07/10/2013
Bricolage au cabinet médical
Se présentent à la consultation un jeune patient de 17 ans accompagné de sa mère.
Le motif de la consultation est pour le moins original et peu banal, une ampoule au niveau du tendon d'Achille gauche, le jeune homme étant en stage dans le cadre de sa terminale professionnelle (dernière année de son Bac Pro). Il avait eu la malencontreuse idée de porter, très peu de temps, des basket neuves, il s'était fait une superbe ampoule au pire moment, lors d'un stage indispensable pour valider ses études. Comme quoi l'adage "petites causes grands effets" n'est pas totalement faux.
S.O.S. Médecins appelé, le médecin, d'ailleurs, ne fut pas content, mais pas content du tout d'être appelé pour si peu et ne se priva pas de le montrer à la maman. Mais devant, quand même, une cheville un peu enflée (?) il prescrivit un antibiotique à large spectre ratissant large, un antibiotique capable du tuer toute bactérie trainant sur sur son passage un peu comme Attila ou rien ne poussait là où il était passé.(une telle prescription était-elle justifiée ?) pour les connaisseurs, le nom de cet antibiotique, la PYOSTACYNE *, de quoi à écraser un bœuf ! Un nettoyage au Dakin (un antiseptique) pas logique et un pansement au Tulle gras sans retirer la peau qui recouvrait partiellement la plaie partiellement à vif, Ou, là ! Tout cela est un peu cavalier comme comportement thérapeutique. Et, enfin, quelque chose de logique, un certificat d'éviction temporaire de stage.
Il ne faut jamais juger un confrère, mais quand même, un antibiotique large spectre pour une simple ampoule ! Pourquoi pas un Kärcher* pour laver un verre à eau (ou à vin) !
En fin stratège (je sais, ma modestie me perdra), j'arrêtais l'antibiotique, le Dakin, le Tulle gras et prescrivis du COMPEED* puis prolongeais l'éviction de stage.
Au moment de me faire régler mes honoraires, la carte vitale refusa d'entrer dans mon lecteur.
A ma grande stupéfaction, je me rendis compte qu'un coin situé prés de la puce était cassé et avait été rafistolé, par la maman, en bonne bricoleuse qu'elle était avec... un adhésif transparent !
Avec l'autorisation expresse du patient et surtout de sa mère, je procédais à l'ablation du coin cassé simplement en enlevant l'adhésif, et, comme, lors du traumatisme, la carte avait été tordue et de ce fait ne rentrait pas dans le lecteur, je recoupais, prudemment, avec des ciseaux, une lamelle de la carte, en faisant très attention à passer à distance de la puce, la partie vitale de la carte, c'est bien le cas de le dire.
Une véritable mini opération chirurgicale.
Et là, miracle, je pus, enfin, me faire, décemment, enfin si l'on peut dire, régler, je n'ose dire honorer, mes misérables petits 23 €.
A propos d'ampoule, en médecine, il faut, parfois, aussi, avoir des idées lumineuses.
16:54 Publié dans Anecdote, Bricolage, Coup de gueule, Humour, Magie, Médecine, Potins, Santé, Vie pratique | Lien permanent | Commentaires (7)
24/09/2013
Carence martiale
La carence martiale est un terme médical qui désigne un manque de fer dans l’organisme, dû, le plus fréquemment, à une perte de sang (hémorragie externe par accident, ou interne : hémorragie de la délivrance lors de l’accouchement, hémorragie digestive, ou règles très abondantes et répétitives).
Dernièrement, une femme de couleur vient me consulter pour un bilan systématique avant de partir en Afrique pour ouvrir un commerce.
Elle revient deux jours plus tard, le bilan est strictement normal hormis une ferritine au ras des pâquerettes (la ferritine est le marqueur des réserves en fer de l’organisme). L’interrogatoire met de suite en évidence, à son âge, 45 ans, la péri ménopause, des règles abondantes impliquant des pertes en fer importantes. Une solution, la supplémentassions en fer. Mais, à son âge, comme l’ovaire est vieillissant, il ne fournit plus assez de progestérone qui, en deuxième partie de cycle empêche la muqueuse utérine de proliférer de façon importante, d’où les règles abondantes les pertes de sang importantes une anémie, une asthénie (une fatigue) et une carence en fer. D’où la nécessiter de combler la carence en progestérone par un apport en progestérone médicamenteuse du LUTENYL* en l’espèce, ce que je fis. Je lui prescrivis une ordonnance pour trois mois faute de mieux.
J’avais eu une consultation particulièrement pénible et particulièrement épuisante avec ce que je n'appelle plus des patients mais des vampires qui me sucent le sang pour rester dans la veine de ce post, avec, de surcroit, des enfants bruyants non managés par les parents tout fiers des bêtises et des inconduites de leurs « admirables » petit démons de rejetons. Des patients, pardons, des vampires chronophages faisant deux, trois, voire quatre à cinq consultations dans la même consultation, oui, dans une seule et même consultation, vous ne rêvez pas ! Une patiente, pardon, une vampiresse trouva même le culot de me dire : « vous voyez Docteur, je ne suis pas venu pour rien ». Je l’aurai bouffée !
J’étais tellement HS, que, comme elle partait en Afrique, je ne songeais même pas à "LA" seule méthode, la seule et unique méthode adaptée à son cas, le stérilet à la progestérone. Non pas comme métode contraceptive, mais bien pour lui arréter ses règles. Certes, il y avait un petit hic, avoir, en urgence un rendez-vous chez un Gynéco semblait un peu hasardeux, quoique, au CHU, en expliquant la situation en tombant sur une secrétaire pas trop c.... Su pu être jouable. Une autre solution, en Afrique, Il doit bien y avoir des hôpitaux dans les grandes villes, avec des Gynécos compétents et des stérilets à la progestérone non frelatés, certes le prix, pour être soigné au top (je n'en suis pas sûr) doit être secteur III, mais la santé n’a pas de prix, c'est bien connu, sauf, en Françe, pour le Généraliste Secteur I, et puis, c’est pour… TROIS ans le stérilet à la progestérone, y a de quoi à l'amortir !
Voila ce qui se passe quand on bouscule "tant soit peu" un médecin.
De grâce, laissez votre Médecin tranquille, respectez le un peu. Si vous ne le faite pas, voila ce qui peut se passer, cela pourrait se retourner contre vous.
