11/01/2010
Consultations en série
- Docteur, j’ai un rhume et un mal au dos
- Bon, nous allons voir ça.
- Je tousse beaucoup
- C’est sec ou c’est gras, crachez vous coloré ?
- Hier c’était sec aujourd’hui ça commence à devenir gras. Il faut que je vous demande d’autres choses... Oh, excusez moi, mon téléphone...
- Oui, que voulez vous d'autre ?
- Il faut remplir le papier de médecin traitant ; et puis me renouveler mon ordonnance pour la tension
- D’autres choses ?
- Oui, je perds mes cheveux, ce ne serait pas la thyroïde ?
- Cela fait combien de temps que vous n’avez pas eu de bilan sanguin ?
- Oh ça fait plus d’un an !
- Je vais vous en prescrire un. D’autres choses ?
- Oui, mon mari, ça ne va pas, il est autoritaire et il devient agressif, vous vous souvenez que vous nous avez envoyé en consultation de couple chez un sexologue... Vous ne pourriez pas toucher deux mots à mon mari à propos de son agressivité quand il viendra ?
En tout et pour tout : SEPT motifs de consultation dans une seule consultation…
Cela demande une certaine attention pour ne rien oublier dans cet inventaire à la Prévert.
La consultation n’est pas toujours un long fleuve tranquille, le médecin risque, parfois, de s'y noyer.
12:57 Publié dans Médecine | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : médecine, malade, maladie, santé, société
05/01/2010
Une tendinite traumatique de cause originale
Des nouvelles de la Patiente dont la fille avait accusé l’ami de sa mère de gestes déplacés (ici). Celle ci avait donc donné un coup de poing dans le mur de sa chambre un dimanche de grande solitude.
Aux urgences on lui avait syndactilysé les deux derniers doigts de la main droite pensant à une fracture.
Comme cette patiente continuait à avoir mal, trois semaines après, je demande une échographie qui montre… une tendinite du long extenseur du cinquième doigt de la main droite.
Si la radiographie montre les os, l’échographie montre bien les parties molles.
15:38 Publié dans Médecine | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : médecine, malade, maladie, santé
Médecine à deux vitesses
Le prix des maisons augmentant, un couple de mes patients âgés de quarante ans, pour accéder à la propriété, déménagèrent dans la très grande banlieue de la « grande ville », autant dire la campagne.
Je continue à soigner Madame pour différentes pathologies et dernièrement son « cholestérol ».
Dernièrement, elle vient me consulter car elle a présentée, pendant trois jours une tuméfaction du dos de la main droite. Elle a consulté un médecin qui ne lui a donné une pommade et ne lui a rien dis, une consultation expéditive.
A l’interrogatoire, ce qui lui est arrivé me fait furieusement penser à un Kyste Synovial, je le luis dis et lui écris en lui expliquant qu’elle peut aller regarder sur Internet.
Mais cette patiente me dis qu’elle na qu’une crainte c’est d’avoir la pathologie de sa mère, une Polyarthrite Rhumatoïde
Moi de lui faire un « bon » pour une échographie et de l’adresser à mon Rhumato pour la rassurer.
Il est bon de rassurer les gens, mais cela prend du temps, on peut parler, dans ce cas, de médecine à deux vitesse.
00:53 Publié dans Médecine | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : médecine, malade, maladie, santé
V Grippal
Hier matin, quelle ne fut pas ma stupéfaction quand j’entendis notre Ministre des Affaires Etrangères, le Docteur Bernard Kouchner, expliquer au très célèbre journaliste Jean Michel Apaty que la deuxième vague de grippe s’appelait le V Grippal.
Avec amusement, c’est sur la même chaîne, RTL, quelques instant plus tard que le Député et Professeur de Médecine, Bernard Debré, de nous rappeler que le V Grippal, c’est la température lors de la grippe qui descend et remonte dessinant un V, le fameux V Grippal.
Il se trouve, en l'espèce, que c'est le Professeur Debré qui a raison.
Comme quoi, à la radio, comme ailleurs, il faut vérifier ses sources.
00:33 Publié dans Médecine | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : médecine, malade, maladie, santé, humour, politique
19/12/2009
Des gestes déplacés
http://delvin.chez-alice.fr/hfr/main.jpg
Elle a la quarantaine, une fille de seize ans et un fils de 13 ans. Elle est divorcée et depuis quelques temps déjà vit en concubinage avec son ami et ses deux enfants ; ce qui n’est pas sans poser de problèmes d’autorité entre sa fille et l’ami de ma patiente.
