensible » dit-elle), moi de conseiller un pédiatre que je connais bien, un médecin hyper compétant, ancien chef de clinique et attaché au CHU, on verra bien ce qu’il en pense, lui, de cet Autisme.

Les instituteurs manquent, parfois, de connaissances basiques en médecine.

Je ne dis pas l'angoisse des parents !



Quelques mots qui peuvent faire peur : Grand Mal, Petit Mal, tomber du Haut Mal.

Les Epilespsies se soignent trés bien de nos jours.

Chacun son métier, les vaches seront bien gardées.




J’ai un Coach

Gregory Capra

Crédit Photo : http://tele.premiere.fr/




Hier matin, à la consultation, une jeune fille de 25 ans, une nouvelle patiente que j’avais vue avant les vacances pour une entorse du poignet au travail (travail d’été chez une grande enseigne de sport (elle est fondue de vélo qu’elle pratique, elle est très sportive), elle travaille dans cette grande enseigne sur fond de harcèlement moral, elle n’avait pas fait la déclaration d’accident du travail, comme elle aurait dû le faire.

Je viens vous voir pour plusieurs choses (aïe, ça recommence !)

 - D’abord en remplissant la Feuille de Soin Electronique (FSE) vous avez coché la case « Médecin Traitant » au lieu de cocher la case « Hors résidence habituelle » c’est ce que m’a dis la sécu, car sur les 32 € ils ne m’ont remboursés que 5 €. Il me faut une feuille de soin papier (FSP) en cochant la bonne case cette fois.
 - J’ai beaucoup moins mal au poignet, grâce à l’attelle que vous m’avez fait porter, mais j’ai toujours un peu mal lors de certains mouvements latéraux.
 - Je dors très mal depuis très longtemps.
 - J’ai très mal au ventre, de façon continue, depuis que j’ai terminée mon travail.
Je n’invente rien quatre actes dans la même consultation, je n’invente rien !

Dans l’ordre :
 - Je rédige une FSP.
 - Je rédige une lettre à la Clinique du Sport, après examen clinique, et hop une échographie (tendinite ?).
 - Pour les troubles du sommeil (troubles de l’endormissement) ? à voir.
 - Pour les douleurs abdominales : la palpation de l’abdomen (tiens un piercing du nombril) révèle très peu de douleurs. La durée des douleurs abdominales semble écarter une Grossesse Extra Utérine (GEU), mais…, elle a fait un test de grossesse en pharmacie qui est négatif. Moi de rédiger un « bon » d’échographie abdominale et une prise de sang, avec, quand même, un test de grossesse. Puis…

Enfin, le vrai motif de la consultation : un problème Psy. Je résume.

Je suis végétarienne, mon père, quand j’étais encore gamine, et qui était alcoolique est parti avec une prostituée, une pute. La dernière fois que j’ai vue mon père, c’est toujours moi qui ai toujours fait la démarche de le rencontrer, il a failli me tuer. Je suis (en concubinage, quel joli mot !) il est mormon, c’est sans avenir, cela ne pourra jamais marcher. Au fait, sa méthode contraceptive : le préservatif et… la méthode du retrait, Monsieur saute en route, quand on sait le taux d’échec de cette « méthode » contraceptive ! Je suis anxieuse surtout le soir quand je rentre à la maison, la journée, je n’ai pas le temps de souffler entre les études (elle termine des études pour être maître d’oeuvre dans le BTP, un métier de Mec) et le reste je me débrouille pour n’avoir aucun moment de repos, cela m’évite de penser. Le soir, par contre… Je n'ai rien pour lutter contre mon anxiété…

J’ai un Coach.

 - Combien vous le payez ?
 - 50 €.

Moi, avec mes 23 € ! Sans compter mes connaissances. Et en plus ma consultation est remboursés par la sécu !

En résumé : cette patiente présente, effectivement, Une comorbidité intéressante : un Trouble Anxieux avec mauvaise estime de soi, un Trouble d’Anxiété Sociale sur personnalité extraverti et, cerise sur le gâteau, ce qui est tout à fait logique avec les pathologies qui précèdent, une conduite d’échec répétitive (« Névrose d’Echec si cher à René Laforgue (cf son ouvrage "Psychopatologie de l'échec") le Psychiatre Psychanalyste de Françoise Dolto).

