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25/07/2012

Les Bilans de Santé de la Sécurité Sociale, Mythe et Réalité



Tous les cinq ans, en général, la Sécu propose un bilan de santé systématique.

Cela fait 31 ans que je sévis( déja !).

En 31 ans d’exercice professionnel de la Médecine Générale, je n’ai vu que deux anomalies dans ces bilans de santé :

 - Le premier cas est une jeune patiente qui prenait la pilule et qui fumait 5 cigarettes par jours. Quelle est l’utilité de ce bilan ?
 
 - Le deuxième cas est plus significatif, c’est une patiente de 40 ans, infirmière, en exercice, chez qui la sécu a découvert des Gamma GT élevées. Je fais un bilan de contrôle en demandant, en plus, la sérologies des Hépatites, et qui revient avec les Gamma GT toujours élevées, mais avec toutes les sérologies des hépatites négatives alors qu’elle avait «été vaccinée pour l’Hépatite B, de par son métier, ou elle est pas mal exposée, c’est fâcheux.

Deux dépistages significatifs, dont un douteux, cela fait bien peu comme résultat pour ces examens systématiques de la Sécu.

En fait, j’ai une théorie qui vaut ce qu’elle vaut, c’est l’aspect primordial de l’interrogatoire et de l’examen clinique en Médecine.

Un médecin généraliste diagnostique une maladie, quand un patient vient pour une symptomatologie qui évoque une pathologie.

Qui irait voir son garagiste alors que sa voiture roule bien ?

C’est exactement le cas pour la Médecine Générale,  hormis le cas de la Tension Artérielle et le cholestérol, mais qui irait doser le cholestérol a un individu de 20 ans sans antécédents familiaux de dyslipidémie.

Voila donc un mythe qui tombe face à la réalité des choses.

N’y a-t-il pas des économies à faire plutôt qu’emm* les Médecins ?

24/07/2012

Comment perdre une patiente




Au tout début de l’histoire, je reçois un bilan de santé de la CPAM pour une patiente que je ne connait pas.

En arrivant à mon cabinet, il y a bien 5 jours, je vois une nouvelle patiente, une infirmière qui me dit avoir passé un bilan de santé avec la CPAM et ils lui ont trouvé des Gamma GT élevées.

Vendredi dernier, Je lui signe le pacte du diable (le papier de médecin traitant), et lui fait refaire un bilan biologique avec Gamma GT, CDT, Transaminases.

Il faut un petit délai avant qu’un Laboratoire d’analyse médicale me transmette les résultats.

Samedi matin, elle appelle à mon domicile, je ne travaille pas le samedi, pour me demander si j’ai reçu les résultats, bien sûr, je ne les avais pas.

Le lundi matin, en arrivant à mon cabinet, j’ouvre le courrier, et trouve le résultat de ses analyses, effectivement, seules les Gamma GT sont élevées.

J’ouvre son dossier dans mon logiciel médical, zut, je n’ai pas noté son numéro de téléphone, cela m’arrive parfois, surtout s’il y a le souk dans la salle d’attente, parfois, il faut essayer de faire le moins longtemps possible (sans nuire au patient bien entendu, parfois, il faut savoir, il y a des patients très lents).

Je ne peux pas la rappeler.

Eh bien, elle ne m’a pas rappelé, elle a dû chercher fortune ailleurs.

Bon vent.

Après tout, je ne suis pas Superman.

23/07/2012

Un arrêt de travail qui n’en est pas un



Coup de téléphone d’une patiente que je vois épisodiquement depuis qu’elle a quittée son mec et qu’elle a quittée la banlieue de GRANDVILLE pour aller se loger en centre ville.

Coup de téléphone de cette patient me demandant un arrêt de travail car ils se sont trompés à l’hôpital ou elle a été hospitalisée pour Lumbago aigu.

Elle veut donc que je lui envoie par la poste un arrêt de travail, ce que je fais de mauvaise grâce.

Deux jours après, elle me téléphone à nouveau, car ce n’est pas un arrêt de travail qu’il lui faut, c’est un arrêt en accident du travail. Cela change tout, l'imprimé n'est pas du tout le même. Je lui dis de passer car ces feuilles sont assez difficiles à remplir vu le nombre importants de renseignements demandés.

C’est elle qui passe…

De mauvaise grâce.

Un pli surprenant




Ce matin, en ouvrant mon courrier, je suis tombé en arrêt devant un pli étrange venant de la M.S.A. (Mutualité Sociale Agricole).