Dernièrement je la vois arriver avec un pansement attachant les deux derniers doigts de la main droite.
- Que vous est-il arrivé ?
- Dimanche après midi, j’ai craquée. J’ai donné un coup de poing dans le mur.
- Pourquoi ?
- C’est à cause de ma fille, elle a raconté à l’assistante sociale du collège que mon ami avait des « gestes déplacés » à son encontre.
- C’est vrai ?
- Oui et non. Il lui faisait Pouet Pouet en faisant semblant de lui pincer la poitrine. Du coup l’assistante sociale a fait une déclaration auprès du juge pour enfants et a enjoint mon ami de quitter le domicile. Je me retouve seule avec mes deux enfant dans une situation intenable.
- Je comprends qu’à la longue cela l’ai énervée, mais de là à ce que l’assitante sociale déclare votre ami au juge pour enfant. Si je comprends bien c’est comme cela qu’elle a trouvé le moyen de virer l’empêcheur de tourner en rond qu’était votre ami. Je ne vois qu’une seule solution, mettre votre fille en pension, puisque elle veut son indépendance.
Devant ce cas pas banal, je conseillais, aussi, à ma patiente, de prendre une consultation, avec un avocat, auprès de la maison de l’avocat.
Dans des cas comme cela on a besoin d’être écouté, et épaulé, par un professionnel du droit.
Chacun son métier.
19:22 Publié dans Médecine | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : médecine, malade, maladie, santé
15/12/2009
Un examen inutile
Crédit Photo : www.terredisrael.com/
Il m’arrive parfois de « faire de la médecine » dans l’entourage familial. Récemment, il m’est soumis le cas d’une tante de soixante dix ans qui s’est fracturé une côte. Pour nous, médecins, une fracture de côte c’est comme un tassement vertébral et cela traduit une ostéoporose avérée.
Or son médecin lui a demandé qu’elle passe une ostéodensitométrie, un examen qui permet de chercher et confirmer une ostéoporose (évaluation du risque fracturaire).
Du point de vu médical pur, cet examen est inutile car la fracture de côte seule permet d’affirmer l’ostéoporose. Du point de vu thérapeutique, c’est essentiel car cette tante est réticente à tout traitement médical allopathique, car elle ne jure que par l’homéopathie.
Son médecin est donc un bon médecin pour avoir prescrit un examen inutile, en effet le résultat de l’examen marqua profondément cette tante car, bien évidemment, il mit en évidence une ostéoporose importante.
Il faut savoir pratiquer, parfois, des examens inutiles.
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05/12/2009
L’observance, le point de vue d’un généraliste de quartier
http://blogs.ionis-group.com/iseg/strasbourg/sport/sante/
L'observance ou compliance encore appelée adhérence, ces trois mots désignent le fait que le patient suit (ou non) son traitement. (http://fr.wikipedia.org/wiki/).
Seule, la moitié des patients suivent leur prescription médicale (www.em-consulte.com/).
En Médecine Vétérinaire, L’observance des antihypertenseurs ne s’élève qu’à 27% ! (www.vetoquinol.be/).
Au début de ma carrière, je ne comprenais pas, pourquoi, beaucoup de mes patients n’observaient pas ou mal mes ordonnances, (voire, parfois, refusaient, carrément, tout traitement) cela, surtout, pour les pathologies chroniques comme l’hypertension, le diabète et le traitement des dépressions, pour ne citer que trois grosses pathologies, la dépression étant un peu à part*.
Cela m’irritait profondément : « Décidément, ces patients, tous les mêmes ! ».
Puis, à la longue, me vint l’idée que le patient n’était peut être pas si fautif que ça. Une pathologie chronique peut être vécue comme un deuil, pour bien se soigner, le patient doit faire le deuil de sa maladie pour pouvoir l’accepter et accepter le traitement. Ce travail de deuil peut, parfois, prendre du temps, ce qui explique l’inobservance en début de traitement. Il faut alors au Médecin Traitant une certaine dose de patience pour reformuler, encore et encore de façon progressive et pédagogique la maladie et le traitement qui va avec.
Dans l’inobservance, pour beaucoup, c’est la faute à la maladie, pour un peu c’est la faute au patient, mais bien souvent c’est la faute… au médecin.