16:51 Publié dans Anecdote, Coup de gueule, La pensée du jour, Médecine, Potins, Santé, Société, Vie pratique | Lien permanent | Commentaires (6)
17/09/2013
Comment traiter efficacement les poux sans se ruiner
La première semaine de mes vacances fut pourrie par les poux.
Ma fille en a ramenée du centre aéré.
La lutte anti-poux fut lancée et les vacances mouvementées.
Votre serviteur, en "quelques" clics de souris et plusieurs heures passées devant l'écran de son ordinateur, votre serviteur donc, le Docteur Sangsue est devenu, par nécessité, spécialiste ès poux.
Premier épisode : D'abord la méthode classique : La Pharmacienne. Très cher (100 €, échec cuisant).
Début des vacances
Avant de partir en vacances première pharmacie, premier traitement. Juste avant de partit en vacance échec thérapeutique, deuxième pharmacie, deuxième traitement. Départ en vacances, échec thérapeutique, troisième pharmacie, troisième traitement. Coût des traitements environ 100 €.
Deuxième épisode : La coiffeuse 15 € traitement coupe comprise
Une méthode accidentelle. Voulant faire couper les cheveux à ma fille, ma femme et moi partîmes en quêtes d'une coiffeuse, avec un peu d'appréhension, vu les bébêtes, crainte justifiée. En effet, la première coiffeuse nous jeta avec dédain. Ma femme me dit "et si nous ne disions pas qu'elle a des poux", moi de répondre, "d'abord cela ne se fait pas, et, de plus, tu crois qu'elle ne s'en rendrait pas compte ?". La deuxième coiffeuse nous accepta gentiment. Elle nous précisa simplement qu'elle n'utiliserait pas le séchoir pour ne pas disséminer d'éventuelles bébêtes qui pourraient survivent à son traitement, mais en été, c'est plutôt un bienfait.
Voila pour la partie anecdotique. Ne continuez que si vous vous intéressez au traitement anti poux.
Mon traitement est validé : en crise ammoniaque (J0 - J7 - J14) en prévention, si poux suspect, huile d'olive + bonnet de bain, l'huile d'olive n'irrite pas le cuir chevelu, elle le nourri, alors que l'ammoniaque, lui, est aggressif.
Le traitement miracle de la coiffeuse : un shampoing. La composition :
Dans un bol d'eau :
- 2 cuillères à soupe d'ammoniaque
- une bonne rasade de shampoing LOREAL* (ou autre)
Les coiffeuses se sont rendues compte que les poux ne résistaient pas aux teintures. Les coiffeuses utilisaient l'ammoniaque pour la décoloration des cheveux avant la coloration, maintenant on utilise des coloration sans ammoniaque. Exit le pou. Et la boucle et bouclée.
Le tueur du poux n'est pas le Pharmacien mais bien la... Coiffeuse !
Quand au prix du traitement ya pas photo ! Le prix du litre d'ammoniaque qui permet un nombre "plus" que correct est à un prix dérisoire (aux alentours de 2 €).
Alors que la boite de traitement anti poux, en pharmacie, peut monter à 20 € pour deux traitements maxi !
Il existe deux méthodes de lutte contre les poux.
1°) Les armes chimiques.
2°) Les armes physiques.
Nous avons passé en revue les premières. En fait, la "méthode du pharmacien", est surtout une méthode physique. Elle consiste à priver les poux d'oxygène, à étouffer les poux avec un produit à base de silicone de la DIMETHICONE.
Les armes physiques consistent à étouffer le pou. Une méthode simple, l'huile d'olive : passer tout les cheveux et le cuir chevelu à l'huile d'olive et recouvrir le tout par un bonnet de bain laisser mijoter pendant 3 h heures devant des DVD ou devant des jeux vidéo ou mieux, devant les devoirs, faire suivre d'un bon shampoing. Ce traitement à l'avantage de ne pas être onéreux et... efficace, à condition... de le refaire une semaine après puis une autre semaine après pour éviter l'éclosion des lentes. Mais aussi, de changer toute la literie. Mais surtout...
NE PAS OUBLIER DE TRAITER LE...
DOUDOU.
Pour le doudou, dans un sac congélation, on peu le passer au congélateur. Somme toute, le pou est assez frileux.
Voila, tout ce que j'avais à dire sur cette saga anti poux si ce n'est qu'un traitement redoutablement efficace existait il n'y a pas si longtemps que ça, les produits à base de pétrole, ils sont interdits maintenant.
Il existe aussi des huiles essentielles à base de lavande, je pense que l'on peut l'oublier.
C’est la rentrée profitez de mon expérience, elle est validée, méfiez vous des produits pharmaceutiques très moyennement efficaces et surtout très cher l’ammoniaque coute trois francs six sous tout comme huile d’olive. Attention aux mesures préventive, méfie vous des lentes comme de la peste, traitez préventivement ou vous ne vous en sortirez pas !
Bon courage !
Oui, les poux on en vient à bout !
Ce n’est pas une fatalité !
La preuve, j’en suis bien venu à bout avec ma femme !
Allez, pour ce divertir un peu (enfin, façon de parler, humour carabin) je vous renvoie à mon post sur la veine pouilleuse.
16:56 Publié dans Anecdote, Blog, Coup de gueule, Médecine, Santé, Shopping, Vie pratique | Lien permanent | Commentaires (4)
14/09/2013
Docteur Sangsue contre Carte Bleue
De plus en plus de patients, plus ou moins naïvement, me posent, de plus en plus fréquemment, une question rituelle : "Docteur, es-ce que vous prenez la Carte Bleue".
Moi de répondre non, et ce pour deux raisons :
- d'abord car mon lecteur sésam vitale ne lit pas les cartes bancaire, cela supposerait de le changer alors qu'il fonctionne encore trés bien. Un lecteur de carte (carte verte et bleue) coûte la bagatelle de 600 €.
- Les banques retiennent une commission sur toute transaction passant par carte bancaire alors que c'est gratuit pour les chèques. Déjà que le prix de la consultation est plutôt bas, on va pas en rajouter, ça fait un peu radin, mais il faudrait vraiment être c... pour ne pas en profiter. Sur un an, cela commence a faire une petite somme, et puis, il n'y a pas de petites économies.
Cela se termine par la sempiternelle formule magique du patient, apparemment, pas trop géné : "je n'ai pas d'argent sur moi".
Et puis, bien sûr, la plus part du temps, l'ardoise reste impayée.