« Madame, Monsieur,

Veuillez trouver sous ce pli la liste des patients qui vous ont déclaré médecin traitant, en date du 01/07/2012.

Veuillez recevoir Madame, Monsieur, nos salutations distinguées.

Le directeur de la MSA »

Jusque là tout va bien…

Si ce n’est qu’il n’y a pas jointe la liste de ces patients.

 

P.S. : A ce propos, la lettre nétait pas signée ; même pas une signature imprimée. La pratique de la lettre non signée se fait de plus en plus de nos jours.

11/07/2012

Une consultation extra ordinaire



Hier, je vois entrer dans mon cabinet médical un patient, que je ne connaissais ni d’Eve, ni d’Adam, Il avait un superbe plâtre à la cheville, et des cannes anglaises de très bel effet.

Il s'est assis et me dit : « Docteur j'ai très mal et psychologiquement ça ne pas bien du tout je suis traité pour un trouble hyperkinétique, il me faudrait du CONCERTA* », le CONCERTA* est un dérivé amphétaminique.

Moi de lui expliquer que je n’avait pas la possibilité de lui prescrire, car, il fallait, tous les ans fournir une ordonnance d’un pédopsychiatre, d’une part, et que, d’autre par,t il me semblait un peu âgé vis-à-vis de cette pathologie.

Il revient à la charge : et pour ma cheville, ils ne m’ont rien donné à l’hôpital. Vous ne pourriez pas me donner du SKENAN* (de la morphine).

Je lui répondis que comme je ne le connaissais pas, je ne pouvais pas non plus lui en donner, et que, d’autre part, il existait des médicaments de pallier II qui calmaient très bien ce type de douleur.

Voyant qu’il n’obtiendrait pas gain de cause, Il se lève brusquement, et sort par la salle d’attente.

La morale de cette histoire, est que comme je ne connais rien au trouble pathologique des drogués et, surtout que je ne suis pas accompagné et épaulé par une structure adéquate, je ne peux vraiment pas m’occuper de drogués.

D’autre part, la technique du disque rayé, m’a bien été utile, dire non gentiment mais de façon affirmative, au bout de cinq à six fois non, la personne comprend qu’elle ne pourra pas avoir gain de cause.

C’est la deuxième fois, en trente ans de carrière, que j’ai été exposé à ce type de situation.

09/07/2012

Une visite pas ordinaire : Monsieur le Médecin Conseil







Il y a du changement, une nouvelle convention médicale vient d’être signée par quelques syndicats médicaux.

Vu les circonstances de plus en plus déplorables de nos conditions de travail, je voulais savoir à quelle sauce nous allions être mangés.

Dans un premier temps, je reçus la visite d’un D.A.M. (Délégué à l’Assurance Maladie) ; puis d’un « Informaticien », et, maintenant, cerise sur le gâteau : Un Médecin Conseil de la Sécu. Tout cela en l’espace d’un mois !

Il me présenta mon profil de prescriptions.

Il me montra les objectifs à atteindre pour les médicaments contre le cholestérol, les médicaments contre le diabète, les médicaments antibiotiques (il me précisa que les antibiotique, ce n’est pas systématique).

Il me précisa, aussi, que si j’avais un ordinateur, et si je m’en servais pour télétransmettre, ainsi qu’ Espace Pro, mais aussi une affiche donnant… mes heurs de consultation, je gagnerai des bons points.

Cette visite, pour m’inciter à un bidule qu’ils on mit au point à la sécu, ils appellent cela, « l’espace pro ».

Leur truc n’est pas encore tout à fait au point et est trop chronophage pour un médecin libéral. Par contre, ce qui m’a désarçonné, c’est l’accès aux banques de données de la sécu, on y trouve les ordonnances et les médecins généralistes ou spécialistes consultés par le patient.

Vers la fin de la consultation, il me confia qu’avait exercé quatre ans en milieux rural, puis qu’il avait eu l’opportunité de passer le concours de Médecin Conseil.

Le sentant en confiance, je me permis de lui demander combien il gagnait en temps que Médecin Conseil. 2500 €, treizième moi compris me précisa-t-il.

Le soir même je vérifie sur le Net la rémunération d’un médecin conseil : la réponse tomba très rapidement… 7000 €,  sans compter le treizième mois.

Il me confiirma, aussi, que l’âge moyen des médecins qu’il voyait avait bien entre 50 et 60 ans, l’heure de la retraite se précisait donc.