* Le cas de la dépression est un peu à part. En effet, dans ce cas la pathologie est moins palpable, en outre, tout ce qui touche « la tête » est très mal vécu surtout pour les hommes. Quand aux médicaments anti dépresseur, le praticien est décontenancé par le nombre de fois ou les patients ont peur, à tort, d’être ensuqué ou de devenir dépendant de ces molécules.
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03/12/2009
Une appendicite à gauche
Un patient de 55 ans consulte pour une douleur abdominale. Il n’a pas été opéré de l’appendicite. Il a mal dans la fosse iliaque. Oui, mais c’est à gauche qu’il a mal et l’appendice est à droite. L’appendicite se caractérise par une douleur dans la fosse iliaque droite (FID). Les inversions de côtés existent, certes, dans la nature, mais c’est peu fréquent, une appendicite gauche est très rare.
Un aphorisme médical dit qu’une « appendicite à gauche » est une sigmoïdite aigue.
J’adresse donc le patient aux urgences.
C’était bien une sigmoïdite aigue diverticulaire, confirmée par le scanner des urgences.
La séméiologie ou sémiologie (l’étude des signes des maladies) est vraiment la base de la médecine.
La sigmoïdite ne se traite pas par le mépris, car le risque, en cas de perforation ce qui est quand même rare, est l’abcès et le risque de péritonite. Le traitement consiste en un traitement antibiotique dans la crise et comme traitement préventif, un apport de fibres alimentaires.
19:43 Publié dans Médecine | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : médecine, malade, maladie, santé
26/11/2009
Une crise de Colique Néphrétique
Voilà comment se fait un diagnostic en Médecine Générale : 80 % à l’interrogatoire. Dans le cas suivant, il suffisait de bien interroger le patient et de bien regarder la région du corps qu’il désignait.
C’est le tout début de la consultation du matin. Un patient que je ne connais ni d’Eve ni d’Adam me montre son côté gauche, un peu vers l’arrière, en me disant : « ça me fait mal et ça me coupe la respiration ».
Moi de lui répondre : « cette douleur me fait penser à une crise de colique néphrétique ».
Je lui donne, pour lui calmer sa douleur, un comprimé de BI-PROFENID*, le traitement de choix de la crise de colique néphrétique, on sait , maintenant que les antispasmodiques (type SPASFON*) ne servent à rien dans ce cas.
Je lui prescrit un ASP et une échographie avec suspicion de colique néphrétique gauche ; ainsi qu’une analyse d’urine avec dosage de l’acide urique (bien que celui-ci soit abaissé pendant les crises de coliques néphrétiques avec un calcul d’urate de sodium) et un examen cytobactériologique des urines (ecbu) à la recherches de cristaux pouvant révéler la nature du calcul responsable de la colique néphrétique de ce patient.
Bingo : L’échographie montre un calcul (le calcul d'urate de sodium étant radio transparant, il ne se voit pas à ,la radio, d'où l'utilité de l'échographie), l’ecbu révèle des cristaux d’urate de sodium l’acide urique est normal à 60 mg/l.
Il y a de forte chance que ce patient ait fit un calcul d'uarte de sodium, une sorte de "crise de goutte rénale".
Cerise sur le gâteau, le BI-PROFENID* a bien calmé le patient.
En Médecine Générale, le diagnostic se fait à 80 % par l’interrogatoire, à 20 % par l’examen clinique et à 10 % par les examens para cliniques (radios, scanner, IRM et examens biologiques).
Aphorisme : "Colique Néphrétique, colique frénétique, Colique Hépatique, colique pathétique".
A lire, pour approfondir :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Colique_n%C3%A9phr%C3%A9tique
http://www.ledamed.org/IMG/html/doc-10728.htm (article un peu ancien)
Conférence de consensus : http://www.sfmu.org/documents/consensus/cc_cna_court.pdf
19:33 Publié dans Médecine | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : médecine, malade, maladie, santé
20/11/2009
Que faire quand un patient "n’a rien"
Plus ça va, plus les gens consultent tôt, tant et si bien qu’ils consultent, maintenant, pour le moindre bobo.
Je me souviens, à mes débuts d’installation, ma seule crainte, c’était de trouver et de ne pas diagnostiquer une pathologie, maintenant, j’ai peur de ne rien trouver du tout.
Alors que faire quand un patient "n’a rien" ?