14/09/2011

Un exemple de comorbidité : Erésipèle de jambe et zona intercostal, rechercher un Diabète

Source : http://www.linternaute.com/

 

Souvent je peste contre les patients qui viennent me voir pour des consultations à rallonges pour la bonne et simple raison qu’ils viennent pour trois ou quatre motifs dan la même consultation. Une phrase me hérisse le poil : « Vous voyez Docteur, je ne suis pas venue pour rien ».

Cette histoire fait exception à la règle.

Une patiente, que je connais ni d’Eve ni d’Adam, consulte sur les conseils de son pharmacien. Elle dit avoir été piquée par un insecte et s’être grattée, elle est donc allée voir son pharmacien pour une pommade. Devant l’étendue de la lésion cutanée, celui-ci me l’adresse à juste raison.

Il y a une croûte et, autour, une très grosse plaque rouge : c’est un magnifique Erésipèle de jambe (une infection cutanée soit à staphylocoque soit à streptocoque à la suite d’une lésion cutanée même minime, regarder une fissure entre les orteils. Cette pathologie se voit plus fréquemment chez les patients diabétiques).

Je prescris donc un traitement antibiotique (Macrolide).

La patiente me dit en outre avoir été piquée, dans le dos, par une autre bestiole ; elle s’est passée, sans succès, de l’eau vinaigrée.

Je lui inspecte le dos, stupéfaction ! Une lésion intercostale rouge avec des coûtes, pas de doute il s’agit d’un Zona intercostal finissant. Une prescription d’antiviral s’impose car au-delà de 50 ans peut apparaitre des douleurs post zostériennes, qui sont des neuropathies périphériques, il faut agir dans les 72 h, dans ce cas, le délai est un peu dépassé. Il est à noter que le Zona se voit souvent chez les gens aux défenses immunitaires diminuées (chez les personnes âgées, corticoïdes, immunosuppresseurs, infection à HIV ou… Diabète).


Cette patiente repart donc avec une ordonnance comprenant un antibiotique et un antiviral (bien que le délai soit "limite") et un ordonnance pour un bilan sanguin comprenant, entre autre, une recherche d’un éventuel diabète.

Cette petite histoire résume bien les deux types de traitements en Médecine : les traitements symptomatiques (les signes) et les traitements étiologiques (la cause).



La Médecine, c’est un métier, ça s’apprend.

13/09/2011

Tir groupé

L'Hydre de Lerne
Souce : http://club.ados.fr/heryn-amlug/galerie-creatures-1994/


 

S’il y a bien une chose que je redoute le plus, c’est bien quand un patient me demande plusieurs actes médicaux dans la même consultation, dans ce cas, c’est la prise de tête et cela me met, tout bonnement, la tête au carré, d’où d’éventuelles erreurs, car l’attention faiblit, le cerveau se brouille dans la masse d’informations délivrées, je ne suis pas l'Hydre de Lerne, ce serpent-dragon mythologique aquatique nanti de plusieurs têtes.



Premier exemple

Juste à la fin de la consultation, au moment où j’allais fermer boutique : la sonnette.

Bonjour madame, que vous arrive t-il ?

Je viens pour un tir groupé.

Ah, bon ?

Oui, il me faut un certificat pour moi, deux pour ma fille aînée et un pour ma fille cadette.

Vous voyez, je ne viens pas pour rien.



Deuxième exemple

Docteur, je dois partir à Madagascar et je viens pour la prévention anti-palustre.

Oui.

Mais, j’ai quelque chose à vous demander.

Oui, quoi ? (moi de penser : que va-t-il encore se passer, que va-t-il me demander ?)

Je voudrais un médicament pour ma sinusite.

Votre sinusite ?

Oui, j’ai vus deux ORL, un dans le privé, l’autre à l’Hôpital, il m’ont fait, chacun, passer un scanner et m’ont dis de voir avec mon généraliste.

Ces deux ORL vous ont dit d’aller voir votre généraliste ?

Oui.

En général c’est l’inverse qui se passe : c’est le généraliste qui envoie au spécialiste.


Et en plus, je n’ai reçu aucune lettre de ces deux spécialistes… et les scanners… vous les avez ?

Non.