Il n’était pas conscient du fait que seulement 10 % des médecins thésés (les tout jeune médecins), s’installaient en libéral… Sans compter les déserts médicaux.

Alfred Sauvy m’a appris quelques notions de démographie.

Il ne faut pas oublier une chose essentielle…

Une génération, c’est vingt cinq ans.



 

Trouvé sur  http://www.e-carabin.net/showthread.php?t=90811

 

P.S. "Le choc culturel vaut aussi pour les conditions de travail si on sort de la vie d'un jeune généraliste - mais c'est comparable aux autres médecins salariés : 35h au forfait (pas de pointeuse), conditions matérielles satisfaisantes, comité d'entreprise, 14 mois de salaire, environ 9 semaines de congés. Les médecins conseil, comme tous les agents de l'Assurance maladie, ne sont pas des fonctionnaires, tout le monde est sous convention privée et le licenciement est possible ainsi que les prudhommes. La grille de salaire va de 5000 euros brut mensuel (coef 700) à 6500 (coef 900) pour un médecin conseil de base (niveau A) (cf. site www.ucanss.fr). Environ 10% des médecins conseil évoluent vers des filières spécialisées ou managériales, où la rémunération est un peu supérieure (+15%). Il existe également des rémunérations complémentaires qui améliorent un peu l'ordinaire ("points" de compétence, d'ancienneté, prime pour certains cadres dirigeants, intéressement au résultat collectif)."

Source : http://www.e-carabin.net/showthread.php?t=90811

05/07/2012

Comorbidité* chez une patiente : Maladie Psychiatrique et, aussi, maladie neurologique





Cela fait bientôt six mois que je soigne cette jeune patiente de 32 ans, elle travaille dans une communauté territoriale ; je la soigne pour un État dépressif réactionnaire, elle vient juste d'être plaquée par son mec. Il est à noter que ces la troisième fois que cela lui arrive.

Je l’ai mise sous ZOLOFT*. Avec, aussi, un arrêt de travail de deux mois (2 fois 1 mois).

Assez rapidement, à partir du moment où le ZOLOFT* a montré son efficacité, elle s'est trouvée un nouveau mec.

Incidemment à la dernière consultation elle me révéla qu'elle avait souvent des maux de tête. La description de ces maux de tête ressemblait fort, sémiologiquement** parlant, à des crises de migraine.

En fin de consultation, je lui ai donné donc, à un traitement pour les crises (ALMOGRAN*). Et, en traitement de fond, de l’ALOCARDYL*.

A sa dernière consultation, elle me dit toute contente que ses migraines avaient disparues.

J’aime assez ce mélange de Psychiatrie et de Neurologie.

 

* Comorbidité : présence à la fois de plusieurs pathologies

* séméiologie : En médecine c'est la description des signes des maladies.

04/07/2012

Une consultation non prévue

Timide : "Blanche Neige et les sept nains"

 



J’essaye de traiter, depuis assez longtemps, une patiente de 45 ans.

Le traitement se met en place lentement progressivement, mais somme toute efficacement ; par contre, il faut vraiment, pour une fois, que ce sois moi qui sois patient.

Lors de sa dernière consultation, elle n'arrive pas seule, elle est accompagnée d'une de ses filles, la cadette.

Elle amène sa fille pour un examen de « non contre indication » à la pratique de l’équitation. Comme elle ne présente pas de contre-indication, et que ses vaccins sont à jour, je rédige son certificat. Le plus surprenant fut que, pendant tout le temps de sa consultation, elle ne pipa mot. Elle n’ouvrit pas la bouche une seule fois.

Je passais donc à la mère, prolongation d'un travail ordonnance en 100 % : antidépresseurs anxiolytiques hypnotiques, et, en ordonnance simple, un antihypertenseur, un médicament pour le cholestérol et 160 mg d’aspirine.

Il a fallu que je négocie beaucoup pour en arriver à un tel traitement. Elle refuse toujours, cependant, de consulter un psychiatre. Elle présente un état dépressif majeur sur un trouble d'anxiété sociale (T.A.S.), ce que l'on appelle de façon vernaculaire la timidité.

Cependant, je trouvais le comportement de sa fille inquiétant. Je revenais donc sur son cas. J'appris ainsi qu'elle était timide de tout an. Les différents enseignants qui l’avaient eu comme élève avaient, régulièrement, signalés ce comportement à la maman.

Après un assez long moment, encore, de négociations, je rédigeais une lettre à un pédopsychiatre pour cette gamine... De douze ans.

Mieux vaut prévenir que guérir.