A part la prescription de PARACETAMOL, autrefois existait des médicaments pas chers et remboursés par la Sécurité Sociale, ces médicaments étaient des placebos, certes sans activité biologique mais non dénués d’activité psychologique (efficacité dans 70 % des cas), d’où le terme de placebo (voulant dire « je plairai »).
Il reste l’homéopathie et l’acupuncture, mais pour moi, simple allopathe, simple praticien de médecine conventionnelle, il ne me reste plus que mon stéthoscope pour pleurer.
Face à un patient qui "n’a rien", le médecin traditionnel est désemparé, j’exclus volontairement les patients souffrant de troubles psychiques masqués ou les patients consultant par prétexte avec une consultation cachée, vrai motif de la consultation.
En activité libérale, peut-on décemment dire à un patient : « Vous n’avez rien, je ne vous donne rien, c’est 22 € ».
Il faut que médecin et patient ne perdent pas la face, cela devient de plus en plus dur de nos jours, surtout depuis que « Les antibiotiques, c’est pas systématique »...
13:57 Publié dans Médecine | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : médecine, malade, maladie, santé, société
19/11/2009
Un exemple de Médecine Ayurvédique : La Sangsothérapie
L'Ayur-Véda ou Ayurvéda ou encore « médecine ayurvédique » est une sagesse et une médecine originaire de l’Inde et pratiquée dans d'autres parties du monde comme médecine non conventionnelle (Wikipedia).
14:26 Publié dans Médecine | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : médecine, malade, maladie, santé
18/11/2009
Une visite bien peu justifiée
- Allo, je vous téléphone pour savoir si vous pourriez faire une visite pour ma fille qui est bloquée du dos ?
- Elle a quel âge ?
- Quinze ans.
- C’est surprenant, en général c’est beaucoup plus tard. Elle ne peut pas du tout se rendre à ma consultation ?
- Je préfèrerais que vous passiez, de toute façons, je veux changer de médecin traitant.
- Pour les papiers on verra plus tard. Bon, je vais essayer de passer avant ma consultation.
Je ne fais pratiquement plus de visites, sauf les personnes âgées et les gens qui ne peuvent vraiment pas du tout se déplacer. Il faut dire que l’écart entre la visite, en semaine, (V+MD= 32 €) et la consultation (C=22 €), soit 10 €, est quasi dissuasif. Cela me rappelle une visite d’examen du nourrisson, où j’ai abîme ma voiture, tout cela pour une somme dérisoire ; en définitive cela m’a coûté bien plus cher que cela ne m’a rapporté, les risques du métier, me direz-vous et en compensation de tout ce que je suis sensé gagner. J’ai aussi fait, en son temps, des visites dans des secteurs très éloignés du mien et à la rentabilité bien plus qu’aléatoire, il faut bien que jeunesse se passe. J’ai toujours aimé mon métier, et je l’aime toujours comme au premier jour. J’ai essayé de bien l’exercer. J’ai toujours respecté le serment d’Hippocrate, enfin que je saches, on peut commettre des erreurs, parfois, mais j’ai fini par comprendre une chose : « Charité bien ordonnée commence par soi même ».
Mais je sais qu’il ne fait pas bon de parler d’argent dans notre pays.
J’arrive donc au domicile de la jeune patiente, elle est en train de prendre un cours de math et m’accueille avec le sourire.
Après un interrogatoire approfondi, quasi policier, et un examen clinique sommaire, il s’avère que cette jeune patiente est passée d’un lycée très moyennement côté a un lycée très côté et qu’elle est larguée en math, bref elle somatise. Elle n’a plus d’activité sportive mais doit reprendre le… cheval.
Ah, j’oubliais, avant de m’appeler, la mère a bien failli… amener sa fille aux urgences, comme si les urgences n’avaient que ça à traiter, et, en plus, cela démontre bien que la jeune patiente pouvait, de fait, se déplacer et venir à mon cabinet.
Juste avant de partir, la mère me tend un papier de CMU. Certes je serai payé de ma visite, moins le prix de l’enveloppe et surtout du timbre, là je sais, je chipote, mais c’est pour le principe, en plus, comme c’est une feuille de soin papier, je ne serai « honoré » que dans un mois.
Je n’ai absolument rien contre la CMU, Il est tout à fait normal d’aider les gens dans la difficulté, cela fait partie, aussi, du serment d’Hippocrate, j’accepte donc la CMU normalement comme tout acte, pour moi c’est un acte normal, de plus, au cabinet, avec la télétransmission, tout est parfait, le système marche très bien. Quand une visite est justifiée, je ne dis rien non plus, mais, dans ce cas précis… Réfléchissons un peu, il y a un manque certain de la réalité et un certain manque de respect vis-à-vis du médecin.