Ce genre de situation, je ne le voyais jamais au début de mon installation, certes les conditions de vie des généralistes des villes se sont fort améliorées par rapport aux généralistes des champs (cf la fable de La Fontaine, le rat des villes et le rat des champs), en ce qui concerne, surtout, les visites de nuit qui sont très bien prises en charge par SOS Médecin. SOS Médecins a même ouvert une Maison Médicale prés du CHU de la Grande Ville où il assurent des consultations. Les patients se déplacent, à la Maison Médicale,  pour les petites urgences : du jamais vu !

Certes les conditions de vie des généralistes des villes se sont fort améliorées par rapport aux généralistes des champs, mais pas en ce qui concerne les conditions de l’exercice médical des Médecins des Villes.

O TEMPORA O MORES (Autre temps autre mœurs).

06/09/2011

Surtout ne lui dites pas que je vous l'ai dit




S’il y a bien une phrase qui me gène et me dérange le plus dans mon exercice professionnel, c’est bien cette phrase : « Et surtout ne lui dites pas ce que je vous ai dit ».

Cette phrase me fait froid dans le dos.

Cela me fait penser, un peu, souvent, au secret de famille, c'est-à-dire au secret de polichinelle.


Deux exemples :

Une dame de 65 ans, retraitée, qui viens jute d’être traitée par radiothérapie pour un cancer du sein, à la fin de la consultation, me confie : « vous savez, mon mari a des troubles de la mémoire, qui s’aggravent de plus en plus, ne pourriez vous pas aborder le sujet avec lui lors de sa dernière consultation, j’ai essayé de lui en parler, mais vous savez comment il est, il plaisante et évite le sujet ».

« Mais, surtout ne lui dites pas que je vous en ai parlé ».


A la fin de la consultation du matin, deux messieurs sont dans la salle d’attente. De prime abord je ne les reconnais pas, puis ils se présentent, ce sont les enfants d’une patiente que je suis pour une maladie d’Alzheimer, et qui est gardée, à domicile, par le troisième enfant. Il y a un conflit de frères. Les deux qui sont dans mon cabinet me disent que le maintient à domicile semble tirer sur la fin, en effet un des frère l’a gardé le temps des vacances et a eu de gros problèmes, un chute de cette vieille patiente en particulier. Vous voudriez la placer en maison de retraite ? Moi de leur demander ce qu’en pense leur frère. Il s’y oppose. Pourquoi ? Il ne veut pas payer la maison de retraite. Que puis je faire?

Et là, à la fin de la consultation, la petite phrase assassine :

« Mais, surtout ne lui dites pas que je vous en ai parlé ».

05/09/2011

Symphonie inachevée





Parfois, l’exercice de la médecine réserve quelques surprises, laissant, parfois, un arrière goût amer.

Une jeune fille de 15 ans est amenée par sa mère pour une asthénie (fatigue) intense. Elle est suivie par un autre médecin. Vous lui faite passer un bilan biologique sanguin et urinaire plus que complet et préciser de revenir avec les résultats. Le bilan vous est envoyé par le labo et bingo la cause est évidente : C’est une MNI (Mononucléose Infectieuse). Depuis, pas de nouvelle.

Une patiente de 28 ans, enceinte, de son troisième enfant, vient vous voit car elle a mal sur le côté du dos et des brûlures en urinant ; cela sent la pyélonéphrite. Vous lui prescrivez un bilan sanguin et urinaire et un antibiotique compatible avec sa grossesse, tout en la prévenant qu’il pouvait y avoir une résistance à cet antibiotique, vous lui précisez donc que l’on se revoie dés qu’elle aura les résultats. Depuis, pas de nouvelle. Malheureusement la bactérie est résistante à antibiotique prescrit, il y en avait deux principaux prescriptibles et comme le choix est probabiliste, je suis tombé sur le mauvais.

J’imagine la tête des confrères voyant les analyse biologiques avec le diagnostic leur tombant tout rôti dans la gorge.

Qu’ais je ai pu dire ou faire pour que ces patientes ne reviennent pas me voir en consultation avec leurs analyses ?

Voila une question digne d’un groupe Balint*.

Et si, tout simplement, ces patientes portaient, elles aussi, une grosse part de responsabilité, quand un médecin vous dit de revenir, c’est impoli de ne pas le faire, point barre.