12/06/2012

Kyste de l'épididyme

Kyste de l'épididyme (tumeur bégnine).


 

Cet après midi, un homme de 27ans, rentre dans mon cabinet médical.

« Je viens pour quelque chose d’un peu délicat ».

« En quoi puis-je vous être utile ?»

« Voila, c’est un peu délicat à dire, mais j’ai trouvé, récemment, une petite boule sur mon testicule droit ».

« Ce que vous me dites ressemble fort à un kyste de l’épididyme, venez, je vais vous examiner ».

A l’examen clinique, je ne retrouve pas la « boule » en question. Effectivement elle doit être petite, mais s’il l’a trouvée, c’est qu’elle existe. Par contre, pas de gros testicule, apparemment, cela ne ressemble pas à un cancer du testicule.
Autrefois, avant l’utilisation de l’échographie, on utilisait une technique archaïque : la trans
illumination, on éclairait la bourse avec une lampe de poche et on regardait la bourse en transparence, faute de mieux, cette technique pouvait donner quelques résultats.

En général, statistiquement, le cancer du testicule atteint les hommes de 20 ans, lui, a 28 ans, le cancer du testicule, ça le fait pas
Je lui prescris donc une échographie. Et pour le rassurer, je vais sur le Net, pour lui montrer ce qu’est un Kyste de l’épididyme.

Lui aussi, avait été sur le Net et avait trouvé des liens sur le cancer du testicule (qui d’ailleurs est un bon cancer qui se guérit depuis la découverte du CISPLATINE maintenant, on en guéri), d’où son inquiétude.

Quelques petites remarques à propos de ce cas clinique :

 

 - D'abord, on opère le Kyste de l'épididyme, que quand celui-ci est important et gène le patient, ce n'est pas le cas chez ce patient, tout au moins pou l'instant.

 - Ensuite, ce qui inquiète le patient, n’inquiète pas, forcément. Dans la plus part des cas, parfois, l’inverse existe aussi, ce qui n’inquiète pas le patient peut inquiéter le médecin. D’où l’intérêt de consulter quant on trouve quelque chose de nouveau, quelque chose qui a changé dans son corps.
   
 - Les techniques médicales et les traitements ont évoluées, trans illumination versus échographie ainsi que la découverte du CYSPLATINE, pour ce qui est du traitement.
   
 - En médecine générale, 80 % du diagnostic se fait lors de l’interrogatoire, 10 % à l’examen clinique, et 10 % en ce qui concerne les examens para clinique : bilan biologique, échographie, scanner, IRM…).
   
 - La notion de probabilité d’avoir une maladie, en fonction de l’âge, n’est pas à négliger, en effet,à chaque âge, mais aussi à chaque sexe, sa pathologie ( par exemple l’appendicite, la pyélonéphrite, la cholécystite...).
   
 - D’autre part, personnellement, je compare souvent le corps humain à une voiture. tant qu’on n’a pas trouvé la panne, la « voiture » (le corps humain ne marche pas, ou pas bien).


Ah, j’oubliais de vous dire, que, pendant que votre médecin traitant vous interroge, où vous examine, il réfléchit, souvent en même temps. C’est, entre autre, l’aspect fascinant de ce métier, laissez réfléchir votre médecin traitant, répondez à ses question, ne parlez pas trop, surtout pendant l’examen clinique.

Voila comment travaille votre médecin traitant.

11/06/2012

L’éminent professeur Charcot : où la neurologie face à la psychiatre

Professeur Jean-Martin Charcot

Jean-Martin Charcot, est un clinicien et neurologue français, professeur d'anatomie pathologique, titulaire de la chaire des maladies du système nerveux. Il est le fondateur, avec Guillaume Duchenne, de la neurologie moderne, le précurseur de la psychopathologie. Il est également connu comme chef de file de l'École de la Salpêtrière pour ses travaux sur l'hypnose et l'hystérie. Source Wikipedia : http://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Martin_Charcot

Freud était venu dans son service, car, à l’époque, l’hystérie, « la grande simulatrice »*, était très difficile à différentier des pathologies organiques, qui touchent le corps, dans ce cas il s’agit purement et simplement des maladies neurologiques.

Ce qui est intéressant en l’espèce, c’est qu’un neurologue s’intéressait à la psychiatrie et qu’un « psychiatre » s’intéressait à la neurologie.

Par exemple, le signe de Babinski met en évidence une atteinte neurologique avec son "réflexe cutané plantaire.