Mais je sais qu’il ne fait pas bon de parler d’argent dans notre pays.
Avant de demander une visite à votre médecin, posez-vous la question : « cette visite est-elle vraiment justifiée ? » votre médecin n’en sera que plus dévoué à votre égard.
Ce n’est pas qu’une affaire d’argent, c’est aussi une affaire de respect.
Mais je sais qu’il ne fait pas bon de parler d’argent dans notre pays.
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07/11/2009
Une visite médicale pas ordinaire
J’ai tendance, parfois, à avoir des idées assez farfelues, pour une fois, j’ai été battu par une Visiteuse Médicale.
Ce jour là j’étais en forme, détendu, je venais de recevoir mon nouveau joujou, mon nouvel outil de Formation Médicale Continue, le VIDAL Reco.
Bref tout baignait.
La visiteuse médicale l’a bien perçue, elle a du métier, en plus elle est gentille et non dénuée d’humour, ce sont les professionnels de la vente les plus redoutables.
-« Puisque vous êtes en forme, je vais inverser les rôles, vous allez, aujourd’hui, me faire la visite à ma place ».
Et moi, beau joueur, de m’y coller, un peu dérouté et légèrement inquiet cependant.
Eh bien, cela m’a surpris, j’ai réussir à sortir des choses, dont la visiteuse médicale ne s’attendais pas ; montrant, d’une part, quelle travaillait bien, et, d’autre part, que j’écoute bien et que j’ai bonne mémoire.
12:46 Publié dans Médecine | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : médecine, malade, maladie, santé, humour
L’un saisit sa chance l’autre pas
A quelques jours d’intervalle je reçois deux patients presque comparables
Le premier patient, dont j’ai déjà parlé ICI est un jeune ingénieur en informatique qui présente de toute évidence une Phobie Sociale, il le reconnais, mais est très réticent. A tout ce que je lui dit, je le sent sur la défensive, cependant il avoue avoir un gros problème il emploi le bon mot : Ereutophobie, il rougit en public, et cela le gène beaucoup. Vers le milieu de la consultation, je lui propose un antidépresseur sérotoninergique (ZOLOFT*, en générique SERTRALINE), une longue négociation commence. Il me contactera. La consultation aura durée une demie heure (tarif normal pour une consultation Psy (tout cela pour 22 €).
Le deuxième patient, lui, est atteint d’un syndrome d’épuisement ou Burnout.
Il travaille dans une collectivité territoriale après un Bac + 5. La malechance ait voulu qu’il tombe dans un service fragile, comme il le dit si bien, c'est-à-dire un service ou les agents sont peu formés du coup il se tape tout. Après une bonne écoute, je lui propose aussi un antidépresseur sérotononergique, pour décompresser, et lui propose un arrêt de travail. Un rendez-vous est fixé dans 15 jours.
Le premier patient qui était très réticent est revenu quine jours après ; le second, qui me semblait plus atteint, non.
La réaction des patients est, parfois, surprenante. Pour le second patient, mon erreur a été, peut être, de lui prescrire la SERTRALINE.
09:18 Publié dans Médecine | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : médecine, malade, maladie, santé
05/11/2009
Syndrome grippal
http://www.vieuxmetiers.org/gravure/_cordonnier.htm
Une patiente, enseignante, professeur de lettres moderne, et que je soigne depuis des années, consulte car elle est grippée.
Elle a eu une "grosse" poussée de la fièvre à 38°, elle a pris du PARACETAMOL* ; elle a eu des courbatures, bref elle ne se sent pas bien. Mais elle ne veux pas d’antibiotique, ce que l’examen clinique confirme.
Je lui rédige une ordonnance avec du PARACETAMOL* et l’arrête cinq jours.
Deux jours après, elle reviens me voir car elle est à l’article de la mort : elle a le nez bouché, il coule et elle a mal de tête.
Il est vrai que le mal de tête c'est génant, mais, moi qui fais mes consultations avec une belle sinusite avérée avec comme signes cliniques un mouchage purulent, une algie de la pommette gauche (sinusite maxillaire gauche), je ne me plaint pas, et, qui plus est, je bosse.
C’est vraiment le cordonnier le plus mal chaussé.