Ce type de comportement peut être apparenté au délit de grivèlerie (à ne pas confondre avec grivoiserie). C'est pour éviter cela que, prévoyantes, les péripatéticiennes* se font toujours payer avant de travailler sur le micheton.
Devant la prolifération de cette ritournelle, je décidais de prendre le holà en affichant, dans la salle d'attente, un petit mot doux et courtois essayant de culpabiliser les patients honnêtes, je ne mes fais pas trop d'illusion sur une éventuelle efficacité envers les clients sans morale ni religion.
Voici la prose de l'affiche que je viens de poser dans ma salle d'attente :
Le lecteur de carte vitale (carte verte) de votre médecin ne peut lire le carte bleue
Votre médecin ne peut accepter les paiements par Carte Bancaire
Le paiements ne peut se faire qu' :
- En Chèques Bancaires
Et
- En espèce
Votre médecin est désolé pour ce désagrément.
* Je vous conseille d'aller jetter un oeil sur ce lien. Perso, j'adose ce site.
00:03 Publié dans Anecdote, Coup de gueule, Economie, Histoire de la Médecine, Honte, La pensée du jour, Médecine, Mots, Potins, Santé, Société, Vie pratique | Lien permanent | Commentaires (6)
22/08/2013
Les soupes médicamenteuses
Pot au feu (le summum de la "soupe" pour moi).
Crédit Photo : http://www.lacuisinedefabrice.fr/
Vous connaissez mes penchants pour l'art culinaire.
Il est donc tout à fait naturel que je me damnerai pour un bol de soupe.
Mais... pas pour un bol de soupe médicamenteuse !
Mais quel est le danger de ces soupes là ?
Car dans le mariage harmonieux des soupes, on a, parfois, tendance a oublier les composants dans les soupes. Si par malheur on rajoute un constituant dont on a malheureusement oublié déjà la présence, cela ne présage rien de bon, cela sent même le début de la catastrophe.
En 1970 a été mis sur le marché, pour la première fois, concernant le nom commercial de cette médication, sorte de mini Thériaque (Le Thériaque est une médication antipoison contenant une soixantaine de constituants).
Cette sorte de mini Thériaque moderne n'est composée, fort modestement, que de six principes actifs, d'où le nom commercial, fort commercialement bien trouvé, d'HEXAPNEUMINE*.
Comme quoi lhistoire est un éternel recommencement.
Il serait, d'ailleurs, intéressant, de nos jours, d'écrire le nom générique de l'HEHAPNEUMINE*, celui-ci serait à rallonge, six noms chimiques de molécules, la cata pour le Médecin et pour le Pharmacien !
La mode des soupes des années 70 s'est depuis bien calmée. Même l'HEXAPNEUMINE, si elle a toujours gardée son nom, a perdue trois constituants (OUF !).
La mode, sagement, est devenue à un principe actif par forme galénique (comprimé, gélule, gouttes...). Quand il était nécessaire d'associer plusieurs médicaments, on avait plusieurs comprimés où gélules.
Puis revinrent, insidieusement, deux principes actifs dans la même forme galénique.
Très récemment, en cardiologie, dans le traitement de l'Hypertension Artérielle, je l'attendais avec impatience, enfin revins trois principes actifs dans le même comprimé (enfin l'HEXAPMEUMINE* New était rattrapée !).
Les gags ne se firent pas attendre.
Dans ces "associations fixes", il y avait un diurétique que certains médecins avaient une fâcheuse tendance à oublier. Tout naturellement, si la tension était un peu limite, ils en rajoutaient un, et la tension de chuter, grâce à la double thérapeutique involontaire...
Mais pourquoi les Médecins aiment-t-ils autant les soupes ?
Il faut bien dire que les Laboratoires Pharmaceutiques ont un certain savoir faire dans le domaine du marketing (les Laboratoires Pharmaceutiques sont loin d'être des philanthropes), et que...
Un certain nombre de Médecins manquent, parfois passablement, d'esprit critique. Il est vrai que nulle part pendant les études médicales, tout au moins de mon temps, moi vieux fossile de la Médecine, nul n'est fait pour développer cet "instinct critique", et puis certains confrères sont quelque peu naïfs.
Oui, il faut savoir Jetter, à de rares exceptions près, les soupes médicamenteuses !
00:20 Publié dans Anecdote, Coup de gueule, Cuisine, Gastronomie, Histoire de la Médecine, La pensée du jour, Le mot du jour, Médecine, Mots, Potins, Santé, Société, Vie pratique | Lien permanent | Commentaires (4)
20/08/2013
Proctalgie Fugace
http://www.pudendalsite.com/Dr-debisschop5.html
Un jeune patient un peu spécial, au parler des banlieues, allez, il est raciste et méprisant le Sangsue ! Non, et vous allez comprendre pourquoi.
Ce n'est pas parce que l'on n'a pas la chance de ne pas avoir fait d'étude, ce ci dit je ne voit pas pourquoi le travail manuel serait dévalorisant.
L'intelligence n'a rien à voir avec le niveau d'étude. Je connais des diplômés, cons, dénués de curiosité et, de ce fait, totalement incultes.
Ce jeune patient, intelligent, "un peu" hypochondriaque, au vocabulaire riche et manipulant bien la langue de Molière a, de plus, un langage fleuri. Dernièrement, il me confie que, depuis très longtemps, il a des "pointes au cul".
Moi d'être un peu surpris par une expression tellement unique.
Que voulait il entendre par là ?
Oh, je vous vois venir ! Par la, il n'entend pas grand chose ! (C'est malin !)
Et puis, le moment de surprise passé, vint le moment de la réflexion. Qu'est-ce qui peut donner des douleurs annales paroxystique ?
Bon Dieu, mais c'est bien sûr* !
La Proctalgie Fugace.
"La proctalgie fugace (PF) est une algie intermittente, évoluant en général de façon chronique. Elle a été explicitement individualisée par le Danois Th. E. Thay en en 1935 et elle est désormais bien caractérisée sur le plan sémiologique. Sa prévalence, estimée aux alentours de 15 % de la population générale, est probablement sous-estimée puisque environ 80 % des patients ne consulteraient pas pour ce seul motif. La PF surviendrait surtout entre 30 et 60 ans, chez des sujets volontiers stressés, hypochondriaques." **
Un des traitements de la crise de PF, hormis les traitements médicamenteux (SALBUTAMOL*, NIFEDIPINE*, TRINITRINE*) consiste à se mettre un doigt dans... le cul.pointes au cul
Oui vraiment le terme "pointes au cul" est particulièrement bien trouvé et trés fin séméiologiquement parlant (la séméiologie médicale est l'étude des signes des maladies ce qui permet d'établir le diagnostic des maladies quitte à le confirmer avec les "examens complémentaires", bilans biologiques, radios, scanners, IRM...).