 

*Un groupe Balint est un groupe de médecins généralistes encadrée par un "superviseur", un psychiatre, discutant autour de la relation médecin malade, chaque médecin racontant une histoire frustrante, ce "cas clinique" étant décortiqué par l'assemblée et managé par le "superviseur.

La relation médecin malade est une chose, la psychiatrie en est une autre.

 

04/09/2011

Un mal de tête accompagnée d’un trouble important de la parole : Une Migraine Basilaire

Source : http://img.over-blog.com/

 

 

Une femme de 40 ans est trouvée par son mari à la rentrée du travail, il devient très inquiet quand il constate d’emblée que sa femme avec d’importants troubles de la parole et de l’élocution (dysarthrie). Le mari téléphone au Médecin Traitant qui conseille de l’amener aux Urgence de l’l’Hôpital Secondaire Local.

Aux urgences une IRM est pratiquée qui écarte le spectre d’un AVC (Accident Vasculaire Cérébral).

Il s’agit donc, fort heureusement d’une Migraine Accompagnée (plus exactement une Migraine Basilaire, ce qui est une contre indication aux TRIPTANS).

En médecine, dans la plus part des cas les pathologies ne sont pas trop préoccupantes, mais, hélas, cependant, assez souvent, il y a, ce que j’appelle, des saloperies.

27/08/2011

Deux tours de clé et puis s’en vont : Une illustration de l'Injonction Paradoxale


Cette petite histoire illustre bien la théorie de l’Injonction Paradoxale bien connue des comportementalistes.

Cette théorie se résume en une phrase : si l’on veut que quelqu’un fasse quelque chose, il faut l’autoriser à ne pas le faire.

L’inverse est vrai : si l’on oblige quelqu’un à faire quelque chose, il y a de fortes chances qu’il ne le fasse pas (hors contrainte imposée par le travail).

Dans la Résidence ou j’exerce, j’étais excédé, chaque fois que j’allais dans le local poubelle de trouver fermée la porte à double tour (quel intérêt à voler les ordures, les poubelles à la rigueur, et encore…).

Je fermais donc systématiquement à un tour cette porte fatidique. Jusqu’au jour ou le mouvement s’inversa, la porte restait de plus en plus fermée à simple tour.

J’usqu’au jour, où le Syndicat des copropriétaires ferma la résidence avec un superbe portail coulissant vert, un feu clignotant jaune et une lampe halogène.

Mon esprit tordu se vengea de façon potache : je décidais de fermer la porte des poubelles à double tour (des fois qu’on nous volerait nos poubelles… Non mais !).

Quelques temps plus tard, une résidente me fis la remarque : »Il y a quelqu’un qui ferme la porte du local à poubelle à double tour, et de rajouter, ce n’est pas vous ? Moi de répondre illico Non bien sûr.

Moi de pouffer de rire intérieurement.

L’Injonction Paradoxale, c’est ça !




P. S. : Le comportementalisme a une démarche sensiblement différente de la psychanalyse, quoique…



25/08/2011

Radioactivité au cimetière d’Escoublac

Source : http://www.unesourisetmoi.info/

 

Trouvé sur internet dans le Blog « La vie à  La Baule »


Un article récent daté du 1 avril 2011.

"Pourquoi le cimetière d'Escoublac a une radioactivité anormalement élevée ? Les experts sont perplexes. C'est pourtant simple : un certain nombre d'ouvriers de la mine d'uranium de Piriac étaient contaminés et certains habitaient La Baule. Donc, ils furent enterrés à Escoublac. Ce sont leurs ossements qui émettent cette radioactivité un peu élevée (mais sans danger) : et cela va encore durer 3500 ans !!!!"

24/08/2011

Médecin d’Etat Civil

Source : http://art-maniac.over-blog.com/article-2953514.html


Au début de ma carrière, je fus, pendant quelques années, "Médecin d'Etat Civil" adjoint d'une commune de l'agglomération prés la Grande Ville.

Concrètement, cela consistait a établir les constats de décès et essayer, dans la mesure du possible, de s'approcher le plus possible du diagnostic du décès (c'est très loin du métier du Médecin Légiste, spécialité hospitalière presque plus légale que médicale), tout cela à des fins statistiques.