18:47 Publié dans Médecine | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : médecine, malade, maladie, santé, société, blabla
03/11/2009
Les effets indésirables d’un patient peu désirable
C’était un malade trop gentil, bien trop gentil. Assez rapidement il me contraria furieusement et ceci plusieurs fois en très peu de temps.
Au début, je l’avais vu pour des Attaques de Paniques liées plus ou moins à un problème de Phobie Sociale (d’ailleurs plutôt plus que moins).
Il est divorcé à une fille et vit tout seul… quelques aventures sans lendemain.
Je lui conseillais donc d’aller voir mon Psychiatre correspondant qui fait des thérapies comportementales et qui, cerise sur le gâteau, est conventionné Secteur I (le patient étant remboursé intégralement moins un euro).
Arriva ce qui arriva, ce patient pris rendez-vous avec un Psy que je ne connais que de nom et qui lui fit une thérapie de soutien avec prescription subliminale d’anxiolytique. Un traitement même pas digne d’un généralise s’intéressant tant soi peu à la Psychiatrie. San compter que ce Psy lui prenait des dépassements.
Puis, un jour, il eut mal dans la poitrine, et pris, de son chef, rendez-vous auprès de mon Cardiologue, me shuntant gentiment. Il connaissait l’adresse de mon Cardiologue car, en son temps, je l’avais adressé pour suspicion d’hypertension. Il pris, pas longtemps, un traitement antihypertenseur.
Entre temps, je le revois avec les résultats de son cholestérol, celui-ci n’est pas bon et il me raconte l’épisode du Cardiologue, moi de froncer les sourcils.
Enfin il reviens avec la lettre du Cardiologue celle-ci comportant le nom d’un médicament antihypertenseur dernier cri, le dernier bêtabloquant sorti, le TEMERIT* (sorti depuis quelques temps déjà).
Je lui rédige mon ordonnance.
Trois jours plus tard, il me téléphone, juste à la fin de la consultation, pour me dire qu’il a arrêté le traitement car il ne le supporte pas, cela lui donne de la fatigue, des vertiges et de la diarrhée.
Il avait lu la notice
Il doit venir me voir à la consultation du soir…
Il y a, parfois, des malades irritants, on ne sait trop pourquoi. La cause vient-elle du patient ou de la réponse du médecin à l’attente du patient où, plutôt, à la non réponse du médecin face à l’attente du patient. Le patient mettant, quelque part, en échec le médecin.
Qui est le plus pervers des deux, le médecin où le patient ?
Il est loisible de penser que les patients « gentils » sont mieux soignés que les patients « gênants » ?
19:09 Publié dans Médecine | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : médecine, malade, maladie, santé
31/10/2009
Tendinite de la patte d'oie
Une patiente, la cinqantaine, viens me consulter car elle souffre de son genou droit.
Je la soigne conjointement avec un Psychiatre comportementaliste pour Etat Dépressif Majeur sur troubles Phobiques. Mais aussi trés souvent pour des Lombalgies Chroniques spectaculaires.
Cette fois la patiente me dis qu'elle a mal quand elle fléchit son genou et quand elle descend les escaliers. Elle a fait beaucoup de ménage ces temps-ci, elle est limite maniaque de la propreté, il faut dire que monsieur n'est pas trés agréable.
La douleur se situe à l'intérieur du genou...
Mais oui, mais c'est bien sûr, c'est une tendinite de la patte d'oie !
En effet, la tendinite de la patte d'oie concernent 75% des tendinites du genou. Les tendons sont ceux des muscles de la patte d'oie (couturier, droit interne, demi-tendineux).
Pourquoi patte d'oie ? Parce que ces trois muscles en s'insérant sur la face interne du tibia desssinent une patte d'oie.
Référence très sommaire : www.genou-hanche.com/
16:39 Publié dans Médecine | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : médecine, malade, maladie, santé
30/10/2009
Formation Médicale Continue (FMC)
Il fut un temps où la Visite Médicale était florissante
Il fut un temps où j’assistais régulièrement à des soirées de FMC, de qualité, mais sponsorisées, il est vrai, par les Laboratoires Pharmaceutiques, il suffisait d’être vigilant lors de la visite médicale qui suivait et décrypter le subliminal du VM (Visiteur Médical).
Puis, enfin, est sortie, la loi du 27 janvier 1993, dite loi DMOS (Diverses mesures d’ordre social) repose sur le principe d’interdiction des avantages accordés aux professionnels de la santé. Référence ICI. Il faut bien dire qu'il y avait eu « quelques abus ».