*
Commissaire Bourrel - Les cinq dernières minutes - Raymond Souplex
** http://www.med.univ-rennes1.fr/uv/snfcp/enseignement/formation/2003-3septembre/dossier2.pdf
14:27 Publié dans Anecdote, La pensée du jour, Médecine, Santé, Société | Lien permanent | Commentaires (1)
20/07/2013
Qui ne tente rien n'a rien
Espace Pro - CPAM
Une patiente, infirmière, originaire de Madagascar, viens à consulte, car le Centre Santé Voyage de Grandville, lui a prescrit, en prévention anti palustre, DOXYPALU* (tétracycline non remboursée, car dans l'indication, AMM, prévention du Paludisme), elle souhaiterait que je lui prescrive, à la place, DOXYCYCLINE* (la même tétracycline, mais remboursée cette fois, car prescrite dans l'indication, AMM, antibiotique).
Je lui dis que, malheureusement, c'est impossible.
Je lui montre, sur ces entrefaites, grâce à un petit logiciel, un peu inquiétant et redoutablement efficace fourni par Dame Sécu, qui permet d'accéder à un site dénommé Espace Pro sur lequel on peut accéder, grâce à la carte vitale du patient, aux différents spécialistes consultés avec les dates de consultations ainsi qu'à toutes les prescriptions médicamenteuses délivrées, avec, aussi, leurs dates naturellement.
La patiente n'a pas insistée.
C'est quand même triste d'en arriver là.
12:04 Publié dans Anecdote, Coup de gueule, Honte, Informatique, Informatique Médicale, La pensée du jour, Le site du jour, Médecine, Santé, Société, Voyage | Lien permanent | Commentaires (13)
14/07/2013
Bricolage et chirurgie
http://www.plombierparis75001.com/
A propos de deux exemples de petit bricolage malicieux, je vais essayer de vous initier, un peu, à ce qu'est l'esprit chirurgical.
En préambule, il ne faut pas oublier que le mot chirurgie, a comme étymologie deux racines grecques, χειρουργια (main) et εργον (travail), le travail des mains.
Commençons par un peu de plomberie
Ce n'est qu'un pur hasard. Classiquement il est dit, dans le milieu médical, que la chirurgie vasculaire, c'est de la tuyauterie, mais je trouve que, dans ce cas, cela illustre bien le sujet
Dernièrement, un de mes robinet de salle de bain s'est mis à rendre l'âme. Il faut dire qu'après trente ans de bons et loyaux services, je ne peux guère lui en vouloir. Il s'est mis à fuir.
Les rendez vous avec les plombiers sont parfois assez longs. Je décidais donc de :
TAILLER DANS LE LARD
Avec de l'ARALDITE* à prise rapide, je bouchais, au niveau du brise jet, l'écoulement de l'eau, et le tour fut joué. D'où l'intérêt d'une double vasque dans une salle de bain :-).
REPARER
Toujours dans la salle de bains, décidément, j'accumule les problèmes d'eau dans cette fichue pièce, il est vrai que c'est une salle d'eau.
Un matin, c'était il y a assez longtemps, avant que mon robinet rende l'âme, j'ouvre le robinet, la pression était bien faible, bizarre, comme c'est bizarre, vous avez dis bizarre ? Oui, c'est bizarre.
Le temps de la réflexion, le matin, c'est dur, je démontais le brise jet et, oh stupéfaction, celui-ci était quasiment obstrué par du calcaire. L'eau ce Grandville est une eau dure, elle est riche en calcaire. Il ne me restait plus qu'a enlever le plus gros du calcaire et de finir en faisant tremper le brise jet plusieurs heures dans un produit anticalcaire, sans oublier le robinet controlatéral. Deux ou trois fois de suite je dus demonter les brises jets pour les débarasser des restes de calcaire.
Abordons, maintenant l'abord chirurgical.
TAILLER DANS LE LARD
Un jeune patient de 7 ans se plaint de douleurs abdominales de la fosse iliaque droite, vous l'adressez, fort justement au chirurgien, qui l'opérer juste a temps que se développe une péritonite. Le jeune patient va ressortir de la clinique avec un organe qui ne lui servira à rien.
Une jeune patiente de 20 ans consulte car elle présente des douleurs de la fosse iliaque droite, elle a été opérée de l'appendicite, vous lui faites passer une échographie qui montre un superbe kyste de l'ovaire droit. Vous l'adressez au chirurgien qui va enlever le kyste en laissant le plus possible d'ovaire fonctionnel, pour préserver la fonction procréatrice, mais comme la nature fait mieux les choses que les humains, il y a toujours l'ovaire controlatéral.
REPARER
Un patient souffre d'une crise de colique néphrétique, un caillou est coincé dans un uretère, une seule solution, aller le chercher avec une sonde à lasso. Idem pour une sympathique patiente de 50 ans, blonde, grassouillette, ayant eue deux enfants, qui est en pleine crise de colique hépatique. Une soluce, déboucher son canal cholédoque en retirant son calcul.
Dans ces deux cas il y a "restitutio ad integrum". Le corps se retrouve dans le même état avant qu'après.
En définitive, il n'y a pas grande définitive entre la chirurgie et le bricolage, et pour cause :
la chirurgie, le travail de la main, c'est du bricolage !
Référence Bibliographique : http://ww.megalol.tv/la-chirurgie-en-fait-ce-nest-que-du-...
22:36 Publié dans Anecdote, Bricolage, Humour, La pensée du jour, Médecine, Mots, Santé, Vidéo, Vie pratique | Lien permanent | Commentaires (20)
09/07/2013
Pour s'amuser, un brin de culture ne nuit pas
Professeur Louis-Camille Maillard
GROUIKKK !
Une visiteuse médicale me présente le tout nouvel anticoagulant, le XARELTO*, qui n'a pas l'inconvénient de faire une surveillance du contrôle du taux d'anticoagulation par prise de sang (PREVISCAN*), celui-ci fluctuant tout le temps. LE médicament le plus dangereux de tous (celui utilisé dans la mort au rats).