Il fut un temps ou, il n’y a pas si longtemps que ça, existait les psychiatres, surtout psychanalystes, qui ne prescrivaient  pas de médicaments, et les neuro psychiatres qui avaient un cursus en neurologie et en psychiatrie et qui, eux, prescrivait les médicaments, les neuro psychiatre étaient les meilleurs psychiatres que l’on pouvait trouver, à quelques exceptions prés.


Le Professeur Charcot et une femme en plein crise d’hystérie

P. S. : Jean-Martin Charcot eut deux enfants, Jeanne et Jean Baptiste Charcot, le célèbre explorateur. Le fils de Jean Martin Charcot fut plus célèbre que son père. Bien qu’étant médecin, lui même, il a été un explorateur des régions polaires, en particulier, des expéditions en Antarctique. plusieurs de ses bateaux s’appelaient « le pourquoi pas », un peu comme les Pen duick d' Eric Tabarly.

Qu’elle famille !

 

Jean-Baptiste Carcot

 

* En fait, en médecine, l'expression "la grande simulatrice", désigne la Syphilis. je n'ai pas pu résister à ce petit clin d'oeil médical.

Un enfant utilisé comme prétexte

 

 
J’ai, dans ma clientèle, une femme de 65 ans, d’origine espagnole (elle est venue en France à l’âge de douze ans, Franco oblige) qui travaillait dan un centre ou séjournait des enfants handicapés « Psys ». Elle était venue me voir pour EDM (Etat Dépressif Majeur), l'arrêt de travail, s'est, assez, rapidement tranformé en longue maladie puis, par la  retraite. Cela tombait pile poil, car depuis son premier arêt, elle ne retravailla plus : une retraite avant l'heure.

A l’époque, quand je l’ai connue pour la première fois, elle se tapait un EDM cogné.

Elle est du genre plutôt autoritaire, vraiment très autoritaire, voire plus qu’autoritaire. A tel point qu’un de ses fils m’a sorti, lors d’une consultation : « surtout, n’en parlez pas à ma mère ».

Or, un de ses deux garçons. divorce, cela la replonge plus ou moins dans la dépression (plutôt moins que plus, d’ailleurs). En tout cas, elle vit très mal la situation, certainement plus que les intéressés eux mêmes : son fils, sa femme (enfin son ex) et leur petit gamin de 4 ans. Cela peut paraître surprenant mais c’est la réalité.

A la dernière consultation, elle consulte pour elle, mais ne voila-t-il pas qu’elle amène son petit fils, dans le but, évident, que je ne puisse parler du divorce et lui faire dire comment elle vit, elle, cette situation.

Alors, je me suis tu.

Mais, à la prochaine consultation, même si elle vient toute seule, je me tairais aussi, puisqu’elle ne veut visiblement pas parler du divorce de son fils, je me tairais, sauf si elle aborde le sujet.

Cette femme est, non seulement très autoritaire, mais aussi aussi très intelligente et, surtout, très manipulatrice.

Je plains son fils.

Quand au petit gamin, quel impact aura-t-elle sur lui ?

09/06/2012

Le conseiller informatique de la sécurité sociale : Monsieur je ne sais pas


La semaine dernière, j’ai reçu, suite à une D.A.M. (Délégué à l’Assurance Maladie), qui était bien une dame (en général je ne le reçois plus mais il y avait, cette fois une donne nouvelle : le changement de convention médicale), après cette dame, j’ai donc reçu, « un conseiller informatique » pour me présenter Espace Pro, un nouveau site, où j’avais pris mon login et mon password, pensant pouvoir commander, facilement, tous les formulaires de la sécu. Déception je ne pouvais avoir certain formulaire avec mes coordonnés pré imprimées.

Il se trouve que dans la commune où je sévis, sur les trente médecins généralistes en exercice, nous sommes deux médecins à « tâter » un peu de micro informatique, lui, c’est plutôt le hardware, moi, plutôt le software.

La micro informatique ne supporte pas l’imprécision.

Or, il se trouve que son site, enfin celui de la sécu,  il y avait de nombreuses imperfections. A chaque erreur que je lui montrais, il répondait : « je ne sais pas », au moins avait-il l’honnêteté de le dire.

On abordait à ce site réservés aux professionnels de santé directement avec notre carte professionnelle (l’analogue de la carte vitale qu’à le patient d’où le nom de lecteur bi fente, du lecteur que vous voyez sur le bureau de votre Médecin).