Depuis, il est très difficile d’obtenir des échantillons médicaux voire impossible pour les médicaments génériques.
Depuis, le nombre de VM à chuté de façon importante (les Labos Pharmaceutiques taillant à vif dans la Force de Vente).
Depuis il y a une nette diminution de soirées de FMC sponsorisées et la qualité de la « prestation » est nettement de moins bonne « qualité ».
Depuis, je ne sors quasiment plus.
Comment faire ma Formation Médicale Continue ?
Les revues, trop astreignant. Pas un bon rapport qualité / prix ; Prescrire, trés bonne revue neutre car sans publicité, mais très chère.
Dernièrement je reçois un e-Mail du Vidal me vantant les mérites du Vidal Recos (référence ICI), un livre de plus de 1000 pages pour 39,90 € avec toutes les recommandations des différents organismes « recommandateurs ».
Bref, la voilà ma solution, honêtement, je ne pense pas me tromper.
Le fichier PDF du bon de souscription, imprimé, je commande.
C’était hier.
15:33 Publié dans Médecine | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : médecine, malade, maladie, santé
23/10/2009
Ereutophobie
Un jeune homme, étudiant d'une école d'ingénieur en informatique en fin de cursus, viens me voir pour une gastroentérite.
Il se plaint surtout de douleurs abdominales, il n'a pas été opéré de l'appendice, mais l'examen clinique réfute cette hypothèse.
- « Votre gastroentérite, je n'y crois pas trop ».
- « Et alors qu'es-ce que cela pourrait-être » ?
- « Le stress » ?
- « Pourtant tout va bien ».
- « Vous n'avez pas du tout de soucis » ?
- « Il est vrai que pour parler devant un auditoire... »
- « Êtes-vous timide » ?
- « Oui ».
- « La timidité est-elle une maladie » ?
- « Non, je ne pense pas ».
- « Désolé de vous contredire, mais la timidité est une maladie reconnue par le DSM IV sous le nom de Phobie Sociale ».
- « Moi, ma maladie ce serait plutôt l'Ereutophobie ».
- « Vous avez peur de rougir en public ».
- « Oui ».
- « Avez-vous une bonne estime de vous ».
- « Non ».
- « Savez-vous que tout cela peut se traiter efficacement par une thérapie comportementale » ?
Voilà comment se déroule une consultation en Médecine Générale, trier le bon grain de l'ivraie.
09:16 Publié dans Médecine | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : médecine, malade, maladie, santé
13/10/2009
Je pisse des lames de rasoir
Un patient, que je ne connais ni d'Eve ni d'Adam, est dans ma salle d'attent, il m'intrigue de part son physique et son comportement par trop réservé.
Son tour venant il me dit : "Je pisse des lames de rasoir, je dois avoir une cystite".
Moi de lui demander : " avez-vous de la fièvre ?
- Oui, un peu.
- Avez-vous des courbatures ?
- Pas vraiment, mais j'ai un peu mal au bas du dos.
- Avez-vous du mal à uriner ?
- Un peu, mais comment savez vous tout cela ?
- Vous avez une prostatite, car une cystite chez l'homme est une prostatite.
Je lui donne un antibiotique en une seule prise (TAVANIC*), pour cinq jours, le temps de recevoir les résultats d'analyses.
Je lui prescrit donc une analyse de sang avec VS CRP qui sont aumetées en cas d'infection NFS qui devrat montrer une augmentation des globules blancs et une analyse d'urine à la recherche de la petite bébette qui ronge vraissemblablement sa prostate.
Il reviens trois jours plus tard avec ses résultats : la VS est au plafond la CRP aussi et la bébette est un echérichia coli.
Je lui renouvelle sa prescription de TAVANIC* pour trois semaines.
Mais là ou sa cloche, c'est qu'il m'avoue que ce n'est pas la première fois qu'il a ce type de pathologie, et qu'une fois, on lui a même enfoncé un tube dans la verge.
Dubitatif, je me pose la question de savoir si ce n'est pas lui qui ne s'enfonçait pas lui même des trucs dans l'urèthre...
Son histoire me fis songer à ce cher Baron de Münchausen et son syndrome de Münchausen.
Mais je vois le mal partout...
20:20 Publié dans Médecine | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : médecine, malade, maladie, santé