Ce médicament à l'indication dans la phlébite et la FA (un trouble du rythme cardiaque qui peut provoquer des caillots qui peuvent remonter au cerveau). Mais pas dans le remplacements des valves cardiaques métalliques.
Je lui raconte qu'un de mes patients qui avait une FA et un remplacement valvulaire aortique et précisait que son cardiologue lui avait remplacé le PREVISCAN* par la médication qu'elle présente, je vois son œil interloqué, voire inquiet, je lui précise alors que sa valve aortique n'est pas une valve métallique, mais une valve de cochon, je rajoutais d'ailleurs que, toutes les nuit, depuis son opération, il se réveillait en poussant des GROUIKKK retentissants, d'où sa réputation de gros cochon. Regard éffaré de la visiteuse. En effet suite aux travaux, à la fin des années 60, d'Alain Carpentier, un chirurgien cardiaque français, furent découvertes les bioprothèses valvulaires issues du porc.
La visiteuse manquait un peu de culture, elle ne savait pas que cela existait, et, en plus manquait totallement d'humour.
Ce qui est admirable c'est que cette courte histoire confirme bien l'expression "tout est bon dans le cochon", même ses valves !
pauvre mignonne petite bête
GROUIKKK !
La réaction de Maillard :
Un médecin conseil de Dame Sécu vint me porter la bonne parole.
Plus sérieusement, il vint me montrer mes résultats en tant que prescripteur. Il aborda tout naturellement le sujet épineux du Diabète et, bien sûr, sa surveillance par la bonne vieille Hémoglobine Glyquée HbA1C) , pas moins d'un dosage tous les trois mois.
Vous savez que la cuisine est une de mes passion, eh bien, justement, cela m'a permis de m'amuser un peu.
Un chimiste, Louis-Camille Maillard, découvre un peu par hasard, dans les années 10, la réaction (elle se passe à température élevée) réaction qui porte son nom. Il publie cette découverte en 1911 : "L'action des sucres sur les acides aminés".
Pour faire simple :
- Cette réaction est très connue des cuisiniers professionnels et des amateurs confirmés, très schématiquement sous l'action d'une température élevée, il y a une sorte de caramélisation des protéines qui donne ce si bon goût à la viande grillée au four ou au barbecue.
- Je suis d'esprit curieux. Un jour de spleen, je regardais, lors d'un surf sans motivation, une idée culinaire me traversa la tête et je me fixais sur : réaction de Maillard. Quelle ne fut pas ma stupéfaction de voir que le marqueur sur trois mois de la Glycémie (taux de sucre dans le sang), la fameuse Hémoglobine Glyquée (HbA1C), devait son existence aux travaux de Maillard. Le dosage tous les trois mois étant dû à la durée de vie des globules rouges dans le sang (3 mois).
Et moi de demander à mon médecin conseil : "Savez-vous qui est à l'origine de la découverte de l'Hémoglobine Glyquée ?" Silence sépulcral, je pense qu'il n'a même pas compris que je me moquais un peu de lui.
Le Médecin Conseil manquait un peut de culture, et en plus ce ne devait pas être un bon vivant, il ne connaissait pas l'existence de ce pauvre Maillard.
Il faut, parfois, sortir de la médecine et rêver comme on savait le faire quand on était enfant.
Je dois avoir encore avoirune part enfantine dans un recoin perdu de moncerveau tordu.
Cela me permet, parfois, de m'amuser dans ce monde de brute.
Gigôt d'agneau
P.S. : Je sais, vous allez me dire, la "vraie" culture c'est la littérature, la musique, la peinture, l'histoire, la Philisophie ;quand à la science...
Disons que je parle, ici, de curiosité. Mes propos me rappellent l'histoire de la création d'SOS Médecins à un Urgentiste qui, tout naturellent ne la connaissait pas. Curiosité, vous dis-je, curiosité.
Surtout de nos jours avec ce Wikipédia si décrié, mais qui rend bien service.
Texte remanié version 1.1
22:52 Publié dans Anecdote, Coup de gueule, Cuisine, Culture, Gastronomie, Histoire de la Médecine, Honte, Humour, La pensée du jour, Loisirs, Médecine, Mots, Potins, Santé, Science, Société, Vidéo, Vie pratique | Lien permanent | Commentaires (20)
02/07/2013
Le sang et le boudin
Je roulais tranquillement sur les boulevards (à 50 Km/h) quand un scooter se faufilant entre les voitures arrive, enfin, à me doubler. Sur le casier du scooter est écrit en rouge URGENT SANG. Le scootériste reconnait alors un de ses copains dans la voiture qui est à coté de lui, vitre ouverte. Tout ce beau monde s’arrête au feu rouge, puis redémarre, ils discutent toujours.
Ce comportement commençait à m’irriter passablement, un coup je te double, un coup je roule lentement et je discute sans savoir si je dérange.
J’en profite donc pour doubler, et, en passant, je dis au porteur de sang :
« Faites attention que votre sang ne se transforme en boudin. »
16:18 Publié dans Anecdote, Coup de gueule, Gastronomie, Humour, Médecine, Santé | Lien permanent | Commentaires (6)
28/06/2013
Une ancienne sportive qui a arrêtée de boire
Une jeune demoiselle de vingt deux ans me consulte pour une infection urinaire. Elle a des brulures très douloureuses en urinant, du sang dans les urines, elle a donc une Cystite (infection urinaire basse), mais, à un interrogatoire plus poussé, quand je lui demande si elle a mal sur le côté du dos, elle répond oui, sur le côté droit ; cela sent la Pyélonéphrite (infection urinaire haute).
La Pyélonéphrite est une infection du tissus noble du rein réalisant, au début, de micro abcès. Ce qui impose un traitement rapide et prolongé pour détruire totalement la bactérie dans le parenchyme rénal (15 jours de traitement).
Je lui demande une analyse d'urine (ECBU) à la recherche d'une bactérie et d'une prise de sang (NF, VS, CRP) pour confirmer la Pyélonéphrite.
Je lui prescrit ce que l'on appelle une "antibiothérapie probabiliste", prescription d'un antibiotique en fonction de la probabilité de la présence du germe présumé et de la sensibilité de ce germe à l'antibiotique. Je lui prescrit, aussi, un anti inflammatoire pour calmer ses brûlures en urinant, et éviter ainsi qu'elle se tortille sur la lunette des WC. Je rajoute du paracétamol en adjuvant pour les douleurs et, éventuellement, la fièvre.