La façon la plus simple de constater le décès est de vérifier le réflexe pupillaire, avec une lampe, à la mort la pupille ne réagit plus à la lumière le mort est en mydriase bilatérale (les yeux dilatés), le test de la glace que l'on place sous le nez est beaucoup moins pratique.

D'ailleurs autrefois, le croque mort, pour vérifier la mort de la personne, croquait littéralement un orteil.

Une hantise humaine, être enterré de son vivant, cela évoque les "contes extraordinaires" d'Edgard Allan Poe. Pour cela il existe un délai d'inhumation de 24 h c'est l'article R.361-13 du Code des communes (Les dimanches et jours fériés ne sont pas pris en compte dans le calcul de ces délais).

Cela m'a permis de voir quelques réalités troublantes et crues qui permettent de toucher la vraie vie, la réalité, pas l’illusion, les fausses valeurs, dans laquelle vivent un bon nombre de gens.

Quelques exemples frappants :

- Suicide chez une fille de douze ans autopsiée sur la demande des parents.
- Demande, par la famille, de briser la rigidité cadavérique car le corps était recroquevillé sur lui même.
- Deux ruptures de varices œsophagiennes le même jour l'un, chez lui, dans un lit médicalisé, d'un cancer du foie, l'autre, chez lui, avec l'hématémèse et les bouteilles autour du corps (diagnostic cirrhose du foie).
- Lors du décès d'un malade sa femme me demande si on meurt à l'heure de sa naissance.
- sur réquisition de la police, en garde, une dame de 80 ans trouvée morte dans sa douche, le nez déformé, le décès n’étant pas récent (comment le dater : au pif, cela n’a aucune importance dans ce cas et permet de délivrer le permis d’inhumer, de toutes les façons la dame est bien morte et de mort naturelle.
- Sur réquisition de la police, en garde, une dame de 80 ans retrouvée morte allongée dans sa cuisine (jour du décès probable la veille ou le jour même, heure du décès inconnu).
- Sur réquisition, décès d’une jeune fille de 20 ans écrasée par un bus.

La mort fait peur, la maladie aussi, il est dit qu'un bon nombre de médecins ont fait des études de médecine pour conjurer cette peur, cette phobie, cette nosophobie. Mais, heureusement, toutes les maladies ne sont pas mortelles, la grosse majorité d’ailleurs ne l’est pas, mais il existe des pathologies qui sont de véritables saloperies.

Le Médecin de Ville est beaucoup moins confronté  à la mort, de nos jours, qu’autrefois, car on meurt beaucoup plus à l’hôpital ou en Maison de Retraite.

 

Illustration VARANDA : http://petitpierrot.vefblog.net/7.html

 

Il y a peu de chance que l'on amène quelque chose dans l'autre monde (s'il existe).

La seule égalité qui existe pour les êtres humains, c'est l'égalité devant la mort. Le reste n'est que poudre aux yeux.

THANATOFRANCE – Ecoles et Préparation au Diplôme National de THANATOPRACTEUR.

Image issue de l'en tête du site Thanatofrance

Dans la série le site du jour, je vous propose aujourd’hui Thanatofrance.

L’intitulé lu sur le site :

"Souhaitant promouvoir la profession de thanatopracteur et d'élaborer également une aide aux étudiants thanatopracteurs, des thanatopracteurs professionnels ainsi qu'un collège de thanatopracteurs avons souhaité mettre en ligne ce site qui nous l'espérons vous apportera toutes les aides en vue de la préparation au diplôme National de Thanatopracteur. Toutes suggestions étant bien venues ! – Le Président THANATOFRANCE. 21, Rue Hôtel des Postes 06000 NICE. Siret : 50778661400010 – APE : 9499Z."

http://thanatofrance.wordpress.com/

22/08/2011

Fin de vacances

Tout a une fin, tout à l'heure, je reprends le travail avec une certaine impatience et une curiosité certaine : qui va être mon premier patient ?

Je trouve que ce clip du succès de Boney M, "Kalimba de Luna", de 1984 (déjà !) résume bien la fin des vacances.



"Boney M. est un groupe vocal jamaïco-antillais de disco-pop, créé et dirigé par le producteur allemand Frank Farian et qui fut actif de 1976 à 1985."

Wikipedia : http://fr.wikipedia.org/wiki/Boney_M.