Et là, oh surprise ! Il y avait l’historique de tous les médicaments que vous prenez et, aussi, l’historique de tous les médecins que vous avez consulté. Cela commence à craindre sec ! Si une mutuelle ou une banque peut accéder à ce site, bonjours les dégâts. Les R.G. (Renseignements Généraux), qui s'appellent maintenant la DCRI  ont, bien évidemment, un accés direct et royal. Quand on prend un médicament en chronique, un médecin connait votre pathologie, cela est conforté par le ou les spécialistes que vous consultez. Un exemple de ce fait est explicité dans un film de... 1969 : "dernier domicile connu".

Du temps d'Hitler et de la Stasi, les services de renseignements ttravaillaient avec un système mécano graphique (des fiches en carton), c'était, déjà, assez efficace. Avec l'informatique et les ordinateurs en réseau (mutualisation des informations), on a franchi un cap énorme, on atteint, presque, la quasi perfection, en un temps... record.

Bref, pour en revenir à Monsieur je ne sais pas, au bout de trois quart d’heure de prestation, il m'a semblé un peu fatigué, il était mûr pour la suite.

Quant on sort de mon cabinet, tout le monde à tendance à tourner à droite, là où une des deux portes est fermée, si on tourne à gauche, on prend la bonne porte et… on sort.

Je préviens toujours les patients et les V.M. (Visiteurs Médicaux). En l’espèce, le voyant partir sur la droite, là, je ne dis rien, fermais la porte du cabinet et fis rentrer le prochain patient, quand retentit la sonnette, c’était Monsieur je ne sais pas qui me demanda : « mais par où on sort », et moi, plié de rire à l’intérieur, de répondre la sortie, c’est sur la gauche.

C’est bizarre, il avait le teint un peu vert, l'avais je déstabilisé ?

Suite au prochain numéro, après la D.A.M., le monsieur je ne sais pas, je vais bientôt avoir l’insigne honneur de recevoir un Médecin Conseil. Décidemment, je suis très courtisé par la sécu, ces temps-ci.

Je suis resté très joueur avec une petite touche de malice, c’est mon coté enfantin qui ressort de temps en temps.

Quand on me titille, j'use de ce trésor caché en moi, ça déstabilise et ça me fait marrer intérieurement,  en quelque sorte, çela extériorise mes sentiments, bref, ça me détend.

 

Une vieille médication : Saltrates Rodell

Cet après midi, après avoir fait une grande marche, une très grande marche dans Grandville, ma tendre et douce me dis, sur le chemin du retour, qu’elle a très mal au pied. Comme toutes les femmes, elle a une fois de plus fait passer l’esthétique avant le fonctionnel, en un mot comme en cent, je dois reconnaître qu’elle a de superbes chaussures ; je ne suis pas un fétichiste du pied, comme certains hommes politiques dont je tairais le nom, mais, j’avoue que j’aime bien regarder les chaussures, c’est une très bonne arme de séduction. Après tout, il y a l'aphorisme "Il faut souffrir pour être belle".

Elle me demande donc un produit miracle pour cette algie pédestre.

Et moi de lui répondre illico : Saltrates Rodell.

Ce produit se prend en bain de pied.

A mon avis c’est surtout le bain de pied chaud qui soulage, mais la composition de ce produit est intéressante:

« Les sels Saltrates Rodell, bain oxygéné contre les maux de pieds, contiennent des extraits de camomille et millepertuis, du carbonate de sodium anhydre, sesquicarbonate de sodium, bicarbonate de sodium, perborate de sodium (tetrahydrate) ». Source : http://ch.oddb.org/.

Ce produit, antédiluvien, il doit dater des années 10 ou 20, à cette époque, les gens marchaient beaucoup plus que maintenant.

Tiens, cela me fait songer aux bains de siège préconisés par la chanteuse Rika Zaraï dans son livre « Ma médecine naturelle », dans les années 80.

Bon, ce n’est pas tout, je vais de ce pas (c’est le cas de le dire), me faire un bon bain de pied suivi d’un bain de siège royal. Je vous laisse, à bientôt.




Geek

 

"Geek, parfois francisé en « guik » est un terme d'origine américaine anglophone...

L’archétype classique du « geek » est celui du « jeune » (ou de l’adolescent) passionné d'électronique, d'informatique, d'univers fantastiques (comics, science-fiction, heroic fantasy, etc.). Cette passion s’exprime concrètement à travers de nombreuses activités, telles que le jeu de rôle, le cinéma, les séries télévisées, les jeux vidéo ou encore la programmation informatique".



Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Geek

07/06/2012

La chambre

Source : http://www.les-ateliers-de-langres.fr/


Une chambre, ça peut servir à ventiler, à condition qu’elle soit prévue pour cela, et qu’elle soit fonctionnelle.

Dans une chambre, quand il y a des fuites par la fenêtre, en hiver, il y a des déperditions de chaleur.

Ce petit aparté sur le bâtiment, pour vous démontrer l’importance de la forme galénique dans la prescription médicamenteuse.

Il se trouve que, récemment, j’ai soigné un bambin de trois ans qui présentait une toux d’irritation à la suite de trois rhino pharyngites, coup sur coup.

Je lui prescris donc de la VENTOLINE* et du BECOTIDE*, a prendre, vu l’âge, dans une chambre d’inhalation, une BABYHALER*, très pratique et fonctionnelle.

Je le revois, quinze jours plus tard, avec sa mère, en colère, car il n’y avait pas d’amélioration, et même un début d’aggravation.

Je lui demandais s’il n’y avais pas un problème avec la prises des médicaments, parfois les chambres d’inhalations sont mal utilisé, ce n’est pas évident avec des enfants de trois ans.

Elle me dit incidemment que le pharmacien ne lui à pas délivré la chambre BABYHALER*, pour une autre qu’elle avait « en rayon ». Elle rajoute, aussi, qu’elle avait remarqué des fuites au niveau de la chambre qu’avait délivré le pharmacien.

Je prescrit, à nouveau, la chambre BABYHALER* et je dis à la mère de revenir dans une semaine.

Eh bien, il y avait une très nette amélioration.

Etonnant, non ?

La forme galénique d’un médicament ou d’un dispositif médical (la chambre en l’occurrence), la forme galénique est la présentation du médicament : comprimés secs ou effervescents, sirop, gouttes, suppositoire (tombé en désuétude), injection musculaire ou intra veineuse, patch, crème lotion, inhalation (c’est le cas de la VENTOLINE* et du BECOTIDE*)…

Dans ce cas précis, ce n’était pas la bonne chambre.

Si le médicament est important, la forme galénique est quelque chose de prépondérant dans la rédaction d’une ordonnance. Si la forme galénique n’est pas adaptée, le médicament sera mal et, surtout, pas pris par le malade.

Ce ci dit, je suis fatigué, et je vais faire une petite sieste dans… ma chambre.

 

 

Chambre d'inhalation BAYBYHALER*

20/05/2012

Docteur ça me bûrle le vagin : une erreur de communication médecin malade



Il n’y a que les histoires vraies pour être les plus surprenantes et les plus coquasses.

C’est une patiente, la quarantaine, BAC+5 (au minimum) et très intelligente, qui, la quarantaine, a des fuites urinaires depuis son dernier accouchement, suite à un accouchement, aux spatules, "un peu musclé".

Elle a consulté, à mon initiative, une spécialiste de Rééducation Fonctionnelle spécialisée dans la sphère uro -génitale.

Celle-ci, entre autre, lui prescrit un test au Bleu de Méthylène, elle lui fait une ordonnance avec des gélules de… Bleu de Méthylène. Le Bleu de Méthylène colore les urines en bleu. Tout cela, pour savoir, sil y a une fistule vésico- vaginale (une communication entre la vessie et le vagin), si celle-ci existe il y aura un écoulement bleu par le vagin. La praticienne n’est pas très expansive sur le mode d’administration.

Elle vient me voir, quelques temps plus tard, en me disant : les gélules de Bleu de Méthylène ça me brûle dans le vagin.

Et moi de lui expliquer, correctement, que le Bleu de Méthylène, dans ce test, se prenait par… voie orale.

Cette histoire plutôt comique et coquasse, heureusement sans retentissement médical notoire, illustre bien un trouble de communication médecin malade

La responsabilité, en l’espèce, est celle de la spécialiste en Rééducation Fonctionnelle.

ERRARE HUMANUM EST PERSEVERARE DIABOLICUM.


17/05/2012

Paroles d’enfant




J’ai, dans ma clientèle, des parents fort sympathiques, comme on aimerait avoir, comme cela, tout ses patients.

Dernièrement, sa mère, me raconta les deniers tours que lui joua sa fille de trois ans, qui commence a pas trop mal se servir de la langue de Molière.

Dans un premier temps, à peine arrivée dans une brasserie, elle se lève et va commander sa grenadine à la serveuse.