Bien sûr, elle a la consigne de boire, car elle ne boit pas, elle n'aime pas boire.
Je la revois avec ses résultat au troisième jour de traitement. Cela va nettement mieux. Elle n'a plus de douleurs en urinant, plus de douleur dans le dos. Par contre elle dors mal.
- Ah bon pourquoi lui dis-je ?
- Je n'arrête pas de me lever pour aller aux toilettes.
Un effet iatrogène inattendu.
Le bilan biologique confirme (on s'en serait douté) l'infection urinaire basse (la Cystite) mais confirme, aussi, l'infection urinaire haute (la Pyélonéphrite), la CRP est élevée traduisant l'infection d'un organe, la cystite n'étant pas suffisante pour expliquer cela.
Comme nous avons un peu plus de temps pour parler, elle m'avoue qu'elle a peur que cet épisode récidive.
Moi de lui répondre : si vous ne buvez pas suffisamment, il y a des chance, surtout par temps chaud et en plus si vous voyagez
Actuellement vous avez été constipé ?
- oui.
- Et puis j'ai pris l'avion. - Combien a duré le vol ?
- 3 h.
- Avez vous été au toilette dans l'avion ?
- Non.
- Pour éviter les infections urinaires il faut uriner fréquemment.
C'est là qu'elle rajouta, avant j'étais sportive, j'ai fait plusieurs sports. Mais depuis que j'ai arrêtée le sport, je ne bois plus.
20:40 Publié dans Anecdote, Médecine, Musique, Santé, Vidéo | Lien permanent | Commentaires (10)
26/06/2013
Le Zona, le Guérisseur, le ZOVIRAX*, le patient et le médecin
Zona intercostal
Source : http://www.legeneraliste.fr/
Il y a de cela quelques années, un patient, ancien militaire, retraité de 55 ans, vint me consulter pour une lésion cutanée :
- "je ne sais pas ce que j'ai".
- C'est un Zona intercostal lui répondis-je. Cela se soigne très bien, maintenant. Car, à partir de 50 ans, il faut donner un antiviral dans les 72 heures après l'apparition des premiers symptômes (à l'époque le ZOVIRAX*, maintenant le ZELITREX*) pour éviter les "Douleurs post zostériennes", ce sont des "douleurs neuropathiques".qui persistent et qui peuvent être très douloureuses et très difficiles à soigner, d'où l'intérêt de les prévenir.
quinze jours plus tard, je croise le patient et lui demande comment il va.
- Très bien me dis-t-il.
- Ce traitement est très efficace lui répondis-je.
- J'ai été voir un Guérisseur.
- Vous avez au moins terminé votre ZOVIRAX* jusqu'au bout ?
- Oui, le Guérisseur m'a dit de continuer.
Comme le disait si bien Frédéric Dard : "La connerie humaine est la seule chose au monde qui puisse donner une idée de l'infini".
14:57 Publié dans Anecdote, Citation, Coup de gueule, Histoire de la Médecine, Médecine, Potins, Santé, Société | Lien permanent | Commentaires (2)
18/06/2013
L'Homéopathie dans le traitement des Rhinopharyngites de l’enfant
Les enfants font, en moyenne, six rhinopharyngites par ans et ce pendant six ans, ce qui finit au bout d’un certain temps par lasser les parents.
Dans le temps, la conduite thérapeutique du médecin était relativement simple.
-Si l’écoulement nasal était blanc, pas d’antibiotique, mais du paracétamol en cas de fièvre au delà de 38° C, c’était viral, lavage de nez avec du sérum physiologique en unidose, et avant les repas ce qui faisait éternuer l’enfant et lui permettait du mieux manger avec le nez débouché.
-Si l’écoulement nasal était coloré (jaune ou vert excusez moi de la réalité), il y avait une surinfection, donc prescription d’antibiotique et du paracétamol en cas de fièvre au delà de 38°. Ce qui ne plaisait pas forcément aux parents. En fait ce n’était pas forcément la prescription d’antibiotique (quoique) mais surtout la récidive des rhinopharyngites.
Maintenant, les nouvelles Recos (recommandations) de l’HAS (Haute Autorité de Santé) conseillent de ne pas prescrire d’antibiotique dans les Rhinopharyngites avec écoulement purulent, mais du paracétamol en cas de fièvre au delà de 38° C.
Au bout de 5 ans, les parents lassés par la médecine conventionnelle et rationnelle, décident de se tourner vers les médecines « douces », non conventionnelles et irrationnelles, dans ce cas, l’Homéopathie.
Pourquoi irrationnelle me direz-vous. D’abord, pour être une médecine douce, on ne peut le nier, l’Homéopathie est une médecine douce. Pour ce qui est de l'irratationnalité, à partir de 9 CH, au niveau efficacité, pour l'Homéopathie, cela commence à devenir très problématique. En dessous de ce seuil là, on est en dessous du nombre d'Avogadro, ce qui veut dire qu'il n'y a plus de molécule de principe actif, et là, "ça craint grave". Quand à la mémoire de l’eau, l’expérience de la mémoire de l’eau effectuée par Jacques Benvéniste juste avant l’entrée en bourse du Laboratoire Boiron au second marché, cette expérience qui n’a jamais été reproduite par la suite.
Pour ce qui est des Rhinopharyngites, un an plus tard, à 6 ans, comme prévu, l’enfant, naturellement, arrête spontanément d'en faire.
Et l’Homéopathie de triompher.
A vaincre sans péril on triomphe sans gloire.
Ceci-dit, malheureusement, les médecines douces, cela à trait aux croyances, et le rationnel ne peut rien contre les croyances
20:21 Publié dans Coup de gueule, La pensée du jour, Magie, Médecine, Santé, Science, Shopping, Société, Vie pratique | Lien permanent | Commentaires (14)
17/06/2013
Médecine à l'ancienne contre médecine moderne: Le cas de l'Aponévrosite Plantaire
De nos jours, les médecins négligent l'interrogatoire et l'examen clinique au profit des Scanners IRM Bilans biologique et autres Joyeusetés qui coûtent bien plus cher. Mais pour être un bon clinicien, cela demande, outre quelques connaissances, un petit peu de temps (interrogatoire correct et examen précis), ainsi qu'un peu d'intelligence, il faut avoir envie de réfléchir, c'est ce qui fait tout le charme de ce métier : chercher la panne.
C’est ce que j’appelle la Médecine à l'ancienne contre médecine moderne.
Je vais essayer de vous démontrer cela avec cette petite histoire.
Pour une fois, je vais me reposer. Vous allez prendre ma place, je vais vous regarder travailler de façon attentive mais avec indulgence, car vous débutez juste dans ce métier passionnant mais ingrat.
En fin de la consultation du soir, vous qui pensiez pouvoir rentrer tranquillement chez vous pour un repos bien mérité après une dure journée de labeur ; mais, aussi, pour passer à table, en fin de consultation, la sonnette vous appelle.
Vous faite un métier rare où, comme les gens de maisons, on vous sonne et vous venez.
En bon clinicien, vous procédez par ordre, d'abord l'interrogatoire quasi policier, un examen clinique minutieux accompagné, éventuellement, d'examens para cliniques (complémentaires, type biologie, radio, écho, scanner, IRM...), pour terminer, enfin, par le traitement. En médecine, comme dans tout les métiers il, il ne faut jamais mettre la charrue avant les bœufs.
Interrogatoire :
Il s'agit d'une patiente de quarante cinq ans, coiffeuse, debout toute la journée, de part son métier. Elle se plaint de son talon droit depuis plus d'un mois.
Examen clinique :
Vous appuyez fortement sous le talon ce qui déclenche une douleur vive et le cri de la patiente.
Diagnostic :
En fin clinicien, vous vous en arrêtez là. Vous portez le diagnostic d’aponévrosie plantaire.
Traitement :
Vous prescrivez une paire de semelles orthopédique à faire par un podologue, et, si cela ne va pas mieux dans deux mois, vous adressez le patient à votre correspondant Rhumatologue
On constate, en effet, que l’âge moyen d’apparition de l’aponévrosite plantaire se situe autour de 40 ans. Elle touche deux femmes pour un homme. La station debout prolongée, elle est coiffeuse, en est une cause fréquente.
Le symptôme quasi unique de l’aponévrosite plantaire est la douleur talonnière talalgie (douleur du talon). Elle est ressentie surtout lors de la mise en charge le matin.
C'est bien, je suis fier de vous, vous vous êtes comporté en bon médecin et en plus vous n'avez pas couté cher à la collectivité.
En effet, vous n'avez pas prescrit ces fameux examens complémentaires qui coûtent si cher. Vous avez évité :
Examens complémentaires :
Radio standard : peu d'intérêt. Montre une épine calcanéenne, surtout ne pas opérer.
Échographie : peu d'intérêt aussi.
IRM : confirme bien l'aponévrosite, le meilleur examen complémentaire, coûte cher.
J'oubliais les nombreux traitements proposés dans l'aponévrosite plantaire (il doit bien y en avoir dans le tas certains qui ne valent rien, peut-être dis-je des bêtises, il vaut mieux utiliser des traitements réversibles).
Traitements :
- Podologue : orthèse plantaire (semelles orthopédiques) remboursées.
- Kinésithérapie : crochetage myo-aponévrotique
- Mésothérapie
- Infiltration
- Cryothérapie
- Onde de choc extra corporelle
- Chirurgie pour les formes rebelles. Elle consiste à inciser l'aponévrose : aponévrectomie.
17:41 Publié dans Anecdote, Coup de gueule, Histoire de la Médecine, La pensée du jour, Médecine, Santé, Société, Vie pratique | Lien permanent | Commentaires (4)
14/06/2013
Une consultation gratifiante mais pas honorée
Crédit Photo : http://www.dermis.net/dermisroot/fr/home/index.htm
Ce matin à consulte, un patient noir, arrive en boitant. A l'interrogatoire, il me dit avoir tripatouillé entre ses deux orteils (le 4° et le 5°), en essayant de désinfecter, au dakin, une plaie. Effectivement, il a un magnifique intertrigo.
Par contre, ce qui est plus inquiétant, c'est qu'il a le dos du pied qui est rouge, chaud et enflé. C'est un érésipèle.
La bactérie (sterptocoque ou staphylocoque a trouvé, comme porte d'entré, la lésion cutanée entre les deux orteils).
Traitement : PYOSTACINE* 500mg 2 cp matin midi soir pendant 10 jours + AMYCOR* 1 application par jour sur l'intertrigo pendant 10 jours.
Ce patient me dit qu'il a la CMU.
- Bien, donnez moi la carte.
-Je ne suis pas à jour.
- Et bien, vous repasserez quand vous serez à jours...
Après tout, quand tu a prété serment, tu n'a plus qu'a en baver. Bon, je plaisante. en règle générale, et même tout le remps, je me fait toujours avoir par les patients indélicats. je n'ai jamais arnaqué un patient. Ilest vrai que quelques patient m'ont tellement exaspérés (le mot est faible) que je les ai virés.
On fait quand même un drôle de métier, si nos patients savaient ce que l'on ressent... mais cela ne les interressent pas. Nous nous les écoutons, c'est normal, nous sommes payés pour cela.
Le Médecin est seul.
Comme...
21:02 Publié dans Anecdote, Médecine, Santé, Société | Lien permanent | Commentaires (5)
03/06/2013
La Veine Pouilleuse, une illustration de l’Anthropologie de la Santé
Thrombose du sinus caverneux droit. IRM cérébrale avec injection de gadolinium, (coupe coronale).
Asymétrie sinusienne, aspect bombant de la paroi latérale du sinus droit, défects multiples à l’injection du sinus caverneux droit par le gadolinium (flèche) ; rétrécissement de calibre de la portion intra caverneuse de la carotide interne droite (astérisque) ; sinusite sphénoïdale (double astérisque).
Un peu d’Anthropologie de la santé, cela ne nuis pas, de temps en temps.
Les pratiques magiques ont parfois une explication « scientifique ».
Nous allons tenter de l’expliquer par cette petite anecdote.
Les faits :
« Une jeune fille de la Gironde avait de violentes céphalées et les médecins de l'époque diagnostiquèrent en 1909 une méningite. Ses parents appelèrent Madame Mathieu qui déclara qu'il s'agissait d'une "veine pouilleuse"... Elle fit une incision dans la tête et une abondante quantité de pus sortit... La jeune fille fut guérie à l'instant. »
Source : http://www.gallican.org/mathieu.htm
L’interprétation médicale :
Cette jeune patiente était atteinte dune Thrombophlébite du sinus caverneux. L’histoire naturelle est très simple. Elle avait un furoncle de l’aile du nez qu’elle avait eu a malencontreuse idée de manipuler*. L’infection avait gagné le cerveau provoquant une thrombophlébite du sinus caverneux, puis une méningite.