Une autre fois, chaque fois qu’elle faisait une grosse bêtise, son père lui disait, pour la responsabiliser et lui dire, entre autre, les règle de vie en société, son père lui disait : « regarde-moi dans les yeux ».

Une fois la gamine, comme son père l’écoutait distraitement la tête tournée, elle lui dit : « regarde-moi dans les yeux ».

Le plus intéressant dans l’histoire, c’est que les parents sont plutôt réservés voire un peu timides, monsieur plutôt introverti, madame plutôt extravertie, ça c’est des couples qui marchent, en général,  l’un boostant l’autre, l’autre freinant l’un.

L’explication sur le comportement cette gamine, alors que ses parents sont plutôt réservés, c’est que, jusqu’à l’âge de trois ans (l’entrée en maternelle), elle est allée, et a, en grande partie, été élevée par une Nounou, qui, elle n’était pas timide du tout.

16/05/2012

La dame de la Sécu

 

 
Aujourd’hui,

J’ai reçu

La D.A.M. de la Sécu.

C’était une Déléguée de l’Assurance Maladie. D’ailleurs les DAM peuvent, aussi, être des hommes…

Elle est venue me voir pour m’expliquer que si j’étais sage et que je me serve bien mon gentil ordi, je pourrais,ainsi, gagner des bons points et que, si j’étais bien sage, je pourrai ainsi gagner des bons points et toucher, itou, 1700,00 € sur une année ; LE pactole !

Elle m’a dis, aussi, comment soigner mes patients diabétiques, par contre, rien sur les dépressifs. Le fou n’a plus la cote, de nos jours.

Je lui ai demandé, incidemment l’âge moyen des médecins qu’elle visitait. Comme vous, mon brave docteur : entre 50 et 60 ans. Moi de lui rétorquer : Et cela ne vous fait pas peur ?

Moi, au point ou j’en suis, à 59 ans, ce n’est quand même pas la sécu qui va m’apprendre à soigner.

Ah, au fait, cerise sur le gâteau, elle m’a montrée mon profil, figurez vous il est parfait, cela m’a remonté mon estime de moi.

Etonnant, non ?

15/05/2012

Une puce qui fait de la résistance


J’ai dans ma patientelle, un monsieur de 70 ans qui est atteint dune Maladie de Vaquez ou Polyglobulie Essentielle encore dénommée Polycythémie. C’est  une maladie Orpheline (rare), sa fréquence est de 1 pour 100 000.

Cette maladie se traduit par un nombre de globules rouges en excès, avec les risques de thrombose que ça risque de causer. Outre les antimitotiques (médicaments qui agissent dans la formation des cellules en diminuant la prolifération de celles-ci), il y a en ajonction, une thérapeutique toute bête et trés efficace : la saignée, comme du temps de Molière.

Il se trouve que depuis quelques  temps, déjà, la puce de sa Carte Vitale, part, lentement et surement, en morceaux.

A chaque consultation, dans mon Cabinet Médical, un morceau de paillette doré se détache de la puce.

Elle marchait encore,  chez moi les deux dernières consultations.

Mais depuis, chez moi, c’est fini, ça passe plus. Curieusement, chez le pharmacien, elle fonctionne encore.

J’en suis moi-même fort surpris ; comment une puce, aussi « malade », puisse encore fonctionner ?

C'est Roland Moréno, l'inventeur de la carte à puce, lui qui était si facécieux, doit bien s'amuser, de ce clin d'oeil, dans sa tombe.

La puce de Moreno voir ICI et LA.




                          Photo Roland Moreno : l'inventeur de la carte à puce en 1974

14/05/2012

Il vient pour une crise d’anxiété et repart avec une lettre pour un gastro entérologue




Patient de trente ans, militaire de carrière, parachutiste : il consulte car il a fait un malaise, ce midi, à la cantine.

C’était une attaque de panique (un crise d’anxiété aigue).

Pour lui démontrer le lien entre hyperventilation et attaque de panique, je lui fait pratiquer la respiration du petit chien si chère aux femmes qui accouchent.

Je l’arrête dès qu’il commence à se sentir mal.

S‘il récidive, il aura droit à une prescription d’antidépresseur sérotoninergique à visée anxiolytique.

Incidemment, il m’apprend qu’il est porteur d’une hépatite C chronique et de plusieurs  tatouages.

Le rapport entre les deux est simple, il s’est chopé son hépatite à virus C, lors d’une séance de tatouage. Et cela fait longtemps qu’il n’a pas vu de gasto entéroloque.

Venu pour un problème Psy, il se retrouve dirigé vers un Gastro…