Quand à la guérison par l’intervention de Madame Mathieu (ou une guérison spontanée), je n’y crois pas trop, à moins qu’il ne se soit agit que d’une simple méningite virale (ce qu’avaient dit les médecins).
*Furoncle aile du nez « manipulé » http://fr.wikipedia.org/wiki/Furoncle
19:24 Publié dans Anecdote, Culture, Histoire de la Médecine, Médecine, Mots, Santé, Science, Société | Lien permanent | Commentaires (8)
Les rues de Grandville ne sont pas sûres
Les rues de Grandville, ou plutôt ses trottoirs, ne sont pas sûrs du tout.
Monsieur Du Chien, s’en allait, ce matin, à la quête de son pain,
En sortant de la boulangerie, du haut de ses quatre vingt ans, Monsieur Du Chien chuta sur une crotte de chien.
Les clients du boulangers le relevèrent, appelèrent les pompiers qui l’amenèrent aux Urgences du CHU de Grandville. Il y fut diagnostiqué une fracture du col du fémur.
Heureusement, grâce aux progrés de la ghirurgie, monsieur Du Chien pouvait encore se déplacer correctement, mais il lui restait, cependant, une légère boiterie. Il portera celle-ci jusqu’à la fin de sa vie.
Les rues de Grand ville ne sont plus sûres.
09:33 Publié dans Anecdote, Coup de gueule, Ecologie, Médecine, Santé, Société, Vidéo, Vie pratique | Lien permanent | Commentaires (11)
23/05/2013
L'enfant et la mort
Une fillette de neuf ans est amenée à la consultation par son père et sa mère.
Le motif de la consultation est simple : douleurs abdominales.
La question à poser, il y a t il des nausées : oui. Cela craint.
Pourtant, à l'examen, rien de" particulier, en dépit de l'âge qui aurait pu coïncider*, ce n'est pas une appendicite.
Eternelle question que je pause, il y a t il possibilité d'anxiété ?
C'est alors que les parents me disent que, peut être, il pourrait s'agir de la mort de sa grand mère qui puise être en cause.
En effet cette jeune patiente souhaite aller à l'enterrement de sa grand mère dont elle était très proche, et ce, "pour la voir une dernière fois".
Les parents sont réticent.
Je laisse, un peu, mûrir la situation. Puis au bout d'un petit moment d'hésitation, il décident de l'amener à l'enterrement de sa grand mère.
Je précise aux parent, qu'il est bien entendu que si les douleurs abdominales ne passent pas, direction les urgence de ma clinique préférée.
* En fonction de l'âge et du sexe, les douleurs abdominale ont une probabilité plus importante de survenir. Quelques exemples :
- Nourrisson : invagination intestinale (garçons et filles)).
- Entre 7 à 12 ans : Appendicite (garçons et filles).
- Filles vers 20 ans : kyste de l'ovaire.
- Vers 50 ans, prédominance femmes : cholécystite.
13:45 Publié dans Anecdote, Médecine, Santé | Lien permanent | Commentaires (16)
13/05/2013
Médecine Vétérinaire
Crédit Photo : http://avocats.fr/space/ledroitequin/content/_e506f6be-c9...
Pour répondre à un commentaire d'Artémis pour mon post.
J'ai dans ma patientèle, un couple sortant de l'ordinaire. Lui est soud de naissance, donc atteint de surdimutité (sourd et muet), elle est sourde muette et aveugle car elle a un syndrome d'Usher.
Un jour son mari me l'amène, c'était bien après qu'il avait attrapé la syphilis en dehors du couple ; l'appel du corps existe aussi chez les handicapés, et heureusement.
Lors de cette visite, j'ai eu un éclair lumineux, je me servis de Word pour communiquer avec lui comme intermédiaire, lui, écrivais dans la main de sa femme, et me répondait, tant bien que mal avec une parole assez difficile à comprendre, cela fonctionnait tant bien que mal, mais je restait, au niveau de l'interrogatoire, quelque peu sur ma faim.
Heurtement, j'eu la bonne idée de faire un bilan biologique qui révéla une anémie sévère avec une réserve en fer (ferritine) au raz des pâquerettes, lié à une hémorragie gynécologique.
Les Médecins font, parfois, de la Médecine Vétérinaire, je le reconnais, c'est assez rare.
20:43 Publié dans Anecdote, La pensée du jour, Médecine, Potins | Lien permanent | Commentaires (10)
21/04/2013
J’ai un problème d’hygiène
Un patient la trentaine viens me voir, d’abord, car il a des problèmes entre la cuisse droite et le testicule homologue, visiblement, il s’agit d’un Erythrasma, en effet, monsieur porte à droite, puis, il se plaint d’une douleur du sillon inter fessier, et ce depuis longtemps, depuis l'âge de vingt ans plus précisément. A l’examen, excusez moi du peux, le patient à quatre patte, je ne sais pas pourquoi, mais ça "sent" le kyste pilonidal à plein nez.
Le kyste pilonidal est une affection congénitale qui touche les étudiants qui restent assis longtemps et les militaires qui font du tape cul dans leurs véhicules aux amortissements sommaires, il s’agit de résidus embryonnaires comme des cheveux, par exemple, qui s’enflamme et donne une douleur importante du sillon inter fessier.
La solution : l’opération par un proctologue.
Enfin, ce cher monsieur, me demande, en raisons de ses problèmes d’hygiène, si l’on ne pourrait pas le faire bénéficier d’une… circoncision. Moi de tomber des nues, une circoncision à son âge sans ni motif religieux ni motif médical, c’est bien la première fois que cela m’arrive en trente ans de métier, il a fallu que ça tombe sur moi.
Et moi de faire une lettre pour la dermato de son choix et pour l’urologue pour mettre à nu son zizi.
Pour le kyste pilonidal, on verra plus tard.
Cerise sur le gâteau je le voyais de plus en plus pressé au fil de la consultation, sauf pour le zizi, moi qui ne penser qu'à l'aider: J’ai rendez-vous avec ma femme, je vous enverrai le chèque plus tard par la poste, j’ai oublié mon chéquier.
ET BOUM BADABOUM !
09:12 Publié dans Anecdote, Coup de gueule, Médecine, Potins, Santé | Lien permanent | Commentaires (1)